Actualités

Fin de l’état d’urgence, mais sécurité renforcée …

La France avait décrété l’état d’urgence lors des attentats du 13 novembre 2015. Cette disposition prend fin ce 1er novembre. Elle est remplacée par une loi anti terroriste qui renforce les mesures de sécurité avec une application immédiate.
« L’état d’urgence ne peut pas être un état permanent, mais la menace terroriste, elle, reste permanente ». Les gouvernements successifs ont prorogé 6 fois l’état d’urgence et la prolongation a été adoptée à la quasi unanimité à l’Assemblée nationale comme au Sénat. Après presque 2 ans, la loi anti terrorisme prend le relais.

L’état d’urgence n’est pas fait pour durer

Dès lors que la menace est devenue durable, l’état d’urgence ne pouvait plus être la solution. Il est conçu pour faire face ponctuellement à des circonstances exceptionnelles et il limite l’exercice de certaines libertés publiques, comme la liberté de réunion et de manifestation. Il donne à l’administration des pouvoirs dérogatoires au droit commun, très étendus.

Il empiète sur les libertés

Les citoyens commençaient à trouver que l’état d’urgence se prolongeait trop et empiétait sur les libertés individuelles. Le gouvernement a donc adapté “l’arsenal juridique pour se donner les moyens de lutter efficacement contre le terrorisme” et sortir de l’état d’urgence au 1er novembre 2017.

10 attentats  en France en 2017

D’après le Ministère de l’intérieur, 10 attentats en France ont été menés depuis le début de l’année 2017 (réussis ou échoués) : 3 février (carrousel du Louvre, Paris), 18 mars (Orly), 20 avril (Champs-Elysées, Paris), 6 juin (Notre-Dame, Paris), 19 juin (Champs-Elysées, Paris), 5 août (Tour Eiffel), 9 août (Levallois-Perret), 15 septembre (Châtelet), 30 septembre (Paris 16ème) et le 1er octobre (Marseille Saint-Charles).

13 projets d’attentat déjoués

D’après cette même source, 13 projets d’attentats (Pau et Toulouse en décembre 2016, Marseille en avril 2017 …) ont été déjoués en France depuis le début de l’année en utilisant les mesures dérogatoires de l’état d’urgence, notamment les perquisitions administratives (70  depuis le 16 juillet 2017).  41 assignations à résidence ont été prononcées et 75 zones de protection et de sécurité ont été instituées pour des grands événements. Seulement 12% des mesures ont été annulées devant les tribunaux administratifs, et 13% devant le Conseil d’État.

Des dispositions plus ciblées et très encadrées

«  La nouvelle loi met en place des dispositions de droit commun, assorties systématiquement de garanties protégeant les libertés individuelles. Les conditions d’application sont beaucoup plus ciblées et très encadrées”, précise Gérard Collomb, Ministre de l’Intérieur, en réponse aux inquiétudes des citoyens, qui craignent que ce soit la porte ouverte à des dérives.

Périmètre de protection

L’article 1er de la loi confie au préfet la compétence d’instaurer des périmètres de protection pour assurer la sécurité d’événements ou de lieux particulièrement exposés à la menace terroriste.  Ce périmètre autorise la palpations de sécurité, la fouille des bagages et la visite des véhicules. Sous l’état d’urgence, les périmètres de protection pouvaient être appliqués au seul motif de maintien de l’ordre public.

Fermeture de certains lieux de culte

L’article 2 permet au préfet de procéder à la fermeture administrative des lieux de culte, dans lesquels les propos, les idées, les théories  ou les activités incitent à la violence, à la haine ou à la discrimination et peuvent provoquer des actes de terrorisme. Ces fermetures se font sous le contrôle du juge administratif (pour éviter les exagérations) pour une durée maximale de 6 mois. Sous l’état d’urgence, la fermeture pouvait être décidée pendant toute la durée de l’état d’urgence.

Surveillance individuelle

L’article 3 permet au ministre de l’Intérieur de prendre des mesures de surveillance d’un individu, pour prévenir les actes terroristes. Cette surveillance ne peut excéder un an. Il faut qu’il existe des raisons sérieuses de penser que son comportement constitue une menace d’une « particulière gravité » ou qu’il entre en relation habituelle avec des personnes ou des organisations aux visées terroristes. Cette mesure peut être assortie de l’obligation de se présenter une fois par jour aux services de police ou aux unités de gendarmerie.

Moins de contraintes

La personne peut être placée sous surveillance électronique. Sous l’état d’urgence, les mesures d’assignation à résidence d’un individu étaient très contraignantes avec la possibilité d’un pointage 3 fois par jour et l’obligation de demeurer la nuit à son domicile et elles pouvaient être prises pour un motif large de trouble à l’ordre public.

Visites et saisies à domicile

D’après le Ministère, les perquisitions administratives ont démontré leur utilité pour lever un doute et dans une logique de prévention. L’article 4 prévoit donc la création d’un régime de visites et saisies à domicile mieux ciblées, toujours proposées par le préfet mais désormais soumises à un contrôle renforcé du juge. L’autorisation de procéder à l’exploitation des données saisies relèvera également du juge judiciaire avec une possibilité de faire appel. Sous l’état d’urgence, il suffisait d’invoquer le motif de trouble à l’ordre public.

Réexamen des articles 1 à 4 en 2020

L’article 5 prévoit le caractère expérimental des articles 1er à 4 qui seront réexaminés en 2020. Le Gouvernement sera tenu d’adresser la copie de tous les actes pris sur le fondement de ces quatre articles et adressera chaque année au Parlement un rapport détaillé sur leur application.

Enquêtes sur des fonctionnaires

L’article 11 permet de réaliser, lorsque le comportement de la personne fait apparaître un danger, des  enquêtes administratives, y compris en recourant à  certains dossiers des services de renseignements. Et lorsque l’enquête confirme l’incompatibilité du comportement avec sa mission, une commission spéciale pourra intervenir pour juger de la destitution du fonctionnaire.

« Passenger Name Record » (PNR)

Les articles 12 et 13 adaptent le sytème français sur les données des passagers à la directive européenne et l’article 14 crée un système national de centralisation des données des dossiers passagers du transport maritime.

 

B.Boulay

Journaliste, c'est mon job ! J'aime les rencontres qu'il suscite, la diversité des milieux où il nous mène, les enjeux qu'il explore. J'apprécie le jeu de fil de fériste de l'éthique, qui parfois nous complique bien la vie... Après plus de 15 ans d’actualités locales, ACTU 88 est né. L’essentiel en toute simplicité. ACTU 88, c’est un journal indépendant, une aventure, un regard. C’est l’histoire d’hommes et de femmes qui donnent du sens à des projets. C’est la vie d’un territoire face aux enjeux de l’avenir. Faites-en un favori et contactez-moi ! ACTU 88 sera ce que vous en ferez ...

Articles similaires

Voir Aussi
Fermer
Bouton retour en haut de la page