Réforme du lycée – La CGT alerte, le lycée va devenir sélectif et élitiste …
La CGT Éduc’Action refuse ce projet de réforme qui introduit la sélection dès la classe de seconde. C’est la fin du tronc commun, la fin d’un lycée égalitaire et émancipateur, la fin d’une culture générale commune et la mise en concurrence des établissements. Pour la CGT, c’est inadmissible.
Il n’y avait, et c’est dommage, qu’une poignée de personnes pour discuter de la réforme du lycée, du bac et du plan étudiants hier à Épinal. La prochaine réunion publique aura lieu à Saint-Dié, jeudi à 20h à l’ Union Locale CGT rue du Colonel Chérin.
La fin des séries générales
Pourtant, ce projet de réforme qui fait suite au rapport Mathiot, balaie le tronc commun, acte la fin des séries générales et ce n’est pas sans conséquences ! Le futur bac entrera en vigueur lors de la session 2021. Pour l’instant, le ministère a abandonné la semestrialisation qui risquait de provoquer une désorganisation du système.
Humanités scientifiques et numériques ???
En première, tous les élèves en filière générale auront du français, histoire-géographie, LV1, LV2, EPS et une nouvelle discipline appelée “humanités scientifiques et numériques” dont le contenu, pour le moment, reste flou. Jean-Michel Blanquer a simplement indiqué qu’il pourrait s’agir de “sciences, de philosophie, d’histoire-géographie”. En tout cas, cette matière comprendra plusieurs disciplines.
Les mathématiques et les sciences, des options ?
En plus de ces matières, les élèves devront choisir 3 spécialités parmi arts, écologie, agronomie et territoires, géopolitique et sciences politiques, humanités, littérature et philosophie, langues et littératures étrangères, mathématiques, mathématiques et sciences informatiques, SVT, sciences de l’ingénieur ; Sciences économiques et sociales, physique-chimie. Ils auront 3h de cours hebdomadaires pour chacune de ces 3 spécialités.
Le projet tourne le dos à un lycée émancipateur
“Le projet tourne le dos à un lycée émancipateur, aboutissement de la construction d’une culture générale et technologique commune, remarque Nicolas Starcevic, CGT Éduc’Action. Cette réforme va aggraver les déterminismes sociaux, entre les élèves des milieux favorisés, qui sauront et pourront choisir les bonnes spécialités en fonction de ce qui est demandé pour entrer en université, et les autres”.
La réforme accroit les disparités territoriales
Il risque également d’accroitre les disparités territoriales entre établissements, tous les établissements ne pouvant pas proposer toutes les options. “On recrée la sélection d’une élite et on oblige les élèves à se spécialiser dès la seconde, alors que la plupart du temps, ils ne savent pas encore vers quoi s’orienter. C’est d’autant plus grave que le ministère annonce que les passerelles seront à la marge“.
Plus le droit à l’erreur
“Si les jeunes s’aperçoivent qu’ils se sont trompés, ils vont se démotiver et décrocher, puisqu’ils ne pourront pas changer facilement. Je suis très inquiet”, insiste Philippe, un professeur de BTS. On va avoir des classes dans lesquelles les matières scientifiques pourront être complètement absentes alors qu’on parle d’une désaffection pour les sciences inquiétante et on ne sait pas non plus comment il sera possible de séparer les groupe de langues, puisque chaque établissement devra gérer ses volumes horaires en fonction des demandes des élèves. Pour certains établissements, dédoubler les groupes ne sera plus possible.
Le Bac ne sera plus le même pour tout le monde !
“On abandonne le coté humaniste de l’enseignement pour aller bers des spécialisations accrues et une sélection de plus en plus élitiste. Ce ne sera plus le même Bac pour tout le monde, On ne donne plus les mêmes chances à tous. C’est un marquage social et c’est grave ! “, s’inquiètent les représentants de la CGT, qui invitent lycéens, enseignants et parents à se mobiliser pour faire entendre leur opposition lors de la journée nationale du 22 mars.