Pas de stock, des cultures qui s’annoncent correctes, un prix du ait qui remonte légèrement et de la viande disponible. La situation reste tendue et 5% des agriculteurs sont en détresse. Ils sont en attente de perspectives !
Les cultures n’ont pas trop souffert de l’hiver qui a été relativement doux avec moins de précipitations. Seuls quelques Colza ont été malmenés. Les cultures pour l’instant sont dans un bon état sanitaire, sans trop d’avance. Mais il n’y a plus de stock !
Préférez la viande locale !
Les effectifs bovins se maintiennent, mais le nombre de cheptels diminue. En janvier, il y avait 253 439 bovins pour 1872 cheptels.”La production est proche de celle de 2016, commente Remi Mougeot, on va avoir de la viande disponible. Il faut espérer que l’étiquetage fera préférer la viande locale. Car on a plus d’animaux, moins de consommation et plus de charges avec le prix du carburant qui remonte !”
Moins de beurre, mais toujours du fromage !
La collecte de lait est en léger repli pour la 2e année de suite. Mais elle baisse plutôt moins (-1,7%), que le Grand Est (- 4,8%) et la France (-2,5%). Le prix du lait remonte un peu depuis le 2e trimestre 2016, mais ça ne suffit pas à renflouer les trésoreries ! En France, les prix sont descendus moins bas que dans les autres pays européens, mais ils sont aussi remontés moins hauts. Les ménages ont diminué légèrement leur consommation de beurre. Elle baisse également à l’export, mais les fromages se maintiennent.
Des agriculteurs qui veulent arrêter
Aujourd’hui la marge représente 75% de ce qu’elle était en 2010. La celle Agir qui aide les agriculteurs en grandes difficulté a vu passer 5% des 900 producteurs. Ils font la démarche sur les conseils de leur banque ou du centre de gestion. “Mais ils ont des dettes fournisseurs importantes et les créanciers refusent détaler plus que 2 à 3 ans, ce qui ne règle rien. La BPI refuse d’accompagner les plans d’apurement ! Aujourd’hui 7% veulent arrêter le lait, voire l’élevage. C’est inquiétant !”, alerte Rémi Mougeot.
Le futur est-il Bio ?
“Les éleveurs passent en bio pour les financements, mais si l’État s’est engagé, il n’a pas encore payé, fustige Jérôme Mathieu, président de la Chambre d’agriculture. L’État n’a pas les financements et tous les systèmes ne gagnent pas à faire le transfert ! Attention à la construction de la filière. Il faut des perspectives !”. Bref en synthèse, le bio c’est une solution, pas La solution ! “L’agriculture a besoin d’objectifs, le bio peut en être un, mais le 1er objectif est de produire l’alimentation !”
Quelles perspectives pour l’agriculture ?
On n’entend pas les candidats parler d’agriculture, poursuit-il. Ils ne parlent de rien en dehors des affaires et il va falloir qu’ils nous en disent un peu plus sur la bio-économie, bio-énergie sans supprimer les fonctions régaliennes de l’agriculture qui est de produire l’alimentation. Et on encense les ateliers de transformation qui créent de la valeur ajoutée et permettent de vendre le lait à 500€ les 1000l mais l’agricultrice a eu l’honnêteté de nous dire aussi que c’était énormément de travail et qu’elle était en fait payée 2€/h. Qu’on arrête d’opposer les systèmes !“.
Du bio et du local
“Si les gens veulent du Bio et du local, pourquoi notre magasin n’enregistre-t-il pas une progression fulgurante ?” interroge Olivier Toussaint, co-président du GAB88 (Groupement des agriculteurs bio). “C’est un problème de communication avec le grand public. Il faut apprendre à consommer. Nous devons sensibiliser les populations”. L’agriculture cherche son modèle …
