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Un chèque solidaire pour les restos du cœur

Vendredi après-midi, la MJC  Savouret remettait aux restos du cœur d’Epinal, la recette des concerts organisés le 26 octobre. Rien pour les artistes, tout pour les restos ! Un geste solidaire porté aussi par les écoles, qui ouvre la collecte du week-end.

 

Et si demain, c’était vous ? Impossible de ne pas y penser, quand on sait que la paupérisation augmente et qu’il ne suffit plus de travailler pour faire face aux dépenses obligées. Le nombre de travailleurs pauvres ne cesse d’augmenter. Le nombre de demandeurs aux restos du cœur aussi. 6600 personnes pour les Vosges, dont 2600 jeunes ! Plus d’un tiers ont moins de 25 ans et n’arrivent pas à vivre sans aide. Un tiers de personnes sont seules pour 2/3 de familles. « En 5 ans, nous avons doublé le nombre de personnes accueillies », confirme Daniel Fimbry, président.

Les restos du cœur  distribuent 6 repas par semaine, soit même pas un repas par jour, été comme hiver. Ils ne fournissent pas le repas cuisiné, mais les aliments pour un repas équilibré de 1400 calories par personne. Les personnes peuvent choisir leurs aliments dans une offre de protides, lipides, féculents…

Moins 1 milliard d’aide sociale européenne

En ce moment, la mobilisation des associations caritatives fait rage car la commission européenne  veut réduire à partir de 2014, l’aide sociale européenne  de 3,5 à 2,5 milliards d’euros, soit un milliard de moins alors que l’estimation de l’aide nécessaire est de 4,75 milliards !

Pour ne pas diminuer la qualité des paniers, les responsables se demandent s’ils ne vont pas devoir réduire le nombre des personnes accueillies.

A Epinal, les restos du cœur sont à l’étroit dans leurs locaux, car il faut stocker la marchandise et le frais doit être placé dans des frigos et congélateurs. « Nous fonctionnons au maximum à flux tendus pour les livraisons, explique Daniel Fimbry, président, mais ce sont des bénévoles supplémentaires à mobiliser ».

Une véritable entreprise soumise aux normes

Les Vosges comptent 25 centres et 600 bénévoles (pour 2200 centres et  63 000 bénévoles en France). L’organisation est très structurée du fait des normes alimentaires. « Nous avons eu cette année, 5 contrôles sur plus de 2 jours ». Des conditions qui obligent les bénévoles à passer beaucoup de temps à trier, sélectionner, ranger séparément les produits français et les produits européens. Il faut enregistrer les stocks pour une parfaite traçabilité des lots pendant 5 ans. «Les bénévoles ne viennent pas pour de la logistique et il faut expliquer les raisons de cette organisation. Ce n’est pas évident de les convaincre », remarque encore le président.

L’aide des collectivités

Martine s’occupe de passer les commandes à Paris. Il y a également un service hygiène et santé et un service livraison. Les mairies envoient des camions réfrigérés pour récupérer les produits frais. Les restos disposent d’un camion frigorifique qui a été financé par le Ministère. C’est le conseil général qui paye le carburant. Les locaux sont mis à disposition gratuitement par les Villes, qui payent également les connexions internet et les diverses charges.

Les bénévoles qui veulent s’investir auprès des restos du cœur doivent passer par un module de formation à l’accueil. « Ca représente 3000h de formation pour les Vosges », annonce le président, qui calcule que leur organisation fait économiser aux collectivités 7 M€.

Ecoute et relais

Les restos profitent de ce temps pour écouter et orienter les personnes vers les services adaptés. C’est un temps de dialogue et de lien social. « L’aide à la personne représente 60% du temps passé aux restos »

« Dans les Vosges, on a une orientation santé, explique encore Daniel Fimbry. 1200 personnes ont plus de 50 ans. C’est le temps des dépistages et quand on est mal dans sa tête, on ne veut pas en savoir plus sur son corps. C’est un travail de longue haleine ».

Autre priorité, la parentalité. « On travaille beaucoup avec les jeunes mamans. Quand une jeune femme est seule avec 2 ou 3 enfants, la plupart du temps, elle est paumée. Elle ne sait plus comment faire ».

Les à-coté

Georges, se charge d’organiser des séjours « de vacances » de 8 jours pendant lesquels ces jeunes mamans sont encadrées.

Des ateliers cuisine, coiffure et garderie complètent la gamme de services offerts.

Une petite enquête réalisée sur 57 femmes a prouvé que 50% n’avaient pas vu une assistante sociale depuis plus d’un an.

Collectes

Deux collectes sont organisées en novembre pour l’hiver et en mars pour la saison d’été.

Et Jocelyne est chargée d’organiser des évènements pour collecter des fonds.  Des recettes qui ne sont jamais suffisantes. C’est pourquoi l’initiative de la MJC Savouret et des artistes qu’elle fédère, est une bouffée d’air frais, d’autant plus qu’elle prévoit une récidive le 15 février. En attendant, un chèque de 1750€ a été remis au président.

 

Ouverture des restos à Epinal : Lundi, mardi, jeudi et vendredi de 13h à 16h30. Vos dons sont déductibles des impôts, alors n’hésitez pas ! Vous pouvez appeler le 03 29 64 22 85 ou les adresser à AD 88 1, rue de la cote Cabiche à Epinal.
 

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