Tunnel Maurice Lemaire – On n’attend plus que l’accord de Bruxelles !

Ce matin, les dirigeants APRR faisaient visiter le site du tunnel aux parlementaires impliqués dans l’accord qui vient d’être voté à l’Assemblée nationale. Les députés ont approuvé la semaine dernière la fusion des 3 concessions APRR pour avoir les moyens de faire baisser significativement les tarifs. Les nouveaux tarifs pourraient être effectif au 1er février sous réserve de l’accord de la commission européenne.

Le 1er verrou était de faire accepter le principe de fusion, le 2e verrou a été le vote positif, le dernier sera l’accord de Bruxelles. Le dossier a été transmis le 30 juillet et son avis devrait être connu au plus tard fin novembre, mais avant de travailler, nous nous sommes assurés que la commission européenne n’avait pas d’opposition majeure au projet de fusion”, détaille Christian Franqueville, à l’initiative de cette solution avec Jean-Pierre Masseret, président de la région Lorraine.

Tarifs dissuasifs, le trafic n’est pas à la hauteur

La concession a été attribuée à APRR en avril 1981. En 2008, des travaux de mise aux normes de sécurité sont imposés aux tunnels après l’accident survenu au Tunnel du Mont-Blanc. Ils ont coûté 180M€. L’État, les 2 régions et les 2 départements devaient apporter leur contribution. Or, seuls l’État et l’Alsace l’ont fait. La Lorraine en désaccord sur certains points, n’a pas suivi,  le Haut-Rhin et les Vosges, non plus. À l’époque en 2009, APRR avait obtenu l’autorisation d’augmenter les tarifs pour équilibrer son activité, mais ils sont devenus dissuasifs et le trafic n’a pas été à la hauteur attendue ! “25% de véhicules légers en moins et 4 fois moins de trafic poids-lourd“, précise Pascal Devertu, directeur Marketing et communication APRR et Aréa.

Le tunnel, nécessaire mais pas rentable

Eiffage et Macquarie compte 3 concessions : APRR sur 1900km, ARÉA 413km en Rhône-Alpes et le tunnel Maurice Lemaire. “L’accord concède la fusion des 3 concessions jusqu’en 2033 + 10 mois. La concession du tunnel courait jusqu’en 2068. Elle a été raccourcie de 35 ans, mais la prolongation pour les autres concessions autoroutières nous permet d’harmoniser les durées de contrats et de compenser par les recettes de l’autoroute, le service du tunnel qui est nécessaire mais pas rentable”, explique Pascal Devertu.

Une baisse de 57% pour les Poids-lourds au 1er février

En contrepartie de cette fusion, sous réserve que la commission européenne donne son feu vert, APRR mettra en circulation une nouvelle grille de tarifs vraiment plus bas,  applicable au 1er février 2016. Le passage des Poids lourds de classe 4 serait de 28€ au lieu de 64,70€, le tarif pour les voitures passerait à 6€ au lieu de 8€ et 4,80€ avec abonnement. “Une diminution de 57% pour les poids lourds !”, souligne Xavier Rigo, directeur de l’exploitation d’APRR. APRR s’engage aussi à faire le contournement de Châtenois pour 30,5M€ et à rembourser 21,4M€ à l’État et 5,1M€ à l’Alsace, pour annuler les contributions.

On remet les compteurs à zéro

En fait, on remet les compteurs à zéro, comme si on créait un nouveau projet, explique Pascal Devertu. Les recettes représentent 16 milliards sur le réseau APRR. Les dépenses de la mise aux normes du tunnel reviennent à 260M€ (travaux +remboursements État et Alsace + travaux Châtenois). Nous prévoyons une augmentation du trafic de 10% en 2016, mais tout sera lié à la réglementation des cols. Si les cols sont interdits au transit avec un contrôle, le trafic se reportera sur le tunnel”.

Du gagnant-gagnant

Quand on passe une telle étape, ça vaut le coup de saluer cette réussite car c’est une négociation vraiment complexe avec les lobbys et la partie juridique“, se félicite Xavier Rigo. C’est bien l’avis de tous les politiques présents ! “Aujourd’hui, c’est du gagnant- gagnant !, se réjouissent-ils. “C’est une question de qualité de vie, d’aménagement du territoire, une question de bien-être pour les habitants des vallées. Ça fait tellement longtemps qu’on se bagarre, la-dessus. Il fallait trouver une sortie et il n’y en avait qu’une !“, conclut le président de Lorraine.

Bruxelles, un avis avant fin novembre

Il faut malgré tout attendre l’avis de la commission européenne pour une validation définitive et la mise en place d’une régulation du trafic de transit sur les cols pour une véritable efficacité.

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