Jannah Theme License is not validated, Go to the theme options page to validate the license, You need a single license for each domain name.

Ces Vosgiens qui comptent – Pascal Triboulot, On a tout pour faire le Vorarlberg des Vosges !

Pascal Triboulot, un 100% Vosgien s’étonne d’avoir fait l’essentiel de sa carrière dans son département d’origine. C’est lui qui a mis en place l’école nationale supérieure des technologies du bois, lui a adjoint de la recherche et développement et lui a donné un rayonnement national et même international. C’est à lui également qu’on doit les Défis du bois, vitrine de cet esprit collaboratif et innovant. Dossier en partenariat avec La Semaine (www.lasemaine.fr)

Après un court exercice comme chargé de recherches CNRS à Tokyo (Japon), Pascal Triboulot revient à l’INRA Nancy. « Quand vous sortez avec un doctorat en mécanique de la rupture des matériaux hétérogènes et isotropes, vous n’intéressez personne, remarque-t-il avec humour. Quand vous rentrez du Japon, c’est déjà mieux ! ».

Quitter l’INRA pour Épinal

Il n’y a que 3 à 4 doctorats, qui portaient sur le bois, en France. « Quand on m’a proposé de quitter l’INRA pour démarrer une formation bois à l’Université à Épinal, je n’étais pas enthousiaste. Ça m’a perturbé. Mais le deal était intéressant. On partait de rien en 1983 et tout était à inventer ». Il sera d’abord professeur, puis directeur technique, pour devenir directeur adjoint et prendre la direction en 2000.

15 à 20% diplômés de l’ENSTIB dans les Vosges, 40% en Lorraine

« Ce dont je suis le plus fier, c’est de l’annuaire des anciens, qui est passé de 10 étudiants à 2174 diplômés en 27 ans. Je les connais tous et il y a des chefs d’entreprise aujourd’hui installés dans les Vosges, comme Régis Laurent de Bol d’air ou Philippe Houot des charpentes Houot ». A l’entrée, il n’y a que 3 à 4% de Vosgiens, puisque l’ENSTIB est la seule école publique du bois en France. A la sortie, 40% des diplômés sont embauchés sur le Grand Est et 15 à 20% restent sur les Vosges.

Le pari de la construction bois

La force de l’école, est d’avoir parié sur la construction bois quand personne n’y croyait. (Il y a 15 ans, cette filière représentait moins de 10% des ingénieurs en formation, aujourd’hui c’est 50%).

Les formations se sont positionnées sur 3 axes forts en pleine explosion aujourd’hui, l’éco-construction, la production Énergie et la chimie verte en substitution du pétrole, avec des spécialisations en robotisation, logistique et qualité. « On a réussi à apporter une réponse à tous les maillons de la filière forêt-bois. Plus un ne nous échappe, des ressources à la fin de vie des matériaux. On en est fier ».

Un modèle d’économie circulaire

L’objectif est de créer des expertises différentes avec des parcours personnalisés et des co-diplômes. « Le bois ne peut devenir que encore plus stratégique, défend le directeur avec énergie. Si l’on considère la production en tonnes, c’est le béton qui est en tête, mais le bois arrive juste derrière avec l’acier ! ».

Formidable atout, c’est un modèle vertueux d’économie circulaire.

Un matériau qui repousse

« Les modèles économiques en cours aujourd’hui sont finis, il faut trouver autre chose, analyse Pascal Triboulot. Avant, on ne s’interrogeait pas sur la pénurie des ressources. Aujourd’hui, les échéances approchent et ce n’est pas de la science fiction. C’est 200 000 consommateurs de plus par jour, un Québec toutes les 6 semaines. On est dans la raréfaction des matières fossiles. » A cette situation, une réponse, le bois. C’est une matière renouvelable, qui offre à la fois un matériau et de l’énergie. « C’est le seul matériau qui soit également isolant. Pas besoin d’eau pour construire et il stocke le CO2. Un pays forestier ne peut qu’avoir un regard intéressé et la Chine est d’ailleurs en train de planter des forêts ».

Centres de production pilote

Les unités industrielles vont se développer au plus près des ressources pour éviter les transports et les Vosges ont un rôle à jouer ! « On viendra se connecter du monde entier vers des centres de production pilotes, soit en Chine, soit en Alsace-Lorraine pour la robotique, imagine-t-il. On est sur un axe stratégique. On a la ressource et une expertise la plus importante en France. Mais il faut prendre en compte un facteur nouveau, la vitesse des évolutions technologiques.  Je suis passé d’un téléphone monstrueux à l’Iphone. Comme c’est difficile de savoir ce que sera demain. Il faut donc former des gens adaptables et adaptés».

Il faut des rebelles !

Pour lui, le 1er enjeu pédagogique s’appuie sur la maitrise de fondamentaux et une gymnastique de l’esprit pour projeter, imaginer et expérimenter de futurs développements. Il prend l’exemple de Vorarlberg en Autriche, où à partir du bois local, s’est inventé et développé tout un nouveau système économique, qui a transformé cette région parmi les plus pauvres. « C’est la Mecque ! Les Vosges ont tous les éléments pour inventer un tel systèmeIl suffit d’avoir une vision politique sur le long terme et pour l’instant, il n’y a pas de vision globale sur le département. Il faut juste des élus qui acceptent de prendre des risques. Il faut savoir franchir des limites et bousculer les règles. Il faut des rebelles ! ». Il rappelle que la France est la 6e production scientifique du bois au niveau mondial et que la moitié vient de Lorraine ! Alors, Go !

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page