Empoisonnement de Timéo – Les parents veulent une mise en examen des coupables !

2 ans après la mort de Timéo empoisonné par une surdose de Colchicine, les parents veulent que les coupables soient mis en examen. “L’enquête a assez duré, les éléments sont suffisants pour inculper les responsables, défendent-ils. Qu’on arrête de nous faire traîner, on n’abandonnera pas, pour Timéo !

Timéo est mort à 4 ans, empoisonné par une dose de Colchicine 16 fois supérieure à la prescription normale. Un médicament qui lui a été administré en 2 fois et qui a été combiné avec du Zithromax, un antibiotique, qui ne doit jamais être associé à la Colchicine ! “Ça fait un cumul d’erreurs, une première pour l’administration de la colchicine (2 fois 8 doses) répétée 2 fois et une 3e erreur par la combinaison avec le Zithromax”, souligne la maman, Élodie Gaire.

Un diagnostic  sans se déplacer

Après la 1ère administration de Colchicine, l’enfant a souffert de vomissements et maux de ventre. Le médecin d’astreinte a diagnostiqué à distance une gastroentérite et estimé que ce n’était pas la peine de se déplacer pour ça. “A ce stade, l’enfant aurait encore pu être sauvé avec un lavement d’estomac”, insiste Maître Gérard Welzer, l’avocat des parents. Au lieu de ça, l’enfant a reçu du zithromax qui a été fatal !

Un cumul d’erreurs

L’enfant est mort au CHU de Nancy-Brabois parce que le médecin n’a pas jugé bon de se déplacer et lui a administré un traitement, sans prendre la peine de confirmer le diagnostic, ni même de se renseigner sur le traitement en cours ! Et ça pour les parents de Timéo, c’est injustifiable ! Normalement, le logiciel Pharma 5.4 doit envoyer une alerte quand le dosage prescrit ne correspond pas aux dosages habituels, mais là non plus, ça n’a pas fonctionné !

Le médecin a confondu les dosages

Les infirmières ont appliqué la prescription sans se poser de questions et dans toute la chaîne, il n’y a eu aucune vérification d’une prescription qui multipliait par 16 la dose habituelle. “Le médecin a confondu le dosage par jour (0,5mg/j avec un dosage de 0,5mg par kilo”, explique Maitre Welzer. Le Zhitromax a fait l’effet d’une allumette dans un tas de bois sec”.

Empoisonné !

La colchicine a des propriétés antalgiques et anti inflammatoires. Consommée à trop forte dose, au-dessus de 10 mg, la colchicine est toxique, elle peut être mortelle au-dessus de 40 mg et Timéo en a reçu 16mg combiné à un médicament incompatible ! Les principaux symptômes sont des douleurs au ventre, des vomissements, des diarrhées parfois contenant du sang, une augmentation de la fréquence respiratoire. Les mêmes que ceux du petit Timéo.

Que les responsables soient reconnus coupables

Élodie Gaire et Julien Thuret, les parents, des Déodatiens, ont vu la juge d’instruction le 25 novembre 2015. Elle a ouvert une information et mis l’hôpital en examen. Depuis, il ne s’est rien passé. Or cette mise en examen ne satisfait pas les parents de Timéo. “L’hôpital, c’est tout le monde et personne. Il a une très bonne réputation et c’est pour ça qu’on leur avait confié Timéo. Nous voulons que ceux qui sont responsables de sa mort, soient reconnus coupables et sanctionnés, sans que les autres professionnels n’aient à pâtir d’une mise en examen”.

Que les responsables soient mis en examen !

“Les responsables sont identifiés. Chacun dans la chaine d’actes a une responsabilité et on a suffisamment de preuves pour les mettre en examen. Mais pour l’instant, ils continuent à exercer et mettent en danger la vie d’autres enfants. Pour nous, notre vie s’est arrêtée ce jour là et ça ne nous rendra pas notre fils, mais ce combat nous aide à réagir. On a l’impression que Timéo n’est pas parti pour rien”.

Un protocole de protection pour ce médicament

“On veut que ce médicament soit placé sous surveillance et qu’une seule personne puisse le distribuer. Dans une pharmacie, il faut 2 contrôles pour faire sortir certains médicaments, pourquoi n’est ce pas autant contrôlé à l’hôpital ? On a développé depuis une vraie phobie des hôpitaux. Comment faire confiance à des médecins après ce qui est arrivé ? Nous ne voulons pas que d’autres vivent la même chose“, expliquent-ils.

2 ans, c’est trop long !

La famille estime que 2 ans sans  avancée de la procédure, c’est trop long ! Toute la famille a été dévastée par la mort du petit Timéo. Les grands-parents étaient présents aussi, sauf le grand-père paternel décédé depuis.  Le désarroi n’a fait qu’aggraver les choses ! “On ne fera pas passer à la mort de notre petit-fils à la trappe ! On reste digne, mais on veut que les responsables paient pour ce qu’ils ont fait, complète la grand-mère. Je ne comprends pas comment ces personnes peuvent encore enfiler leur blouse et travailler comme si rien ne s’était passé”. Ils devront répondre d’homicide involontaire par négligence.

En mai 2015, les parents, habitants Saint-Dié-des-Vosges emmènent Timéo, suivre des examens à Nancy. Après 3 semaines d’hospitalisation et deux jours avant sa sortie, ils apprennent que leur enfant unique a fait un arrêt cardiaque, en raison “d’un surdosage de médicaments“.  Une dose d’un médicament “16 fois trop forte pour son âge“, communiquent alors les parents. La famille vosgienne reçoit  une lettre de condoléances de l’hôpital .

Le temps judiciaire n’est pas le temps des victimes

Selon leur avocat Gérard Welzer , le magistrat instructeur a reçu la famille, fin avril l’instruction était toujours en cours, “il a entendu tout le monde maintenant il faut que les conclusions soient prises” selon le défenseur.  Il ajoute ” le temps judiciaire est différent du temps des victimes”.   Pour Gérard Welzer, “Cela fait 1 an que Timéo est mort ,la famille s”impatiente légitimement, le petit n’est pas mort par la faute à pas de chance,  des erreurs  individuelles ont été commises , les fautifs doivent être poursuivis.”Il ajoute  ” la famille se pose plusieurs questions , les personnes qui ont commis les erreurs sont-elles toujours en fonction? des mesures de sécurité ont-elles été prises par l’hôpital pour que ces faits ne se reproduisent pas? ”

Chaque jour est une douleur

Timéo était le fils unique d’Elodie Gaire et Julien Thuret. Pour ce couple “chaque jour est une douleur” . Elodie Gaire regrette qu'”1 an après les faits, il n’y ait toujours pas de mises en examen à sa connaissance”. Julien Thuret confie “attendre” , “comment font-ils ceux qui ont commis les erreurs pour se lever chaque matin? ” Selon Elodie Gaire,” ils ont été plusieurs à échouer à soigner son petit garçon et il est aujourd’hui temps que les responsabilités de chacun soient relevées”.