Festival de sociologie – Le colloque scientifique est ouvert
C’est parti ! Ce matin, Michel Heinrich, député maire d’Épinal, ouvrait la partie scientifique du Festival, une série de conférences d’experts et d’ateliers sur l’engagement en temps de crise autour des travaux de 2 figures spinaliennes Émile Durkheim et Marcel Mauss.
Une petite centaine de personnes qui souhaitent réfléchir sur les évolutions de sociétés, l’intégration, la révolte des intellectuels, les modèles et les luttes … était dans la salle du Centre des congrès, prête à faire tourner les neurones pour comprendre ce qui fait marcher le monde. “J’ai la conviction qu’il ne faut pas abandonner avant d’avoir joué toutes ses cartes”, reprend à son compte Lionel Jacquot du laboratoire lorrain de sciences sociales, soutenant que “le pessimisme de l’intelligence ne peut pas masquer l’optimisme de la volonté “.
Les Vosges, une terre de réflexion
“La ville a compris tout l’enjeu d’un tel Festival, se félicite Charles Kraemer, président de la société d’émulation, les associations et acteurs locaux se sont également fortement impliqués”. “Organiser cet événement autour du fait social n’est que justice ! affirme Michel Heinrich. Ce Festival vient conforter les Vosges comme une terre de réflexion et d’expérimentation.”
L’engagement toujours là !
“L’engagement dont on dit souvent qu’il est en panne, n’a pas perdu de son dynamisme, poursuit-il. Le maire que je suis peut témoigner de l’engagement citoyen avec les comités de quartier ou culturel dans les divers événements de la ville. L’engagement a évolué dans une société du tous médias et immédiate”.
Comprendre ce qui régit le monde
“Quand on regarde à quel point notre société est en mutation et la place que le numérique va prendre, si les chercheurs universitaires n’ont pas de réflexion sur ces évolutions, qui le fera ? interroge Pierre Mutzenhardt, président de l’université de Lorraine. On peut avoir tendance en temps de crise à aller à l’essentiel, c’est à dire produire des technologies plutôt que des savoirs”, mais comprendre ce qui mue le monde permet d’analyser les mutations en cours et de se projeter dans l’avenir.
D’un Vosgien à un autre
Le “Vosgien de Mirecourt”, Gérard Noiriel, a ouvert la réflexion sur l’intégration en s’appuyant sur le vécu d’Émile Durkheim et en montrant la corrélation entre son histoire et ses théories. Il a été lui-même un juif avec un nom aux consonances allemandes. Ce qui l’a obligé à affronter la xénophobie, et à faire des efforts pour s’intégrer. Il est considéré comme le fondateur de la sociologie moderne, parce qu’il a rapproché la théorie de la recherche empirique. Il défend l’indépendance du groupe (action collective) par rapport aux hommes qui la composent.
Sortir de la chrysalide
Ce Festival oblige les savants à sortir de leur cocon pour s’ouvrir vers le public, comme l’histoire du clown chocolat adapté en film qui va toucher beaucoup plus de monde, parce que chercheurs et artistes se sont trouvés. C’est vrai que les experst nous perdent un peu quand ils parlent division du travail, spécialisation des fonctions, stigmatisation et enracinement, mais une image, un film, le théâtre peuvent faire passer des concepts complexes de manière limpide et ludique.
