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La Semaine de l’Artisanat s’ouvre avec la Manufacture Vosgienne d’Émaillage

La semaine de promotion de l’artisanat démarre ce lundi dans les Vosges avec la visite de la Manufacture Vosgienne d’Émaillage à Deycimont. Récemment reprise, elle symbolise le maintien d’un savoir faire qui a failli disparaitre et la renaissance de cette entreprise. Dans le cadre de l’opération “Artisan d’un jour”, Daniel Gremillet était le premier des 7 élus vosgiens à s’immerger.

L’opération vise à mettre des élus en immersion dans une entreprise artisanale pour qu’ils se rendent compte de la réalité du terrain. “En tant qu’élu, c’est mieux d’avoir les pieds dedans avant de légiférer, confirme Daniel Gremillet qui ouvre la série. L’exemple de la manufacture est particulièrement intéressante. Il y avait un Savoir-faire qui allait disparaitre et c’est la volonté des hommes et des femmes qui voulaient maintenir l’activité, qui a permis de la relancer”.

 Une des dernières Émailleries à façon française

L’émaillage était liée à la présence de SEB. Après le départ de l’entreprise, 3 hommes ont investi leurs indemnités, leur temps et leurs compétences bénévolement de 2013 à 2015 pour faire revivre l’une “des dernières émailleries à façon française”. C’est grâce à ce relais que Richard Jeanpierre et Laurent Gérardin, 2 anciens cadres d’UPM Docelles, se sont intéressés à l’entreprise et ont pu la reprendre.

Une technique, un métier

Daniel Gremillet a salué la détermination des nouveaux patrons, qui ne viennent pas du métier et se sont quand même lancés dans l’aventure en juillet 2015. Ils ont suivi pendant 8 mois, une formation Émail avec l’APEV (Association pour l’étude de l’Émail vitrifiée).”On a découvert une matière, une technique, … et le métier d’entrepreneur !”, plaisante Richard Jeanpierre. “Pour le boulot d’entrepreneur, il ne s’agit pas que de serrer les boulons !”, commente le sénateur.

De 5 à 8 salariés

Pour l’instant, nous n’avons pas rencontré trop de difficultés, constate le chef d’entreprise. Nous avons eu un accompagnement efficace. Nous avions 5 salariés à la reprise avec 3 temps partiels. Nous en avons 8 aujourd’hui, tous à temps plein. Les 3 dernières embauches, 1 CDI et 2 CDD, l’ont été pour suivre les nouveaux volumes programmés avec la nouvelle ligne de production“.

Des investissements prévus

L’entreprise doit pour l’instant refuser des marchés. Elle travaille avec “les gros de la cuisine” pour les planchas et barbecues, et émaille quelques luminaires. Il y a de la place pour les artistes et arts décoratifs, les plaques de rue et la signalétique, et elle vient de décrocher un marché de poêles à bois … “Nous allons faire des investissements, poursuit le dirigeant. La banque a accepté le projet même si nous n’avions qu’un bilan de un an ! “.

Diversifier les marchés

Le projet prévoit une nouvelle ligne de production qui permettra de doubler les volumes et la rénovation des locaux avec la mise aux normes et plus du confort. “Les conditions de travail sont assez rudes, remarque Richard Jeanpierre. Un dossier est prêt pour demander des aides à la Région. L’entreprise pense à diversifier car pour l’instant 2 gros clients font 60 % de son Chiffre d’affaires. ‘Les investissements vont permettre d’ouvrir la porte à d’autres”.

Les seuls pour l’émaillage de la fonte et des grosses pièces

“Il ne reste que 3 émailleurs à façon en France (en Alsace et Bretagne) et nous sommes les seuls à faire de la fonte et des grosses pièces. La concurrence est plutôt espagnole“. L’humidité et les mauvaises conditions peuvent provoquer des pièces recalées qui atteignent 30 à 40%.  Il sort 100 à 120 planchas par jour. Les pièces sont émaillées au pistolet puis passées au four chauffé à 810°C pendant 40 minutes. “Il nous fait beaucoup de réactivité parce les camions arrivent, déchargent 300 planchas et veulent les récupérer émaillées pour le lendemain”, expliquent les techniciens.

Doubler le chiffre d’affaires en 2016

Richard Jeanpierre réfléchit déjà à la manière de faire progresser les salaires. Il projette de doubler le chiffre d’affaires et aimerait en faire profiter ces hommes et ces femmes qui ont un savoir unique. En tout cas pour Daniel Gremillet, une reprise comme celle-ci symbolise la reconquête industrielle. “Il faut redonner une place à l’industrie et reconquérir des marchés qu’on a laissé échapper”. Le processus est enclenché.

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