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Hôpital Ravenel de Mirecourt – Nous patients, nous sommes affectés !

En grève cet après-midi ! Le personnel en a assez ! Plus assez de temps, plus assez de personnel, du matériel qui n’est pas à la hauteur, le personnel de l’hôpital psychiatrique de Ravenel ne veut plus travailler dans ces conditions ! Les patients les soutiennent. Ils ont besoin de soignants qui aient le temps de leur répondre.

Le plan de retour à l’équilibre exige des restrictions, mais trop c’est trop ! Le personnel ne veut plus travailler dans les conditions qu’on leur impose.

En sous effectif flagrant

Depuis janvier 2016, d’après la CGT, ils auraient perdu 21 postes d’infirmiers. “Sur les 2 postes d’infirmiers de nuit, il n’en reste plus qu’un. Le second a été remplacé par un aide-soignant. Une déqualification qui fait courir des risques aux patients, parce que quand ça bouscule, l’aide soignant se retrouve seul, déplorent Sylvain Faion et Hubert Bruno, délégués CGT. Et il n’y a pas un jour sans qu’un cadre de santé ne lance un appel pour trouver du personnel supplémentaire, car il n’y a pas l’effectif nécessaire !”.

Plus d’interlocuteur depuis juin

Des personnels qui sont en poste restent contractuels. La direction n’ouvre pas les concours sur titre qui permettent l’intégration. Du coup, ils finiront par s’en aller alors que la formation leur a été payée par l’hôpital. On a l’impression de ne pas avoir de pilote dans l’avion. A chaque problème, il faut en référer plus haut et la réponse ne redescend pas. Nous n’avons plus vraiment d’interlocuteur depuis juin 2016“. Une impression générale de ras-le-bol, de ne pas pouvoir travailler “correctement” et d’un management insatisfaisant.

Moins 425 000€

L’hôpital compte 1150 équivalents temps plein, mais il est en sous effectif. “On a l’impression de payer les erreurs de gestion des années 2008 et 2009. L’Agence régionale de santé a supprimé 425K€, montant qui correspond à la prestation que le personnel de l’hôpital assure dans les hôpitaux généraux, sauf que les hôpitaux ne leur reverse pas le montant dû. Les prestations sont maintenues mais pas payées, d’où un déficit à compenser.

C’est l’humain qu’on met de coté

On est obligé de faire de la psychiatrie à toute vitesse, alors qu’on sait que ce sont des personnes vulnérables, qui ont besoin d’écoute, de temps et de prise en charge non chronométrée. C’est l’humain qu’on met de coté et on ne le supporte plus. Un exemple tout simple explique Valérie pour les personnels du paramédical. La boite vocale ne fonctionne pas. Quand vous n’êtes pas à  votre bureau, on ne peut pas vous joindre. Nous, on est là pour les patients et un patient qui veut voir l’un de nous, c’est tout de suite !  Si on ne le sait pas, c’est grave !”

Des dysfonctionnements qui se cumulent

“On n’a pas non plus de DECT (bipeurs), mais les services de direction ont de nouveaux ordinateurs. En septembre, le personnel de cuisine a dû travailler dans un semi-remorque parce que le groupe frigorifique est tombé en panne. On avait signalé qu’il avait besoin d’une réparation, mais la direction a laissé trainer et le groupe a lâché”. Les exemples jaillissent, les dysfonctionnements apparemment font partie du quotidien. “Pour les entretiens, on (les professionnels du paramédical) devrait être systématiquement avec un infirmier, mais on finit par les faire seuls ou avec des stagiaires, parce que les infirmiers n’arrivent pas à se libérer”.

 Un jour de congés au lieu de 2

Chez les soignants, Nancy, Luc, Ignatio, Amélie ou Émilie parlent d’infirmiers remplacés par des aides-soignants, de journée de 16h parce que la relève est tombée malade et qu’il n’y a personne pour la remplacer. “On finit par faire 5 jours de travail, 1 seul jour de repos (au lieu de 2) et de nouveau 5 jours de travail. Ça devient le rythme habituel, mais ce n’est pas normal. Dans ces métiers peut-être plus qu’ailleurs, on a besoin de récupérer”.

Des temps partiels à temps plein

“Cette semaine, un collègue en arrêt maladie pour son dos a dû quand même revenir travailler, parce qu’il n’y avait personne pour le remplacer. Il l’a fait pour nous. Mais son dos n’est pas guéri ! Les gens à temps partiel travaillent à temps plein et ça va empirer puisqu’il n’y aura plus de contrats à 80% ou 90%. Ce sera 100% ou 75%.“Il est temps que la direction se réveille !”, déclarent les délégués. Environ 250 personnes ont débrayé. Des patients étaient également mobilisés !

Les patients en sont affectés !

Véronique est à l’hôpital Ravenel depuis 8 semaines et elle soutient le mouvement.  “Nous n’avons pas besoin que d’une aide médicamenteuse, témoigne-t-elle. Nous avons besoin d’écoute, de soutien, de présence. Nous devons travailler sur nous-mêmes et pour ça, il nous faut des soignants disponibles quand nous en avons besoin. Le personnel fait ce qu’il peut, mais avec le manque d’effectif, il y a des moments où il ne peut pas nous répondre. Ça se ressent et c’est nous qui en faisons les frais ! Moins on a de soignants et plus nos séjours sont longs ! On est affectés par les réductions imposées et ce n’est pas normal !”.

Des réponses concrètes le 26 octobre

Une délégation devait être reçue à 16h, mais les manifestants ont décidé de s’imposer avant dans les bureaux. La Direction a proposé de rencontrer les représentants du personnel le 26 octobre avec des propositions concrètes par rapport aux revendications énoncées. Pour le moment, la seule concession acceptée est l’organisation de certains concours sur titre pour titulariser les contractuels (cadres  de santé, préparatrices en pharmacie hospitalière ). La CGT attend les engagements de la direction pour  décider ou non d’une nouvelle mobilisation.

B.Boulay

Journaliste, c'est mon job ! J'aime les rencontres qu'il suscite, la diversité des milieux où il nous mène, les enjeux qu'il explore. J'apprécie le jeu de fil de fériste de l'éthique, qui parfois nous complique bien la vie... Après plus de 15 ans d’actualités locales, ACTU 88 est né. L’essentiel en toute simplicité. ACTU 88, c’est un journal indépendant, une aventure, un regard. C’est l’histoire d’hommes et de femmes qui donnent du sens à des projets. C’est la vie d’un territoire face aux enjeux de l’avenir. Faites-en un favori et contactez-moi ! ACTU 88 sera ce que vous en ferez ...

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