« Scandinavie, l’appel du Nord » en avant première à Épinal
Jeudi soir, l’entreprise de transport MGE offrait aux Vosgiens, la primeur du film de Vincent Munier, « Scandinavie, l’appel du Nord » en présence de l’auteur, du réalisateur et de son producteur. Il sera diffusé en mars sur France 2.
« Pour ramener ses images, Vincent Munier doit faire preuve de patience, de persévérance et de précision, remarque Philippe Virtel, PDG de MGE, en ouverture de la séance. Ce sont des valeurs que nous mettons en avant aussi chez MGE». Embarquement pour des contrées sauvages à l’affut d’animaux qui se font discrets…
Tourbière
Le film s’ouvre sur les eaux calmes d’une tourbière, jeu de reflets glissants, goutte suspendue, brindille aérienne et brume étrange, qui crée une atmosphère fantastique, juste troublée par le bruit de la pagaie.
Élan automnal
On aborde à la suite du photographe, une gamme de tons brunissants, déclinaison de feuillages automnales dans lesquels se fond un élan. On le distingue à peine à travers les branchages. D’une voix basse, Vincent Munier commente. Drôle d’épopée qui le fait marcher des heures à la poursuite d’un improbable animal, qu’il n’est même pas sûr d’apercevoir.
Suivre les signaux
On le suit à travers ces paysages immenses, à guetter l’oiseau rare, mais aussi quand il pioche en fin de journée du petit bois sur une hutte de castor abandonnée et installe un campement primaire. Des brindilles inscrivent leurs signaux sur le crépuscule qui tombe. Demain est un autre jour.
La rencontre inespérée
Levée au cri du cygne chanteur, jeux de ligne d’horizon, une nature défile, sauvage, indomptée. Tout à coup, Vincent découvre un hibou des marais, d’autres chatoiements de brun. Il est blessé. Chouette épervière en noir et blanc qui semble vous regarder avec insistance. Regard acéré, elle ne se laisse pas intimider. C’est la rencontre inespérée pour Vincent !
Malaise
Ciel lunaire, bois de renne abandonné au cœur de la toundra. En poussant un peu plus loin, Vincent Munier va trouver la harde et l’infiltrer. Combat de rennes, valse des bois emmêlés. Malaise… cela va-t-il conduire à la mort des 2 mâles ? Ombres chinoises sur le soir qui rougit à l’horizon. Bivouac …
Sur les pas des Titans
Vincent Munier s’aventure sur les terrains neigeux avec des chiens de traineau. On change de mondes. Étendues blanches à perte de vue, spirale infernale de l’aridité. Les conditions deviennent précaires. Il mérite sa quête. Attente dans le froid glacial pour surprendre au loin la toison noire du boeuf musqué saupoudrée de neige. « Des titans d’un autre âge », commente-t-il. Vincent est en conditions de survie, happés par ses héros.
Transparent
Pendant ce temps, totalement transparent, Laurent Joffrion filme l’épopée. On en oublierait presque la caméra.
On met nos pas dans les traces du photographe et on vit l’aventure par transfert interposé. C’est l’aventure à mains nues livrée sans artifices. La magie opère. La nature s’impose. On en a presque froid.
En mars sur France 2
Un film qui coûte 200 000€ et s’est tourné en 4 semaines seulement, mais qui fera rêver tous ceux qui n’ont pas les moyens de déplacer les montagnes. Et la musique est de Charlélie Couture !