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Refuser les violences, c’est possible !

Cet après-midi, le forum organisé par le CIDFF voulait convaincre le public que l’on peut dire Non aux violences faites aux femmes. Il y a des dispositifs, il y a des lois, il y a des structures et des personnes pour aider ces femmes.

 

La violence n’est pas une fatalité. Trop souvent les femmes se sentent prisonnières de leur situation, parce que la société est encore très machiste et qu’une femme qui ose se rebeller et dire qu’elle subit des violences, doit le prouver. Elle subit la suspicion des juges et des autorités. Trop souvent, on ne la croit pas.

« Après les projections, c’était le silence. Les gens ont pris cette réalité en pleine face. Ils étaient sous le choc, commente Claudine Renard, présidente du CIDFF.

Entre la connaissance théorique et le vécu cru, il y a un gouffre. Voir en face la perversité, le mépris, la hargne « scotche » les bonnes intentions. La violence se terre et vous explose à la figure. Refusez-là !

Osez le dire ! 

Aux femmes, qui la subissent, le message doit revenir comme une ritournelle : « On peut s’en sortir. D’autres l’ont fait ». Le CIDFF, 19, rue d’Amrail à Epinal,c’est d’abord un lieu d’écoute. Les intervenants savent. Ils laissent sortir tout ce qui vous étouffe, tout ce qui vous broie. Tout ne sera pas résolu, mais vous serez entendue. Mais rien ne peut être fait tant que la femme violentée n’a pas décidé de partir et de s’en sortir. « Il faut que la personne soit prête à affronter les conséquences de son départ, sinon il est impossible de l’aider », insistent Claudine Renard et Stéphanie Miserazzi, directrice du CIDFF.

Plus de violences psychologiques

L’échange de l’après-midi a permis de préciser comment aider ces femmes, de parler des structures existantes, des dispositifs, des partenariats et des lois. « La demande a évolué, explique Stéphanie Miserazzi. Elle porte plus aujourd’hui sur des violences psychologiques. Une situation qui est plus difficile à prouver. Il faut se faire reconnaître comme victime, mais avec la reconnaissance en droit du délit de harcèlement et la loi de 2010 qui reconnaît la révélation des faits par la victime elle-même, la parole se libère ».

Au CIDFF, il y a trois personnes équivalant à 2 postes temps plein. Une psychologue complète la permanence juridique.

Suivi et groupe de paroles

« Les victimes sont tellement niées, avilies qu’elles finissent par ne plus exister par elle-même. La souffrance est terrible et l’enfermement difficile à rompre ». Faire le pas d’oser dénoncer, demande du temps. Il faut souvent de nombreux reculs et retour au foyer, en moyenne 8 à 9,  avant le départ définitif. « Mais une fois qu’elles ont dénoncé les faits, les victimes veulent aller vite», constate la directrice. La seconde étape est un accompagnement social pour résoudre les différents problèmes. La plus difficile est d’amorcer la reconstruction de soi, reprendre confiance, croire en soi, en ses capacités. Pour ça, il y a le suivi individuel et le groupe de paroles.  Il y en a 2 créés chaque année.

Bientôt un groupe pour les violents

La prochaine étape pour le CIDFF sera de créer un groupe de paroles pour les personnes violentes. « Il n’en existe pas dans les Vosges ». Des professionnels y travaillent. La première rencontre devrait avoir lieu en janvier 2013, pour une mise en oeuvre en fin d’année. Parallèlement, le CIDFF souhaite multiplier la sensibilisation des jeunes et le travail avec les lycéens. 4 classes d’Epinal et 2 classes de Thaon-les-Vosges étaient d’ailleurs présents au forum.

Le changement de gouvernement et la volonté affichée de rendre sa place à la prévention, laisse augurer d’un environnement qui facilitera le travail des associations dans ce domaine.

 

CIDFF : Centre d’information sur les droits des femmes et des familles, CHRS : centre d’hébergement et de réinsertion sociale

 

B.Boulay

Journaliste, c'est mon job ! J'aime les rencontres qu'il suscite, la diversité des milieux où il nous mène, les enjeux qu'il explore. J'apprécie le jeu de fil de fériste de l'éthique, qui parfois nous complique bien la vie... Après plus de 15 ans d’actualités locales, ACTU 88 est né. L’essentiel en toute simplicité. ACTU 88, c’est un journal indépendant, une aventure, un regard. C’est l’histoire d’hommes et de femmes qui donnent du sens à des projets. C’est la vie d’un territoire face aux enjeux de l’avenir. Faites-en un favori et contactez-moi ! ACTU 88 sera ce que vous en ferez ...

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