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Confédération paysanne – “La crise qu’on connait est une crise de système”

“On comprend la détresse des paysans, mais on en a assez de cette vision du pompier pyromane, déclare Dominique Barad porte-parole de la Confédération paysanne. C’est le système productiviste qui génère la crise. Maitrisons les volumes au niveau de l’Europe pour garder des prix hauts et ajustons l’offre à la demande”. Une autre analyse que le syndicat a voulu aujourd’hui présenter au préfet.

Pour la Confédération paysanne, la première mesure pour sortir de la crise est de rendre les fermes autonomes, vraiment autonomes !  “Dès qu’on est dans le système productiviste, on est pris dans l’engrenage. on commence par investir en s’endettant puis il faut produire plus, pour pouvoir rembourser les traites. Le coût moyen d’une installation aujourd’hui est de 400 000€”, démontre Romain Balandier, porte-parole régional.

Se concentrer sur l’Europe

La seconde mesure, est de se concentrer sur l’Europe au lieu de parier sur l’export avec tous ses aléas (embargo russe, diminution des importations chinoises, diminution des importations italiennes…). “Ça devient même cynique quand Manuel Valls parle de profiter de la crise grecque pour envahir leurs marchés, relève Dominique Barad. On en a assez de cette Europe qui met les pays en concurrence, on pourrait avoir une vision plus solidaire et plus constructive, même si on nous prend pour des utopistes”.

Maîtriser les volumes

L’Irlande a gagné 14% des parts de marché en anticipant la disparition des quotas, les Pays Bas 10%, le Danemark 5% et  l’Allemagne a progressé de 2%. Et d’après eux, la France avec ses fermes à taille humaine aura vite fait d’être détrônée ! Il faut donc prendre le taureau par les cornes ! “Il faut s’attaquer à la maîtrise des volumes au niveau européen. La Commision européenne pourrait racheter puis stocker du lait, pour garder des prix rémunérateurs et harmoniser les règles sociales, fiscales et sanitaires”.

Un État régulateur

Les quotas aussi imparfaits qu’ils étaient, étaient des régulateurs gérés par des producteurs. “En abandonnant les quotas, l’État a cessé d’être un régulateur, il devient un médiateur, mais ça ne résout rien, il faut un État régulateur !”, défendent les 2 militants. Pour sortir durablement de la crise, la confédération paysanne préconise un modèle économique en rapport avec la demande. Stopper la course aux volumes et produire la bonne quantité mieux rémunérée.

Un autre modèle économique

On nous oppose que la vente directe et l’économie circulaire seraient juste une économie de niche, mais c’est surtout un modèle dépendant d’une volonté politique. Ce ne serait pas compliqué à mettre en place, si tout le monde s’y mettait vraiment. Il suffirait d’organiser la filière, projettent-ils.  Mais pour l’instant, la politique est abandonnée à des industriels et des financiers qui ne parient que sur des volumes !”.

Privilégier les humains

“Au lieu de payer des robots de traite pour lequel je vais m’endetter pour des années, je préfère payer une salariée avec qui on pourra discuter et qui prendra sa place dans la commune, c’est un choix social“, conclut Romain Balandier qui a un élevage de 80 vaches en bio. Moins de volume, moins d’endettement, une production adaptée à la demande et des prix en rapport avec le travail. En quelque sorte produire moins pour gagner plus  ! Et bien sûr pour la confédération paysanne, il n’est pas question de ces accords transatlantiques qui seraient un déséquilibre de plus !

 

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