Imaginales – Un appel à la jeunesse : Bougez vos fesses !

Les Imaginales, ce sont aussi des tables rondes. L’une d’elles mettait sur la table « la littérature de jeunesse … une littérature d’avenir ? ». Charlotte Bousquet, Silène Edgar, Marion Fargetton et Carina Rozenfeld, auteurs jeunesse, en ont débattu.

Pourquoi écrit-on pour la jeunesse ? Peut-être parce que la jeunesse, c’est l’avenir. On se pose aujourd’hui la question de ce qu’on va pouvoir faire pour sauver la planète. « Notre génération réfléchit, mais eux, les jeunes, devront agir !  » Le rôle de la jeunesse est essentiel. Ils ont le futur entre les mains et dans le futur, on peut tout imaginer. Les jeunes vont construire leur avenir avec ce qu’ils estiment fondamental. Ils changeront peut-être le destin, en tout cas, ils l’impacteront !

Des problématiques auxquelles les jeunes vont devoir réfléchir

« Un jeune  pour l’écrivain, est un terrain en friche, tout comme le futur … Quand on fait de la littérature jeunesse, c’est leur monde qu’on met en scène avec les problématiques qui seront les leurs, auxquelles ils vont devoir réfléchir, parce que l’avenir sera ce qu’ils en feront ».

Si vous n’arrivez pas à changer le monde, on est foutu

Charlotte Bousquet voit les choses plutôt sombre. Elle veut tirer la sonnette d’alarme par rapport au réchauffement climatique. Engagée, elle veut rendre les choses politiques, lancer un avertissement, un appel au secours aux jeunes. « Ça va vous servir à changer le monde, affirme-t-elle, parce que si vous n’y arrivez pas, on est foutu !  Bougez vos fesses; il y a urgence ! ». Et d’ajouter : « J’ai essayé d’être moins sombre mais je n’y arrive pas ! Carina est la lumière et moi je suis l’ombre ! »

L’impact du passé sur le futur

Dans sa guerre de l’ombre, Mia l’héroïne de Carina Rozenfeld, joue avec le temps et l’histoire se réécrit, mais différemment. Quelles sont les conséquences d’un tel acte ? Classée en littérature jeunesse, cette trilogie s’adresse aussi aux jeunes adultes. Les problématiques sont complexes, l’univers est composé de mondes qui s’imbriquent les uns dans les autres et on est dans un rapport au temps et à l’espace, où tout est relatif.

La catastrophe mondiale anticipée

Carina évoque cette réserve mondiale de semences, une sorte d’arche de Noé des graines, où les gènes des cultures vivrières sont bien répertoriés et entreposés sur l’ile du Svalbard en Norvège. « J’ai utilisé cet élément de réalité. Ça veut dire qu’on prévoit la potentialité d’un cataclysme. C’est à la fois flippant et rassurant !« .

Le passé donne-t-il les clés du futur ? La répétition des cycles …

Autre rapport au temps et à la mémoire, avec 14 14 de Silène Edgar et Paul Beorn. Un adolescent Adrien de 2014 correspond avec un Hadrien de 1914. Destins mêlés. « Je suis choquée quand on parle de devoir de mémoire. Nous avons le devoir de transmettre la mémoire. Mais quand sa grand-mère lui raconte, la petit fille ne sait pas quoi faire de cette histoire, parce que le monde a changé et qu’elle n’a pas connu de conflit. Les gens qui ont été envahis pendant 5 ans, ne se doutaient pas quelque mois avant, qu’ils allaient l’être. Nos jeunes doivent s’interroger sur ce qui les attend. Il va falloir qu’ils réagissent. Le monde va de mal en pis doucement mais sûrement ».