Emmanuelle Riva, César de la meilleure actrice
Elle est vosgienne, de Remiremont et à 86 ans, elle décroche le César de la meilleure actrice pour son interprétation dans « Amour » de l’Autrichien Michel Haneke. Une véritable consécration de sa carrière, même si l’oscar ne s’ajoute pas à son palmarès puisqu’il a été décerné dimanche à Jennifer Lawrence.
Petite fille de la Région, elle a couru les bois et découvert la vie dans le massif vosgien. D’une famille d’ouvrier, rien ne la prédestinait au 7e art. Dans son milieu, on devient plutôt ouvrière ou couturière. Un métier manuel, concret car mieux vaut tenir que rêver. Mais Emmanuelle préfère s’évader dans l’imaginaire. Elle garde son rêve dans un coin de sa tête jusqu’au jour où elle décide de passer le concours de l’école de la rue blanche à Paris, une référence en théâtre, puisqu’elle est trop âgée pour entrer au conservatoire.
Elle séduit par l’authenticité des personnages qu’elle interprète. Elle devient Camille, Thérèse ou d’autres et vit son aventure, perçoit ses émotions et les renvoie au spectateur.
C’est Alain Resnais qui le premier vient la chercher et la projette au cinéma dans « Hiroschima, mon amour ». Ce sera un succès. Elle fait rêver les foules. Puis « Thérèse Desqueyroux » la consacre. Elle a ce naturel profond, qui illumine ses personnages.
Ce rôle, elle l’a voulu !
Elle aime l’imprévu, l’inattendu, l’inconnu. Un peu aventurière dans l’esprit, elle a bien bravé les oppositions pour monter à paris !
L
Perfectionniste, entière, elle refuse plein de rôles. Pas question de se perdre dans des choses qui ne lui correspondent pas. C’est donc au théâtre qu’elle poursuit sa carrière.
Mais « Amour » signe son retour au cinéma. Et lui offre la consécration. Ce rôle, elle l’a voulu, a été le chercher en passant une audition. Elle y fait merveille. Anne, professeur de piano, deux fois atteinte par des accidents vasculaires cérébraux, est toute en nuance, tout en sensibilité. Elle remue « les tripes ».
Des récompenses qui consacre son art
La comédienne cumule les récompenses : Prix Marguerite Duras 2012 pour l’ensemble de sa carrière, meilleure actrice du Prix du cinéma européen 2012 et des British Academy Film Awards (Bafta) 2013, César 2013 de la meilleure actrice…
Justesse après 55 ans à donner le plus profond d’elle-même sans compter.
Elle n’y ajoutera pas l’oscar. Les Américains lui ont préféré Jennifer Lawrence dans Happiness Therapy. Il faut bien partager un peu !
Ambassadrice des Vosges
Mais Emmanuelle Riva ne court pas après la gloire, elle la prend juste quand elle passe comme une aventure d’équipe à vivre à fond. Un trop plein d’émotions qu’elle pourra redistribuer lors de prochains rôles. Un enrichissement qui nourrit son interprétation.
Les Vosgiens sont fiers de leur ambassadrice !
