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L’attractivité au sommet de 5e biennale européenne de la montagne

La 5e biennale, c’est 2 jours pour réfléchir au devenir des massifs montagneux les 17 et 18 octobre, à la station de La Bresse-Honneck. Près de 400 chercheurs, chefs d’entreprise, acteurs et élus ont fait le déplacement de toute l’Europe pour parler de l’avenir des montagnes.

En ouverture, Jean Viard, sociologue et directeur de recherche au CNRS, analyse le territoire en fonction de ses flux de mobilité. « On est dans une société de la mobilité, annonce-t-il. Nos déplacements ont explosé. Nos modes de vie ont changé. Nous sommes passés de 5 à 45 km par jour en moyenne en 40 ans. Ce qui a bouleversé nos modes de vie et les enjeux ».

L’ère de la mobilité

Les familles se recomposent et déménagent. Les salariés changent de patron. La société du 21e siècle s’organise sur la mobilité et les ruptures, mais que deviennent les jeunes et les personnes âgées qui ne peuvent pas se déplacer ? Les inégalités se creusent.

Bien sûr les jeunes s’en vont. « Mais laissez les partir ! C’est bien qu’ils aillent voir ce qui se fait ailleurs, mais ce qu’il faut c’est leur donner envie de revenir partager l’expérience collectée ».

Crise du collectif

Et quand on fait 45km par jour, qu’est-ce qu’un voisin ? Avec la production intensifiée, on ne voit plus la personne dans le quartier… et c’est dans ses loisirs qu’il faut créer du lien. « Nous n’avons jamais eu autant de liens sociaux, analyse le sociologue, mais ils se sont privatisés ». Le travail  a perdu la place centrale.

Pour Jean Viard, Il n’y a plus trop de projets de faire la société ensemble. C’est un peu la crise du collectif. Ce sont les relations établies dans les loisirs, qui constituent la base de notre culture collective.

Gérer les flux de consommation

Avec sa verve joviale et son franc-parler, jean Viard concrétise son analyse. Ces nouveaux enjeux de mobilité conditionnent le développement futur. Il faut savoir où les gens consomment et bien gérer ces flux.

Le massif vosgien, c’est du sens, de la mémoire, de l’authenticité et des ressources ! « C’est beau ! Il faut protéger le beau et le faire savoir. Mais ce n’est pas à vous de le dire. Ce doit être les touristes convaincus qui en parlent».

Densifier la proximité

Et  bien sûr, pas de discours de mort rurale !

Il faut réinventer la proximité, développement durable oblige ! et aménager le temps. Il suffit de décaler les entrées et les sorties du travail pour qu’il n ‘ y ait plus d’embouteillages par exemple. L’environnement doit être adapté aux enjeux sociétaux : « On est dans une société avec des personnes âgées. On ne construit pas des TGV à étages quand on a des personnes de 85 ans, qui ne peuvent plus monter aussi facilement ! ».

Penser France de l’Est

Il faut voir comment solliciter les retraités, comment répondre aux jeunes ou aux besoins des enfants, construire des logements sociaux et penser populaire.

L’Alsace a réussi le pari. Elle est juste à coté.  « Il faut penser « France de l’Est », recommande-t-il, développer l’imaginaire autour de la qualité de vie, mettre en désir les traditions, mêler passé et modernité, développer l’agriculture, mais pas comme elle est aujourd’hui. C’est le beau qui attire l’économie ».

Entreprises et tourisme en complémentarité

Après avoir bien secoué le cocotier, il ne reste qu’à retrousser ses manches et se mettre au boulot. C’est en développant la qualité de vie pour tous que les entreprises et les populations investiront ces territoires de l’Est, qui doivent être pensés comme un ensemble, où entreprises et tourisme sont complémentaires.

Un modèle européen ?

Un professeur Roumain témoignait d’une situation similaire dans les Carpates. Peut-être est-il possible de penser à un concept européen transposable et adapatable…

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