Remiremont – Celui qui fermera la maternité devra assumer la mise en danger des femmes et de leurs bébés !
Ce soir, environ 200 personnes étaient devant le centre culturel Gilbert Zaug pour défendre leur maternité. Le sujet était à l’ordre du jour d’une réunion du Pôle d’équilibre des territoires ruraux (PETR) avec les élus, l’Agence régionale de santé et le directeur par intérim des hôpitaux d’Épinal et Remiremont. Un sujet sensible qui soulève colère et incompréhension. Pas touche à ma maternité !
« Une maternité, c’est la vie ! Fermer une maternité, ce n’est pas anodin, c’est une question de sécurité et celui qui prendra cette décision devra répondre devant la justice de la mise en danger des femmes, déclare François Vannson, président du Conseil départemental. Il risque de remettre en cause l’existence de l’hôpital par effet domino alors qu’il n’y a aucune raison. La maternité fait 800 accouchements et compte 5 praticiens. C’est plus qu’à Épinal !« .
Mis en cause pour mise en danger d’autrui
Et de poursuivre : « La semaine prochaine, je révélerai une analyse juridique et la mise en cause des personnes qui prendront la décision de fermer la maternité parce qu’ils créent un problème de sécurité pour les mamans et leurs bébés« .
Déjà plus de 22000 signatures
Une déclaration que ne contestera pas Cédric Delacote qui a lancé sur Internet une pétition qui a déjà recueilli plus de 12000 signatures. 10000 ont été collectées également à la maternité. Et ce n’est pas fini ! Parce que les habitants y tiennent à cette maternité. Cédric Delacote confie que si sa mère avait dû aller à Épinal, il ne serait sûrement pas là … et il veut protéger les autres mamans.
Une offre de soins coordonnée pour juin 2016
Les résistances s’organisent. Motions pour les élus, soutien pour les syndicats. Mathieu Rocher essaie d’expliquer que 3 maternités sur ce bassin, c’est beaucoup trop et que les 2 établissements essaient de construire une offre de soins coordonnée. « Nous voulons construire l’avenir et arrêter de subir les baisses de budgets. Les 2 communautés sont d’accord pour dire qu’on ne peut plus continuer comme ça, parce qu’on a moins de moyens, que la technologie coûte plus cher et qu’on a du mal à faire venir des professionnels« .
Épinal part favori
« On n’a jamais dit qu’on était d’accord ! » proteste un personnel de la maternité. Il semble que la démarche se soit arrêtée aux directions … Le gouvernement veut fusionner les 2 maternités, mais n’a pas décidé où serait celle qui resterait. De fortes présomptions donnent Épinal favori ! « Notre objectif est de pérenniser une offre publique sur le territoire, argumente Valérie Bigenho-Poet, directrice de l’ARS. Au lieu de 3 établissements fragilisés, nous aurons un projet commun qui sera une force de frappe face à la concurrence et à l’évolution des pratiques« .
Contraire aux 30mn chères au Président
Mais ce soir, la population prouvait qu’il faudrait compter avec les Romarimontains et pour eux, c’est clair, la maternité c’est à Remiremont ! « Le positionnement sur Épinal démunit tout un secteur de montagne qui est à plus d’une heure d’une maternité, souligne François Vannson. François Hollande a dit lui-même qu’il n’y aurait plus d’hôpital à plus de 30 minutes. Alors cette hypothèse ne tient pas, car ont peut considérer que la parole d’un Président de la République vaut quelque chose ».
Un mauvais coup se prépare
Les arguments avancés pour Épinal sont l’attractivité de l’agglomération, l’intérêt d’un secteur concurrentiel et de s’organiser en équipes de professionnels. Des arguments qui ne tiennent pas les 28 km qui séparent Épinal de Remiremont ! « Je n’ai pas senti une très grande transparence. C’est un mauvais coup qui se prépare et dans sa réponse, la Ministre a tenté d’opposer Épinal et Remiremont. Or les établissements ne sont pas en concurrence ! », s’enflamme le président du Conseil départemental.
Les territoires ruraux ont-ils droit à une offre de soins complète ?
« On a bien compris qu’il fallait regrouper, intervient Jérôme Mathieu, conseiller départemental de La Bresse. Mais la vraie question est : a-t-on droit à une offre de services complète dans ces territoires ruraux ? En supprimant l’offre de soins, ça va faire baisser la démographie et l’attractivité du secteur et on ne l’acceptera pas !« . « Il faut prendre en compte le secteur Montagne, insiste le maire de Ventron, Jean-Claude Dousteyssier. Pour nous, la maternité est déjà à presque 45mn et en hiver, avec la neige et le verglas, c’est plus. Alors aller à Épinal, ce n’est pas possible. Le secteur perdra des naissances car les mamans iront en Alsace. Et vous dites que les communautés ont accepté. Ce soir, je n’ai pas cette impression !«
Des soins palliatifs à la place des bébés
On peut prendre le contrepied !
Et le bilan carbone ?
L’humain d’abord, ce n’est pas la logique comptable !