Apprentissage Dating – Entreprises cherchent apprentis !
1er forum de ce type, l’apprentissage Dating met en relation des entreprises qui cherchent un apprenti et des jeunes qui cherchent du travail. Avec un critère incontournable : la motivation ! Depuis quelques années, les entreprises ne trouvent plus d’apprentis. Ils n’ont même plus de candidature, alors qu’en face 25% des jeunes sont au chômage et sont prêts à accepter n’importe quel job. Cherchez l’erreur …
“C’est une première pour nous, souligne Pascal Kneuss, président de la Chambre de métier. Nous voulons que les entreprises rencontrent les jeunes, parce que ce sont elles qui parlent le mieux de leur métier”. ” C’est important que les jeunes puissent avoir de quoi s’orienter”, complète Gérard Cherpion. Beaucoup de jeunes sont venus téléguidés par les Missions locales ou les dispositifs d’accompagnement. Mais il y a aussi des jeunes qui ont fait le choix de l’apprentissage et cherchent un patron !
Apprentis cherchent patron
L’un d’eux a fait une DIMA (dispositif pré-apprentissage) en menuiserie au CFA d’Arches, il veut enclencher sur un apprentissage mais n’a pas encore trouvé de patron. Pas de panique, les contrats peuvent être signés jusqu’en novembre. Un autre a soigné son look. Il sort de 3e et veut entrer en pâtisserie. Il a déjà fait le tour de celles d’Épinal mais pour l’instant, il n’a pas trouvé d’employeur.
Pas d’apprentissage sur les Vosges en Petite enfance
Des jeunes sont venus de Bulgnéville dans le cadre du dispositif Garantie Jeunes. Ludivine, Mégane, Amélie veulent s’orienter vers l’animation et la petite enfance. Elles ne pensent pas trouver ici chaussures à leur pieds. “On a déjà cherché mais quand il s’agit de Petite enfance, il n’y a pas d’apprentissage, commente Ludivine. Quand il faut vous payer, on n’intéresse plus personne. Moi ce que je veux, c’est me perfectionner dans le métier que j’ai choisi. Je n’ai pas envie de reprendre des études générales”.
Avec un ou des diplômes
Elle a déjà en poche un CAP agricole services en milieu rural et un Bac pro services aux personnes et aux territoires et travaille pour l’instant pour la mairie suite à une candidature spontanée. Mais ce qui la motive, c’est l’animation avec les plus jeunes. Kathleen n’a pas cette vision de son avenir : “Moi, c’est tout le contraire, remarque-t-elle. Je ne veux pas faire d’animation et tous les publics m’intéressent”. Elle a également un Bac Pro services aux personnes et aux territoires.
Pour un revenu régulier
Mégane confie qu’elle aurait voulu être foraine. Peut-être pour offrir un peu de rêve et de fête aux gens … mais si elle a “un bon feeling” avec quelques forains qui l’accueillent quand elle veut, elle sait bien que ce n’est pas là qu’elle aura un revenu régulier. Elle a donc choisi les enfants. “C’est ce qui me semble le plus proche,” mais elle n’a pas envie d’intervenir auprès des personnes âgées, secteur où il y a de vrais besoins. Seul garçon dans ce petit groupe, David cherche un apprentissage en peinture. Avis aux entreprises !
En face, peu d’entreprises !
Un fleuriste, les constructions Bois Poirot de la Bresse, un boulanger pâtissier de Dogneville, le syndicat des boulangers, la chambre des métiers, les CFA d’Arches, Rovilles-aux-Chênes et le Pôle des métiers. “On ne cherche pas un apprenti, mais un jeune qui a terminé sa formation et veut travailler, explique Guillaume Collé, responsable du bureau d’études. On a besoin de quelqu’un qui sache travailler, qui soit opérationnel tout de suite et soit autonome. Pour le terrain, on le formera”.
Peu de candidatures
Cyrille Baudre, boulanger Pâtissier à Dogneville, cherche un apprenti. Il en prend 2, un en 1ère année et un en 2e année. Son critère ? La motivation ! “On a très peu de demandes d’apprentis, confie-t-il. C’est ce qui l’a poussé à venir au Forum. “On sent la concurrence des lycées professionnels, mais j’ai eu un élève qui en sortait. Il faisait une chose après l’autre alors qu’en artisanat, on a besoin de polyvalence, de mettre en route plusieurs choses en même temps”.
Un essai pour julien
Julien devrait faire un essai demain chez “Petits Pains et Cie” à Dogneville. Avant lui, le chef d’entreprise avait retenu la candidature d’une fille qui s’est dédite le jour de son essai et pourtant, tout le monde avait parié sur elle et un jeune homme qui a arrêté au bout de 15 jours. Cyrille Baudre espère que ça marchera avec Julien. C’est l’inconnu de l’équation !
Il faut le dire, mais pas que …
“Il nous importe de donner à cette jeunesse, une formation”, insiste le préfet, Jean-Pierre Cazenave-Lacrouts. Les jeunes représentent 16% des demandeurs d’emploi sur les Vosges. Les apprentis sont un peu moins de 1800 et ils sont plus qu’en 2015. “Il faut convaincre les parents et l’Éducation nationale qui n’a pas encore un discours suffisamment positif vis à vis de l’apprentissage”, poursuit le préfet.
Il faut être dedans !
C’est dit l’apprentissage n’est pas une voie de garage mais une voie d’excellence pour des métiers passion ! “Il n’y a qu’en entreprise qu’on voit comment appliquer la théorie et qu’on apprend à travailler en fonction des enjeux. Il n’y a que l’immersion, il faut être dedans et plus on est jeune, mieux c’est !”, confirme Cyrille Baudre. Et pour le prouver, les témoignages de Julie Dubois meilleure ouvrière de France 2016 en soins esthétique, Anthony Chatelain, médaille de bronze aux Olympiades des métiers en menuiserie et Mélanie Andreux, lauréate Lorraine des Olympiades en art floral.