Pas de raison de craindre des enlèvements d’enfants !

Etienne Manteaux, procureur, Michel Klein, commissaire et le colonel Gilles Martin, commandant du groupement de gendarmerie, sont formels : Il n’y a actuellement aucune crainte à avoir sur le bassin d’Épinal par rapport aux enlèvement d’enfants !  

Ils ne savent plus très bien comment l’affirmer : la rumeur est infondée ! Les faits ont été déformés et colportés sur les réseaux sociaux.  D’où l’échauffement des esprits, la mise en route du principe de précaution, les mots dans les carnets des enfants au niveau des écoles. «  Ca prend une démesure invraisemblable, s’inquiète Etienne Manteaux. Il faut désamorcer cette psychose, qui n’a absolument rien de rationnel et risque de conduire à des débordements. Je crains que des individus ne finissent par décider de faire justice eux-mêmes, si la rumeur se prolonge».

Seulement un marginal

Tout a commencé le 23 mai. Une douzaine d’élèves du Collège Louis Armand à Golbey qui faisaient une course d’orientation, croisent un sans domicile fixe. Les adolescents le provoquent, l’insultent, et quand le marginal se lève pour faire cesser le jeu, les jeunes s’enfuient. Il les poursuit sur quelques mètres et abandonne. « Il n’ y a pas eu de jeunes agressés », insiste Etienne Manteaux. Ce que confirme le commissaire Michel Klein, qui a pris les dépositions. Pourtant, sur un blog, l’histoire devient celle du psychopathe de la forêt, qui fixe le jeune avec un regard effrayant et lui donne l’impression qu’il voulait le tuer ! Texte à l’appui, le procureur et les forces de l’ordre s’insurgent : « Il s’agit simplement d’un marginal ! ».

L’enquête n’a rien donné

5 jours plus tard, à Sanchey, un mineur de 10 ans  rentrant de l’école, s’aperçoit qu’une camionnette blanche le suit. Il prend peur, se met à courir et se réfugie chez des voisins. « Le garçon a réellement été effrayé, explique le colonel Gilles Martin. Nous avons pris l’affaire très au sérieux, mais l’enquête n’a rien donné ». « J’ai des doutes, poursuit le procureur. La camionnette a dépassé la maison, puis le conducteur est sorti de la camionnette, mais pas à la hauteur de l’enfant. La camionnette a fait demi tour et est passée très lentement devant la maison dans laquelle l’enfant s’était réfugié, laissant tout le loisir de repérer son identification. Ça ne correspond pas au comportement d’un kidnappeur ».

Les adultes n’ont rien vu !

Le 12 juin, ce sont 2 fillettes de 8 et 10 ans, qui jouent devant chez elles, dans un parc à Golbey, et racontent  avoir vu un homme cagoulé sortir d’un buisson avec une hache et un couteau. Prises de peur, elles s’enfuient et en se retournant, elles voient l’homme enlever sa cagoule. Leur description permet d’établir un portrait robot. « C’est un portrait lisse, qui a quelque chose de standard, commente le commissaire. Tous les jours, nous avons des appels de personnes qui auraient reconnu la personne. On vous met les cheveux en piques et ça peut être vous». Le portrait qui n’était affiché que dans les gendarmeries et commissariats, a été diffusé, sur les réseaux sociaux, certainement par un parent. Là encore, un kidnappeur qui enlève sa cagoule pendant la poursuite ne semble pas très cohérent et qu’aucun des nombreux adultes présents n’aient vu cet homme, interpelle !

Le buzz provoque une vraie panique

Le 17 juin, un enfant voit à la sortie de l’école, l’homme cagoulé, mais son frère de 9 ans ne le voit pas. Aucun adulte non plus.

Enfin, mercredi matin, une nouvelle plainte, les enfants du Centre social sont rentrés à l’intérieur des locaux, parce l’un d’eux aurait aperçu l’homme du portrait robot avec sa camionnette blanche.

Les réseaux sociaux ont fait le buzz, mais ils ont créé une vraie panique, qui ne s ‘appuie sur rien de solide. La rumeur inquiètent désormais bien des familles qui n’osent plus laisser leurs enfants se déplacer.

Aucun rapteur à Épinal ni Golbey

« Ca suffit ! Aucun mineur n’a été agressé, aucun adulte ne corrobore ces faits. Les enfants ont bien eu peur, mais c’est certainement de la sur-interprétation parce qu’ils ont été mis en garde, conclut le procureur. L’homme à la crête et à la hache n’existe pas. Les enquêtes ont été poussées au maximum sans mener à rien de sérieux. 2 personnes ont été placées en garde à vue, mais elles étaient innocentes. Épinal est une ville calme et il n’y a sûrement aucun rapteur ! Le psychopathe de la forêt n’en est pas un !».

 

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