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Dossier travail – CGPME : Michaël Zenèvre : Aller à la rencontre des entreprises

 

« Depuis la crise de 2008, on fonctionne blocs contre blocs. Les employés contre la direction, les entreprises se concurrencent. Les intérêts dans ce schéma sont incompatibles. Il faut tout remettre à plat », reconnaît Michaël Zenèvre, CGPME. Pas dépenser plus, mais faire autrement. Etre en phase avec les besoins.

 

On ne peut plus fonctionner sur la concurrence. Si on prend l’exemple du secteur du meuble, on ne peut plus se battre. La filière perd ses entreprises les unes après les autres, parce qu’elle n’est pas en capacité d’attirer des clients. Il faut des groupements d’achats, des designers, des mutualisations à l’export. « On ne s’occupe que des entreprises qui ont ce faire valoir, soit 10 à 15 % »

Il faudrait être en posture de chasseur, et nous, dans les Vosges, on attend qu’on vienne nous chercher. Nous ne sommes pas en capacité d’aller chercher de nouveaux projets.

Aider les entreprises à structurer leur projet

On connaît les points faibles des PME : personne ne parle vraiment anglais, elles n’ont pas de designer, elles ne protègent pas leur marque, elles exportent peu et mal.

Dans les Vosges, une trentaine de personnes font de l’accompagnement, en plus de la CCI et de la CMA, mais ces conseillers attendent que l’entreprise fasse la démarche. Ils utilisent toujours les mêmes dispositifs. Or, il faudrait répertorier les entreprises oubliées et les aider à structurer leur projet. Il y aurait aussitôt une dynamique.

Il y a sur les Vosges environ 18 000 entreprises. Plus de la moitié ( 9 800) n’ont pas de salarié et près de 8 000 en ont moins de 50.

Du terrain !

II faut des experts qui démarchent ! Il n’y a pas besoin de recréer des instances, elles existent. Il suffit d’être vraiment sur le terrain. Plus de la moitié des ressortissants de la CCI sont également adhérents à la CMA. Il faut arrêter la compétition entre instances et mutualiser les compétences pour un meilleur service aux entreprises. Il faut questionner les entreprises sur ce qui les bloque et travailler à partir de ces pistes dégagées.

Il faut permettre aux acteurs d’avoir accès à des financements. Il y a environ 120 créateurs d’entreprises par an, vite bloqués par le manque de financements.

Financer le développement

Pour moi, il faut arrêter les subventions à la création et favoriser les prêts d’honneur à taux zéro et  les garanties. Il faut arrêter de financer des « boites » qui ne sont plus rentables structurellement. On ne peut pas se permettre de jouer les pompiers. Pour moi, l’attitude de l’entreprise Kleber est responsable. Elle a préféré fermer tant qu’elle en avait les moyens et reclasser ses salariés. Les financements doivent être orientés vers le développement.

Travailler plus

La France ne crée plus de richesses. L’augmentation des salaires n’est plus possible. Il faut taxer les revenus du capital, travailler plus (par exemple + 5% limités dans le temps) pour remettre en route la machine productive et s’il y a de la rentabilité, on pourra redistribuer. L’Italie et l’Espagne font des réformes drastiques pour redresser la situation. Si on crée de la richesse, on peut la partager. Si l’on regarde l’Allemagne, ils ont consenti des efforts et aujourd’hui, on leur paye un 16e mois.

Mutualiser les compétences

Il faut une plateforme du temps partagé, former les gens pour avoir des compétences de haut niveau, favoriser la recherche et la connaissance, mutualiser les compétences administratives, commerciales, la communication ou les ressources humaines.

En ce moment, plus rien n’est en adéquation. Les entreprises qui cherchent à recruter ne trouvent pas, les autres licencient. Tout le monde devrait être syndiqué. Aujourd’hui, une poignée de militants se battent pour tous, mais ils ne sont pas représentatifs.

Généraliser la rencontre entreprise/universitaires

Les Ateliers de transfert et d’innovation (ATI) fonctionnent bien. Une entreprise a un projet, mais elle ne sait pas comment faire et elle a la tête dans le guidon. Des étudiants s’y attèlent et travaillent en complémentarité à plusieurs spécialités. C’est un coup de pouce pour l’entreprise qui bénéficie de compétences et d’analyses, qu’elle n’avait pas et c’est une expérience pour les étudiants qui se confrontent au concret.

 
PME : Petite et moyenne entreprise, CCI : chambre de commerce et d’industrie, CMA : Chambre de métier et de l’artisanat

 

 

B.Boulay

Journaliste, c'est mon job ! J'aime les rencontres qu'il suscite, la diversité des milieux où il nous mène, les enjeux qu'il explore. J'apprécie le jeu de fil de fériste de l'éthique, qui parfois nous complique bien la vie... Après plus de 15 ans d’actualités locales, ACTU 88 est né. L’essentiel en toute simplicité. ACTU 88, c’est un journal indépendant, une aventure, un regard. C’est l’histoire d’hommes et de femmes qui donnent du sens à des projets. C’est la vie d’un territoire face aux enjeux de l’avenir. Faites-en un favori et contactez-moi ! ACTU 88 sera ce que vous en ferez ...

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