Transport – Pour ou contre la gare de Vandières ?
Tout le monde est pour l’aménagement d’une gare d’interconnexion, mais doit-elle se situer à Vandières (54) ou à Louvigny (57) ? Les Lorrains sont appelés à donner leur avis lors d’une consultation prévue le 1er février 2015. Par contre jeudi soir, le conseil municipal d’Épinal s’est prononcé contre une gare à Vandières, par crainte que cette connexion n’empêche les Vosges d’avoir un jour le TGV sur le département. Et ce au grand désarroi de l’opposition !
Si tout le monde voit l’intérêt d’une gare d’interconnexion, les avis sont divisés lorsqu’il est question du site. Louvigny existe. Située à 27km de Metz, 36km de Nancy, 5 km de l’aéroport Metz-Nancy-Lorraine et à 4 km de l’A31, cette gare avait été préférée. Elle se trouve également seulement à 20km de Vandières. Et elle a couté 63M€.
Vandières déclarée d’utilité publique en mars 2011
Après de nombreux débats, la gare de Vandières a été déclarée d’utilité publique le 28 mars 2011 et le gouvernement s’engageait récemment à financer les travaux dans le cadre d’un cofinancement État-Région-Départements. La gare TGV nouvelle génération coûtera 120 M€. La région financera ce montant sur la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques en Lorraine.
Louvigny, gare de fret ? pas crédible !
“Attention, alerte Michel Heinrich, maire d’Épinal, ce qui est financé par les TICPE, c’est la part de la région, mais le reste devra bien être pris en charge par les collectivités !“. Quant à la transformation annoncée de la gare de Louvigny en gare de fret si Vandières est construite, ce n’est pas très crédible. On voit mal comment les 4 voies encaissées pourraient permettre le foisonnement multimodale d’une activité logistique !
Plus de grande vitesse en bout de ligne
Michel Heinrich a défendu en 2006, le projet de la gare de Vandières, mais aujourd’hui, il estime que le risque de se priver du TGV est trop grand. “Nous risquons de n’avoir droit qu’à des TER pour rejoindre la gare d’interconnexion. Les villes en bout de ligne comme Metz et Nancy- Épinal-Remiremont ne seront plus desservies en grande vitesse et nous perdrons l’attractivité que représentait cette ligne TGV”, argumente-t-il.
Des cadencements qui rallongent le temps de trajet
“Nous ne sommes pas dans la politique fiction, mais dans une analyse clairvoyante de ce qui se dessine !“, insiste-t-il. La LGV Est a connu en 2011 un trafic de 13 M de voyageurs et dessert 12 allers-retours par jour Paris-Metz, 10 AR Paris-Nancy dont 2 AR Paris-Épinal. Il souligne également le ralentissement des nouveaux cadencements et l’incohérence des correspondances qui ne concordent plus avec l’arrivée des trains.
L’opposition triste et désolée
Il a entraîné le conseil à voter une motion contre l’avis de l’opposition qui par la voix de Jean-Pierre Moinaux, également vice-président de région, s’est déclaré “triste et désolé parce que cette gare de Vandières est un enjeu majeur ! Nous sommes allés avec vous pour obtenir l’ouverture au sud de cette gare d’interconnexion et des débouchés au Sud vers Belfort”, regrette-il.
Un mois pour comprendre les enjeux
“Il y a un effort de communication à faire parce que les Lorrains ne savent pas de quoi on parle, commente Jean-Claude Lacour. Le TGV est une bonne chose mais à quel tarif ? Pour des gens comme moi, c’est souvent trop cher ! Et en un mois, comment voulez-vous que les Lorrains aient le temps de s’informer et d’y réfléchir. Cette consultation est un leurre“. Il a voté contre la motion.
