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La 1ère CLIS maternelle de France est ouverte à Saint-Dié-des-Vosges

Ils sont 4 enfants pour l’instant à avoir intégré  depuis lundi, la nouvelle CLIS maternelle à l’école Notre-Dame de la Providence. C’est une première en France ! Jusque-là, les classes de CLIS commençaient à 6 ans. Une expérience innovante qui séduit déjà d’autres familles, mais cette classe ne pourra accueillir que 6 enfants.

Cette classe spéciale a pour objectif de mettre en place tout ce qu’il faut, pour permettre à l’enfant de s’insérer un jour dans une classe normale. Elle accueille 4 enfants “ayant des troubles notoires du comportement”, des enfants autistes, qui jusqu’à la création de cette classe, ne pouvaient pas être scolarisés.

90% des enfants autistes ne sont pas scolarisés

“90% des enfants autistes ne sont pas scolarisés“, alerte Christelle Pereira, enseignante spécialisée chargée de cette classe. Ces 4 enfants ont de 3 à 6 ans. Ils sont rentrés lundi matin. “Pour l’instant, nous n’avons équipé la salle de classe que sommairement, car nous attendons de savoir ce dont les enfants auront besoin”, explique Stéphanie Müller, directrice du groupe scolaire privé. Le Rotary club a consacré le bénéfice d’une de ses soirées à l’achat de matériel pour la CLIS.

Leur apprendre les codes

Ces 4 enfants ont un comportement qui ne répond pas aux codes de la société. Ils peuvent s’isoler, se couper du monde, crier ou frapper simplement pour attirer l’attention de la maîtresse, papillonner ou tout déménager pour l’installer selon ses repères … Christelle Pereira et Émeline Jacquet qui la seconde, doivent comprendre comment chaque enfant fonctionne, trouver ce qui leur plait pour pouvoir entrer en relation avec eux et leur apprendre progressivement les codes normaux.

Le matin CLIS, l’après-midi, IME

Par exemple, il y a un enfant qui, pour attirer mon attention, me donne des coups de pied. Il faut que j’arrive à lui faire comprendre que je peux répondre s’il me touche simplement le bras”, illustre l’enseignante. Pour y parvenir, elle aura les enfants en classe le matin avec un projet personnalisé et l’après-midi, ils rejoindront l’IME maternelle, qui disposent de l’encadrement médical et éducatif adapté.

Intégrer les activités d’une autre classe

Les enfants pourront, quand ils en seront capables, intégrer des activités dans d’autres classes du groupe scolaire. Pour être intégrés, ils doivent maîtriser la compétence scolaire visée pour n’avoir plus qu’à se concentrer sur leur comportement. “Les enfants autistes n’imitent pas les comportements. C’est pour ça qu’il est nécessaire de leur apprendre comment se comporter. Nous avancerons doucement mais sûrement pour ne pas revenir en arrière“.

Commencer tôt

C’est pour cette raison également qu’il faut commencer tôt cet apprentissage des codes.  Claire Grandclaude qui avait une CLIS à Rambervillers, est à l’origine du projet de Saint-Dié : “À 6 ans, c’était déjà presque trop tard !”. D’où la volonté de commencer dès la maternelle. En priorité, les objectifs seront l’autonomie et acquérir une attitude d’élève. A termes,  ils devraient être capables d’intégrer une classe normale.

Mettre des compétences ensemble

“A Saint-Dié, on a l’avantage de pouvoir mettre les compétences existantes ensemble !”, défend Antoine Bressand, directeur de l’IME Turbulences. L’IME offre un environnement encore différent, à la fois protégé et en relation avec le monde extérieur. Il bénéficie également d’un encadrement médical spécialisé. Une éducatrice et une enseignante spécialisée sont affectées à  l’IME Maternelle, qui prend le relais en après-midi.

Une lueur d’espoir

La classe est ouverte depuis 2 jours, mais des familles appellent déjà pour se renseigner. Pour les parents d’enfant autiste, c’est une véritable lueur d’espoir. Le papa d’Imanol en témoigne. Imanol a 6 ans. En maternelle, il était un grand avec des moyens et des petits et il était “largué”. “Il a un langage à lui et il ne se faisait pas comprendre”, explique son papa. Impossible pour lui de passer en CP normal. la CLIS représente la transition. “C’est un milieu souple et l’IME est un lieu de vie riche et sécurisé, où il va pouvoir apprendre des règles”.

Des progrès fulgurants

Imanol mangeait comme un enfant de 2 ans. Aujourd’hui, il se débrouille de manière presque autonome. Un grand pas qu’il a fait à l’IME ! “Il a progressé de manière fulgurante. Il ne fait pas que s’amuser ici”. L’espoir de ce papa, c’est que le pas se poursuive avec les apprentissages scolaires. Pour l’instant, pour la CLIS comme à l’IME maternelle, on en est à la phase diagnostic. “Nous allons travailler pour rééquilibrer les manques“, annoncent Sandra et Laurie, éducatrice et enseignante de l’IME Maternelle. Elles rencontreront ensuite Christelle de la CLIS pour mettre au point, un projet individualisé pour chaque enfant.

C’est bon pour tout le monde !

À l’école, tous les enseignants sont partants pour vivre à fond l’expérience. “C’est bon pour tout le monde, assure Christelle Pereira. Vivre avec des gens différents fait progresser aussi les autres enfants“. Il y aura dans quelques semaines, une réunion avec les parents pour leur expliquer le projet pour leur enfant et voir comment la CLIS, l’IME et les parents pourront travailler ensemble. Mais tous les acteurs en sont persuadés, le dispositif est innovant, il va s’étendre, parce que c’est un réel atout !

CLIS : classes pour l’inclusion scolaire, IME : institut médico-éducatif
 

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