La renaissance dans les Vosges, une époque méconnue
La gazette lorraine y remédie en publiant un hors série consacré à cette période dans les Vosges. Un numéro présenté par Guy Martinache, vice-président du conseil général en charge de la culture, qui révèle un patrimoine discret à chercher dans les détails.
Florence Daniel-Wieser, historienne et rédactrice en chef, conte avec enthousiasme ce territoire bousculé par les conflits, qui voit l’arrivée d’une ère pré-industrialisée et l’éclosion des villes. La renaissance dans les Vosges a souffert des pillages et des destructions. C’est dans l’art religieux qu’il a été le mieux sauvegardé et reste le plus présent.
Une époque de transition
« La renaissance est une époque de transition, explique-t-elle. Venue d’Italie et des Flandres, la renaissance voit l’éclosion de la ville, l’émancipation de la bourgeoisie et de l’artisanat, explique l’historienne. Mais les Vosges sont marquées par les luttes féodales. C’est une terre guerrière qui a été très peu épargnée. Il faut aller chercher cette influence dans les détails, dans des éléments de décors réemployés, mais elle n’est pas pour autant secondaire ».
Un territoire bousculé par les conflits
Elle évoque les nombreux châteaux, qui seront modernisés, mais seront aussi les premiers dévastés, les maisons bourgeoises assez isolées, et les édifices religieux comme l’abbaye d’Autrey, ses jardins et ses vitraux. « La religion s’exprime à la renaissance par un art ostentatoire qui insiste sur la douleur ou la sérénité ». Elle poursuit en décrivant Epinal comme une cité en proie aux épidémies, à la peste, aux incendies. Ce qui explique que l’accent soit mis sur le petit patrimoine.
2e volume après la renaissance dans la Meuse, le hors série des Vosges est tiré à 1500 exemplaires. Deux autres volumes suivront sur la renaissance en Moselle et en Meurthe et Moselle.
Des transmetteurs
« La gazette n’est pas un ouvrage inventaire, vous n’y trouverez pas tout, précise-t-elle. Nous avons voulu être des transmetteurs. Nous attirons l’attention sur quelques fleurons de la renaissance, pour que les gens aient envie de partir à la découverte par eux-mêmes ».
En attendant de parcourir le département, le musée d’art proposait la découverte de ces oeuvres renaissance, les sculptures Ecce Homo, le retable de l’ermitage de Sainte-Anne de Godoncourt et le tableau de la Ville d’Epinal de Nicolas Bellot.
