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Culture

Trois fois friches, chiche !

L’exposition se termine à la galerie du Bailli, mais elle va pouvoir occuper l’espace de la Plomberie du 17 au 27 janvier. Un autre lieu, une autre scène, mais toujours les mêmes auteurs et leurs regards, face à des sites fascinants, qui  d’effervescents sont devenus « fantosmatiques ».

 

Ils sont trois photographes, chacun avec leur œil. Ils racontent l’histoire du temps qui passe. Ils se perdent dans ces immensités vides et s’imprègnent de ce qui vibre encore, empreintes d’un bouillonnement, d’une vie, d’une humanité.

Les tuyaux parlent

La transparence des carreaux fait l’interface entre le présent et la gloire passée, les lignes de conduite, les éclaboussures de rouille parlent projection, perspectives, implosion. Mais que reste-t-il de l’inventivité des hommes, de la technologie ? Des alimentations de réseaux, des écrous, des roulements, un fil conducteur de l’activité qui a eu son apogée. Tout n’y était pas rose. Contrastes !

Le temps qui passe

L’homme a laissé sa trace, mais ici, sa loi n’a plus cours. L’industrialisation a fait son temps, l’homme court après d’autres chimères, rendant ces vastes appentis au temps qui passe. Les bois se fendent, la moisissure gagne, les toiles d’araignée se tissent, la nature reprend son cours. C’est le cycle de la vie. Après l’immensité, l’univers des micro-cosmes.

Sous ces vestiges lépreux, le voile se lève et chacun y découvre une histoire qui l’émeut.

De la matière

Régis Henriot s’absorbe dans la transformation de la matière. Le temps s’écoule et les matières résistent, évoluent, s’usent et se délabrent. Les teintes et les couleurs sont affectées. Elles perdent de leur vitalité, gagnent en toxicité. Que laisse-t-on aux générations futures ? Quel héritage ?

Régis Henriot veut en témoigner.

Et toi ?

Il assemble les éléments, sature les couleurs pour leur rendre une dynamique. Il joue du contraste de la technologie High Tech et de matériau oublié. Il crée du « moderne » avec des vestiges, électrise le délaissé. Sur un mur, il expose les photos brut en noir et blanc, en face ses créations travaillées. Il pousse à l’émotion primitive de l’abstraction, pour interpeller le visiteur. Pari pris esthétique, il livre une sensibilité d’écorché, tout en saturation. Et toi, acteur de cet univers, tu fais quoi ?

Intériorité

A l’inverse, Dominique Georgel travaille sur papier mat en intériorité. Il imprime sur sa pellicule, ce qui attire son attention. Un insterstice d’une palissade, ses baies vitrées toutes en lignes et transparences, le décalage de ressorts, roues de poulie, pistons, objets insolites, qui déclenchent des émotions. Il utilise la lumière tamisée pour adoucir la violence de l’abandon, du vide sidéral. Cet univers devient fantastique, irréel, un monde parallèle.  Désuétude, loin du contrôle, craquelure d’une ère dépassée et transcendée par l’œil du photographe après 4 à 5 années à hanter les friches Ukrainiennes, italiennes ou françaises.

L’âme du lieu

Geneviève Gleize s’installe dans cet univers, sème de la chaleur derrière les vitres, à l’affût des histoires enfouies. Elle sévit aux Etats-Unis et en France. « Je sens l’humanité, la trace de vie. Il y a une histoire derrière chaque objet. Ce sont des lieux habités», explique-t-elle. Elle cherche l’alchimie. Femme des temps moderne, elle engrange les émotions et place un cadrage, un objectif qui rendra l’impression comme une peinture. « Je capte plutôt ces petites choses. Mon regard est attiré par le détail furtif et révélateur. Je ne retouche pas mes photos ». Elle va à la rencontre de l’âme du lieu, des vérités enfouies, de la vie imprégnée dans ce site en repos.

L’essentiel

« Peut-être parce que j’ai été élevée au-dessus de la menuiserie de mon grand-père. » Elle en extrait la force poétique avec beaucoup de féminité et de luminosité. Les lumières sont filtrées parfois évanescentes. L’infiniment petit a échappé à la destruction et transmet l’essentiel. Le lieu devient prétexte, le relief porte l’émotion. Sur ces plaques d’imprimerie argentées, l’outil impose son opacité et place l’image au registre de l’intime, de l’intériorité. Et si les visiteurs sont émus, elle a atteint son but !

 

B.Boulay

Journaliste, c'est mon job ! J'aime les rencontres qu'il suscite, la diversité des milieux où il nous mène, les enjeux qu'il explore. J'apprécie le jeu de fil de fériste de l'éthique, qui parfois nous complique bien la vie... Après plus de 15 ans d’actualités locales, ACTU 88 est né. L’essentiel en toute simplicité. ACTU 88, c’est un journal indépendant, une aventure, un regard. C’est l’histoire d’hommes et de femmes qui donnent du sens à des projets. C’est la vie d’un territoire face aux enjeux de l’avenir. Faites-en un favori et contactez-moi ! ACTU 88 sera ce que vous en ferez ...

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