Arnaud Montebourg touche du bois pour ne pas laisser fuir le boulot

Au déjeuner, la filière bois était au menu d’Arnaud Montebourg, Ministre du redressement productif. Au programme des revendications, la matière première qui quitte l’hexagone, la complexité des réglementations, et le coût de la main d’oeuvre. Mais aussi la folie des grandeurs avec des immeubles en bois de très grande hauteur.

“Rien ne vaut une bonne visite sur le terrain pour ajuster une politique publique“, déclare Arnaud Montebourg. Dans les Vosges, il a été servi ! Chaque corporation a présenté ses doléances et aussi ses espérances. La France doit se situer dans le peloton de tête et la course mondiale est enclenchée.

Le bois dans les 34 plans d’action de relance de l’économie

Le Bois est un fleuron de l’industrie française et à ce titre, il figure parmi les 34 plans d’action pour relancer l’économie. “Le gouvernement a décidé de confier à des chefs d’entreprise issus de la filière, les orientations de la nouvelles France industrielle des années à venir. Nous allons travailler à faire bouger les méthodes, les législations et les financements”, déclare le Ministre en ouverture de cette séance de travail.

2 chefs de file : Franck Mathis et Dominique Weber

Pour la filière Bois, Franck Matthis et Dominique Weber, président du Pôle aménagement de la maison d’Alsace (Pama) et du Pôle lorrain d’aménagement bois (Plab)  sont chefs de file. Le projet  porté par ces chefs d’entreprise serait de réaliser des immeubles en structure bois multi-étages.

de 5 à 15% de parts de marché

Les projections laisseraient augurer une augmentation des emplois de 10% et 5% de parts de marché supplémentaires rapidement et 15% à longs termes. “Nous devons consacrer une étude au Design, affiner une étude de marché et la promotion du concept, mais dans un délai court de 3 ans, nous pouvons faire des immeubles hauts. Le gros du marché se situe entre 5 et 10 étages. Nous pouvons préfigurer le bois dans les usines.“, présente Franck Mathis.

La réglementation bloque

Le blocage porte sur la réglementation, sa complexité, et le nombre  d’interlocuteurs nécessaires. “Dans chaque ministère, il y a un spécialiste de la réglementation incendie ! Pour construire en bois, il faut avoir l’énergie de se battre contre les administrations” déplore Jean-Marc Gremmel du Toit Vosgien à Saint-Dié. “Il faut libérer nos énergies et décentraliser“, proposent les professionnels. Peut-être un guichet unique ?

Lever les verrouillages

“Il y a des verrouillages assez obsolètes, qui nous conduisent à jouer contre notre camp !“, reconnait Arnaud Montebourg. ” Il est nécessaire d’aller vite ! Les Lorrains sont capables de trouver la bonne adaptation des normes. Je suis favorable pour avancer assez vite sur ce point”.

Les grumes quittent la France

Autre inquiétude : les grumes partent à l’extérieur et les scieurs n’ont plus de matières premières pour travailler. “La moitié des scieries auront fermé avant la fin de l’année, faute de ressources, si on laisse faire, alerte Étienne Deslauriers, directeur de Vosges Bois développement, au nom des scieurs. Nous avons besoin de positions fortes !”.Un combat que rejoint sans hésitation le Ministre : “Nous ne pouvons pas laisser notre forêt partir en Chine, quand nos scieurs n’ont plus de matières premières pour travailler “.

Un site de traitement des grumes centralisé

Exporter des grumes demande de soumettre le chargement à un traitement phytosanitaire,  qui pollue les forêts quand il est fait sur place. “Nous allons mettre en place une plateforme de traitement des grumes éloignés de la mer, ce qui préservera les forêts et augmentera le coût d’exportation.  Ça devrait suffire à diminuer les flux et si ça ne suffit, on avisera.“La Chine utilise les grumes pour lester ses bateaux au retour d’une livraison. Gérald Oriel suggère de revoir aussi le prix des containers qui est “misérable” en France.

Baisser les charges de main d’oeuvre

Enfin dernier point, le coût de la main d’oeuvre. “Notre valeur ajoutée, c’est de la main d’oeuvre, explique Dominique Weber. Mais en France, on a un vrai problème de compétitivité. Pondérez les charges sur la valeur ajoutée. Plus on emploie d’hommes, plus on a de charges ! On se bat tous les jours pour défendre nos métiers et nos emplois”.

Réduire les coûts de production

. «Nous avons décidé de nous attaquer aux coûts de production, rassure le Ministre. Diminuer le coût du travail,  c’est l’enjeu du crédit d’impôts compétitivité emploi. Pour combattre le coût du capital, nous avons créé la banque publique d’investissement et la semaine prochaine, devrait être votée une réforme de la fiscalité forestière. Que les entrepreneurs nous disent où il y a des choses à faire !»

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page