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Ruralité en effervescence – Michel Fournier : « J’attends une ambition des maires ruraux ! »

A l’époque des bouleversements communautaires, Michel Fournier  incite à l’ambition. L’offensive ou rien ! Ce vosgien irréductible ne supporte pas l’injustice. Pour lui, il y a les acteurs et les spectateurs et… il n’est pas du coté des spectateurs ! On est dans un monde en évolution, mais ce n’est pas synonyme de fatalité. Il y met de la passion, de la vision et de l’engagement ! Le secret, il faut retrouver l’envie de faire et fédérer.

Rebelle, révolté, insoumis, il tient cette hargne de l’enfance, quand il a constaté que tout le monde n’avait pas le même traitement. « Ou on se fait massacrer, ou on se bat ! ». Cette énergie, il la met à construire l’avenir.

Il faut s’engager !

« Tout a commencé avec le bal du samedi soir aux Voivres, raconte-t-il. Plus que 17 entrées, les orchestres ne voulaient plus venir. La fête, c’est la vie au village. J’ai réuni les habitants et je leur ai dit : on peut sauver la fête, mais il faut s’engager. Vous trouvez chacun 10 personnes et on aura les 300 entrées ». Le maire n’y croyait pas. Il n’a rien voulu donner et on a fait 500 entrées. « Dans la ruralité, il y a ces capacités. On peut arriver à motiver les habitants  et c’est une force extraordinaire ! »

Attirer des familles

Pour l’école de son village, il n’y avait plus que 9 élèves, il met une annonce dans la presse pour attirer des familles. En échange, il leur propose l’accession à la propriété. Et ça marche ! En 20 ans, la population passe de 200 à 360 habitants. L’étang pourrait être un beau site d’éducation à l’environnement, mais la commune n’a pas l’argent pour l’acheter. Qu’à cela ne tienne ! Il propose aux habitants et partenaires d’acheter des parts, et pour lancer l’opération, il commence lui-même. Aujourd’hui, le centre accueille des écoles, des stages et des séjours.

Des entreprises innovantes

A fond dans la ruralité, il s’investit avec la communauté de communes et le Pays, pour développer une filière des feuillus locaux, « Terre de hêtre » dans le cadre d’un Pôle d’excellence rural. Il accueille des entreprises du bois et vient de créer une couveuse d’entreprises. Il attire dans sa commune, des ingénieurs, de jeunes entreprises innovantes et des bureaux d’étude qui viennent tester leur projet.

Un bouillonnement foisonnant

Sans parler des projets en réflexion, un magasin de produits du terroir, une couveuse maraîchère, ou celui d’habitat groupé, porté par une entreprise de fabrication de yourtes. Il y a aussi aux Voivres, un restaurant d’entreprises qui sert 100 couverts le midi et des emplois d’insertion. C’est comme ça que Michel Fournier voit la vie, comme un bouillonnement qui fait émerger les idées, les envies, les nouveaux projets, une dynamique, où chacun trouve sa place et contribue au développement.

Dans le rural, on peut être différent et trouver sa place

Vice-président national des maires ruraux, il porte la cause de la ruralité. « C’est une philosophie de vie, explique-t-il. La ruralité est constamment et insidieusement agressée. Plus on parle de la sauver, plus on “baise” le monde rural. Aujourd’hui, la norme est urbaine avec une consommation uniforme. Dans le milieu rural, on peut vivre différemment et avoir quand même sa place ».

Ayez de l’ambition !

Il n’y a pas de fatalité ! « Quand on vous dit : il faut mettre l’agrafeuse à plat sur le bureau, on va la mettre à plat, mais on pourra peut-être l’orienter dans la diagonale et ça va tout changer. Les maires ruraux doivent avoir de l’ambition ! Et quand on ne peut plus gérer, on fait autrement ! ». Il secoue le cocotier. Des idées qui naissent de plusieurs têtes et du culot !

Toujours avoir une réflexion d’avance

Michel Fournier voit la scène politique comme une pièce de théâtre. « Je n’aurais jamais le premier rôle, mais mon 2e rôle sera nécessaire. Je peux influer sur les choses par petites touches. Il faut toujours avoir une réflexion d’avance et un peu de chance, mais la chance, on peut la provoquer !». Le réseau joue son rôle.

Pas de remise en question annuelle !

Les classes que l’on ferme les unes après les autres font hurler les villages. « Les Vosges perdent 500 à 600 enfants par an, il faut faire avec. Je veux penser aux enfants. Comment peuvent-ils avoir la meilleure éducation. Si je n’ai pas les moyens de le faire, avec qui vais-je pouvoir m’associer ? » Son dada aujourd’hui, c’est de négocier une certaine stabilité avec l’Éducation nationale. « Je ne veux plus d’une remise en question annuelle. Donc je négocie pour 3 ans sans changement quelles que soient les variations d’effectifs et on fait le point au bout de 3 ans. Les enseignants peuvent s’investir et organiser ces 3 ans ».

Des capitaines d’industrie

Quand on fait, on a des opposants ! « Aujourd’hui, on manque de courage. Il faut se projeter et prendre des risques. » Pour l’avenir de la France, il ne veut ni de l’esbroufe, ni de l’indécision. Il pencherait plutôt vers les « capitaines d’industrie ».

Article en partenariat avec www.lasemaine.fr

 

B.Boulay

Journaliste, c'est mon job ! J'aime les rencontres qu'il suscite, la diversité des milieux où il nous mène, les enjeux qu'il explore. J'apprécie le jeu de fil de fériste de l'éthique, qui parfois nous complique bien la vie... Après plus de 15 ans d’actualités locales, ACTU 88 est né. L’essentiel en toute simplicité. ACTU 88, c’est un journal indépendant, une aventure, un regard. C’est l’histoire d’hommes et de femmes qui donnent du sens à des projets. C’est la vie d’un territoire face aux enjeux de l’avenir. Faites-en un favori et contactez-moi ! ACTU 88 sera ce que vous en ferez ...

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