Jannah Theme License is not validated, Go to the theme options page to validate the license, You need a single license for each domain name.

Mariage pour tous : Michel Heinrich préfère réformer le PACS

Le mariage pour tous soulève les passions. Dimanche 16 décembre, des milliers de personnes, – 60000 selon la police, 150000 selon les organisateurs – ont manifesté à Paris pour ouvrir le mariage et l’adoption aux couples de même sexe.  Le projet de loi du gouvernement n’intègre pas l’assistance médicale à la procréation. Les partisans du mariage pour tous voudraient aller jusqu’au bout des droits des couples. Les opposants bloquent sur la définition de la cellule familiale et des droits de l’enfant.

 

ACTU 88 a interrogé Michel Heinrich, député maire d’Epinal.

 

–       Etes-vous pour ou contre le mariage pour tous ?

 

–       Il n’est pas question pour moi de remettre en cause l’amour que 2 hommes ou 2 femmes peuvent avoir l’un pour l’autre. Je refuse toute forme d’homophobie, mais je juge ce projet de loi inapproprié, autant sur le fond que sur la forme.

 

–       Qu’est-ce qui vous semble inapproprié ?

 

–       Le mariage n’est pas la reconnaissance d’un engagement amoureux entre deux personnes, c’est une institution destinée  à encadrer la création d’une famille. Au delà de la question de l’union de 2 personnes, ce sont les problèmes de la filiation, de l’adoption et de la procréation qui me préoccupent dans ce contexte.

 

–       Pouvez-vous nous expliquer ce qui vous gêne par rapport à l’enfant ?

 

–     Je comprends le désir d’enfant d’un couple homosexuel. Il est très naturel, mais je n’admets pas que ce désir prime sur le droit de l’enfant à grandir entre un père et une mère. Nul ne peut nier que l’enfant naît d’un homme et d’une femme. Si la nature l’a voulu ainsi, c’est qu’il y a un sens à cette réalité qui dépasse la simple conception subjective de la famille.

 

–       En quoi le droit de l’enfant est-il remis en question dans une famille homosexuelle ?

 

–       Sous couvert de cette réforme, on passe du principe « une famille pour un enfant » à celui « d’un enfant pour une famille ». On crée un droit qui n’existe même pas pour un couple homme-femme. Faire de ce désir d’enfant, une priorité est un acte égoïste. Même si nul ne peut dire aujourd’hui que l’éducation mono sexuelle porte préjudice à l’enfant. Je propose plutôt que l’on réforme le PACS, pour  que ce statut offre plus de protection.

 

–   En quoi le modèle familial d’un couple homosexuel avec un enfant est-il plus problématique que celui de l’enfant adopté par un célibataire ?

 

–       L’adoption simple ne me pose aucun problème car l’enfant conserve un lien avec son autre parent biologique et les repères liés à ses origines. L’adoption plénière, qui supprime la filiation d’origine, me paraît plus contestable car l’enfant pourrait juridiquement être nés de 2 pères ou 2 mères. Comment lui expliquer ce principe contre nature ? On veut effacer la filiation biologique et la remplacer par une filiation juridique, mais est-ce dans l’intérêt de l’enfant ?

 

–       Le recours à l’assistance médicale à la procréation (AMP) vous pose également un problème ?

–        

–       L’AMP n’est actuellement autorisée que pour raison thérapeutique. J’ai fait partie de la commission bioéthique qui a confirmé ce principe pour la loi de juillet 2011. Sur quels critères, l’étendre aux femmes célibataires ? Se pose également la question de l’anonymat du donneur de plus en plus contesté au nom du droit de l’enfant à connaître ses parents biologiques. Enfin, ce mode de procréation crée une inégalité entre les couples homosexuels de 2 hommes ou de 2 femmes. Ce qui mène à la gestation pour autrui pour les couples d‘hommes, actuellement interdite en France. On arrive alors à la marchandisation du corps humain.

 

–       Et sur la forme ?

 

–        Je regrette l’absence d’un vrai débat sur un problème de société aussi grave. La représentation parlementaire peut-elle à elle seule, décider d’une telle réforme qui engage notre société irrémédiablement pour l’avenir ? Je me pose la question  suivante : Quels sont et où sont les droits de l’enfant dans ce débat ? Les différences, quelles qu’elles soient, sont souvent mal vécues par les enfants.

 

–       La question déclenche bien des passions …

 

–       Accessoirement, je constate malheureusement, quotidiennement, que quiconque manifeste son opposition au mariage pour tous, est aussitôt qualifié de « ringard » et « homophobe », sans pouvoir exposer ses arguments. Or la discussion doit être ouverte à tous. L’égalité, c’est aussi cela ! Mais si la loi est votée, je l’appliquerai.

 


Michel Heinrich regrette l’absence d’un vrai débat sur le mariage pour tous

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page