La Confédération Paysanne ne veut pas des accords de libre échange

Des accords de libre échange sont en cours de négociation entre l’Europe et les Etats-Unis. La confédération paysanne n’en veut pas !  Elle craint que les normes ne s’alignent sur celles des États-Unis. Pour elle, c’est la fin des produits AOC, la généralisation des OGM, des hormones de croissance… et de ce que la France refuse.

En Assemblée générale jeudi dernier, la confédération  paysanne a tiré la sonnette d’alarme sur les accords de libre échange entre l’Europe et les Etats-Unis (TAFTA : Trans-Atlantic Free trade Afreement) qui sont en cours de négociation.

Uniformisez les normes

L’objectif serait d’uniformiser les normes en Europe et aux Etats-Unis. « Nous avons beaucoup de normes d’hygiène, sociales, alimentaires, qui sont des protections, explique Romain Balandier. Les Etats-Unis en ont très peu. Le risque est de voir tout aligné sur les États-Unis. Ce qui supprimerait la souveraineté alimentaire des pays européens. Il n’ y aurait plus d’AOC, plus de limite aux OGM et hormones de croissance ».

Un libéralisme catastophique

Pour le syndicat, ce serait un libéralisme catastrophique. Romain Balandier cite le film de Marie-Monique Robin « Les déportés du libre échange », qui analyse l’impact de l’accord de libre échange Nord Américain (ALENA) 16 ans plus tard.

“Les déportés du libre échange”

Les échanges qui devaient dynamiser le développement général, a laminé l’agriculture mexicaine. Le maïs américain transgénique a inondé le pays, coulé l’économie locale et 3 millions de paysans ont rejoint les bidonvilles.

Un accord se négocie également en ce moment entre le Maroc et Les pays Européens.

Juste contre les accords, pas contre les échanges !

« Aujourd’hui, les États peuvent définir leurs produits et leur qualité, argumente Romain Balandier. Si les accords sont signés, le pouvoir passera à des firmes multinationales et ça nous semble très dangereux. Nous ne sommes pas contre les échanges mais nous n’avons pas besoin des accords de libre échange ».

Modernisation des petites fermes aussi

La confédération paysanne poursuit son combat, pour que l’investissement soit facilité pour aider la modernisation des fermes, quelle que soit leur taille. Aujourd’hui le plafond est de 50 000€. « Nous espérons parvenir à le faire baisser à 25 000 à 30 000€ ».

Victoire contre les 1000 vaches

Elle se félicitait également de 2 avancées : la victoire contre la ferme usine des 1000 vaches, pour laquelle l’État a demandé la démolition des bâtiments non réglementaires et la possibilité d’utiliser ses propres semences.   Cette utilisation avait été remise en cause par la loi sur les contrefaçons, mais un amendement établit l’exception agricole et le permet de nouveau.

La méthanisation, une inquiétude

Autre crainte, la dérive que la production agricole soit détournée de sa vocation alimentaire pour produire de l’énergie, comme pour la méthanisation, parce que la valeur ajoutée est plus forte. « C’est vraiment une inquiétude », assure Romain Balandier.

 

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