Culture

La Bresse – Au fil du Festival de sculpture Camille Claudel…

Des rencontres, des échanges, des sensibilités et des cultures différentes, des cheminements et des vécus divers, des artistes et des gens, des enthousiasmes, des réflexions, des envies, des espoirs … une mosaïque qui fait la richesse de cet événement. A découvrir jusqu’à dimanche soir.

Le long de la Moselle, il fait un peu frais, mais l’air est chargé de vitalité. En levant les yeux, les artistes ont vue sur les talus montagneux, les verts des prairies et des sapins, et sur les chalets de bois accrochés à la montagne. Un cadre qui porte à la création.

Issue des Vénus italiennes

A l’entrée de la Halle, Umberto Righero est italien. Il avance sa « Vénére », une synthèse des Vénus de Milo et de Botticelli, influences italiennes obligent ! « L’humanisme n’est pas terminé », écrit-il sur la présentation de son œuvre. Sa Vénus, non plus, mais il a encore 2 jours.

Christophe Joannes, français, se réfère au siècle des lumières.

Savoir et Savoir faire

« Le livre, l’écriture et la plume sont le pivot de l’humanisme. Et le mouvement de la plume m’a amené au globe terrestre et à la transmission du Savoir-Faire. L’homme est là pour transmettre ce qu’il a acquis. C’est ce qui fait aller de l’avant. J’y ai ajouté le nœud de la chaîne de l’union de la Franc-maçonnerie », explique-t-il. Et si sa sculpture métallique est plutôt ronde et lissée, ça ne l’empêche pas d’y glisser un message réactif : « Indignez-vous ! On peut  interpeller les gens au travers de l’harmonie », argumente-t-il.

Chrysalide

Bernard Hamel, canadien, se penche sur la construction du savoir en couches successives à partir du vide, histoire de comprendre et d’être ouverts à la différence. Il joue avec l’aspect du bois, ses sillons et ses failles. Il apprécie d’avoir le temps de peaufiner son œuvre sans y sacrifier les échanges avec les autres.

Pour Julien Dubois, belge, c’est la chrysalide, porteuse d’une nouvelle vie, qu’il espère meilleure, qui symbolise l’humanisme. Il veut protéger cet espoir fragile et suspendu en le déposant à l’abri d’une feuille protectrice. O temps, suspends ton vol… car l’expérience humaine du symposium porte déjà en elle l’essence de l’humanisme.

Tête à l’envers

De l’autre coté, Christophe Deman, dispense son exubérance. Il a choisi de mettre la tour de Babel, la tête en bas. Un message d’alerte à la société « qui court à sa perte si elle poursuit son développement sans penser développement durable ». Mais le dessus est ouvert « pour laisser passer la lumière. Et les ronds taillés dans des carrés représentent les multiples facettes de l’homme », décrypte-t-il.  Une création toute en symboles. Il étale ses outils « des outils de collection auxquels il donne une 2e vie » et cherche les sapins pectinés des Vosges. Le cadre le séduit et il parle d’un troc avec la famille qui l’héberge : sa sculpture contre le droit de revenir et d’être accueilli chez elle.

Un direct face à face avec le public

Pour tous, La Bresse, c’est bien sûr la performance et la confrontation à d’autres sculpteurs d’un niveau international, mais c’est surtout un moyen de rendre l’art accessible au public. Contrairement à la galerie, les gens peuvent passer à la Halle en rentrant des courses ou venir en se promenant. C’est ouvert. Pas de porte à pousser, le contact avec le public est simple et vrai.

 

B.Boulay

Journaliste, c'est mon job ! J'aime les rencontres qu'il suscite, la diversité des milieux où il nous mène, les enjeux qu'il explore. J'apprécie le jeu de fil de fériste de l'éthique, qui parfois nous complique bien la vie... Après plus de 15 ans d’actualités locales, ACTU 88 est né. L’essentiel en toute simplicité. ACTU 88, c’est un journal indépendant, une aventure, un regard. C’est l’histoire d’hommes et de femmes qui donnent du sens à des projets. C’est la vie d’un territoire face aux enjeux de l’avenir. Faites-en un favori et contactez-moi ! ACTU 88 sera ce que vous en ferez ...

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