Au programme de cette journée avec l’association française pour la prévention des catastrophes naturelles, les plans communaux de sauvegarde, c’est à dire l’organisation et les réponses que la commune peut apporter en cas de sinistre.
118 communes de toute la France étaient présentes, pour étudier ces plans, comprendre les éléments qui doivent y figurer, et projeter une organisation mutualisée et complémentaire au niveau des intercommunalités.
« En cas de catastrophes, il n’y a pas d’improvisation qui tienne ! Des vies humaines sont en jeu », insiste Bernard Modéré, administrateur AFPCN (1) . Les lois qui régissent la sécurité aujourd’hui font suite au retour d’expériences de la tempête de 1999.
Vigilance Météo et réseaux sociaux
« Il y a deux révolutions, souligne René Feunteun, trésorier AFPCN, la vigilance météorologique accessible à tous depuis 2001 et les réseaux sociaux qui permettent de diffuser une information vite et de manière très large ». Ce qui exige des procédures claires, sans qu’elles soient trop figées.
Autre difficulté, les évolutions des intercommunalités et les transferts de compétences des communes vers ces nouveaux groupements. L’idéal étant de définir un plan intercommunal comme en témoigne Gérard Lahsok, de la communauté de communes du Tilleul (90), en sachant que lorsque les périmètres évoluent, il faut réétudier la question !
Un plan A, un plan B, et même un plan C
Pour faire face à une catastrophe naturelle, des risques industriels ou des risques sanitaires, la commune doit savoir qui joindre et comment. « Il faut un plan A, un plan B puis un plan C, argumente René Feunteun. Si vous avez construit tout votre plan à partir de votre téléphone portable et que le réseau est coupé, vous êtes réduit à l’impuissance. Il faut prévoir jusqu’au pigeon voyageur».
2e consigne, repérer les risques inhérents à votre commune (inondation pour certaines, avalanches pour d’autres, incendies pour une 3e) et répertorier les lieux qui peuvent servir de poste de commandement, pour l’hébergement d’urgence ou le stockage.
Les personnes vulnérables, les établissements particulièrement sensibles, seront identifiés.
Coordonner les solidarités
Puis, il s’agit de mettre en face des compétences, des moyens logistiques, matériels, des approvisionnements. Il faut organiser les solidarités, prévoir les impacts sur les réseaux, la circulation… Peut-être faudra-t-il l’aide des communes voisines ?
Enfin, si une évacuation est nécessaire, comment prévenir la population, donner les consignes et combien de temps faut-il compter ?
45,7% des communes qui ont l’obligation d’établir un plan communal de sauvegarde, l’ont fait. 1245 communes qui n’ont pas cette obligation légale, en ont établi un.
Des exemples concrets ont été présentés au cours de la journée. Pascal Grosjean, SDIS 90, constate que parfois, ces documents ne sont pas simples à utiliser dans l’urgence. Un point à améliorer.
Tester le dispositif
Cette organisation théorique une fois établie, a besoin de se confronter à la réalité de l’exécution, d’où l’importance des exercices, qui mettent en évidence les dysfonctionnements et les points forts du dispositif. Quand des vies sont en jeu, rien ne peut être laissé au hasard ! « La gestion de crise ne s’improvise pas », martèle en conclusion Marcelle Pierrot, préfète des Vosges. Cette journée devrait en tout cas offrir aux communes, des outils pour s’y préparer.
AFPCN (1) : l’association française pour la prévention des catastrophes naturelles
