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Marcel Joosen cherche la perfection en l’homme noir

Marcel Joosen, sculpteur d’honneur du Festival Camille Claudel de la Bresse, décline l’homme, et plus particulièrement l’homme noir. Il cherche dans le détail de ses créations à retranscrire l’émotion, la beauté, la sensualité, et pour attirer le regard, il encadre la partie de l’anatomie qui le met en émoi.

En vitrine, bustes groupés, « en boite » assis au sol ou « en rayons, » les hommes de Marcel Joosen, artiste Hollandais, sont noirs, élancés et musclés. Il rend avec fidélité, les déliés des muscles qui roulent sous la peau noire veloutée, presqu’huilée. Rendu que le bronze satine et sublime. Il s’attarde sur la courbe des épaules, les tablettes des abdos ou la courbe des muscles des cuisses. Les lèvres sont pulpeuses, charnues, mais le regard est fixe, presque vide,  axé droit devant. « L’émotion ne doit pas passer par le regard, mais par le corps, explique l’artiste à Gilbert Payet, préfet des Vosges.

Encadrer une partie du corps

C’est pour ça qu’il choisit d’en valoriser une partie qu’il encadre. « Ça fait longtemps que je cherche la variété de cadre qui correspond le mieux à ce que je veux faire. La sculpture sans le cadre, c’est une pièce de viande », déclare-t-il abruptement.

L’artiste « titille » le désir avec un réalisme interpellant. « Je ne travaille qu’à partir de modèles vivants, et l’homme noir est pour moi une sublimation de la beauté masculine. »

Marcel Joosen est homosexuel et l’homme est son unique source d’inspiration. Il n’éprouve pas le besoin de lui insuffler un mouvement prononcé. Il traduit simplement la subtilité de l’attitude, le discours intime du corps.

La sensualité subtile

Une de ses œuvres met en scène un groupe dune vingtaine de bustes dressés. C’est dans un centre de demandeurs d’asile qu’il a rencontrés ses modèles. Ce qui explique le regard fixe, neutre. Mais ce n’est pas le regard qui intéresse l’artiste. « Dans la sculpture, c’est difficile d’avoir des yeux vivants », concède Marcel Joosen, mais pour lui, l’émotion passe par le corps, par une partie de la physionomie, qui l’émeut plus particulièrement. Pour certaines œuvres, le corps s’arrête à la bouche. « C’est ce qui exprime le plus l’émotion, quand on ne s’appuie plus sur le regard ». Ce qu’il veut rendre, c’est la sensualité, l’attraction d’un corps, son charisme.

A partir de catalogues de sous vêtements

« Dans les années 70-80, il n’y avait pas de nu, se souvient-il. J’ai commencé en partant de catalogues pour sous vêtements ». Puis les courants ont évolué, le nu a pris sa place dans l’art. L’œuvre de Marcel Joosen a participé à cette émancipation du nu en Hollande.

Il avait alors un travail d’une vingtaine d’heures qui lui permettait de vivre et de sculpter tout son soul.

La technique de travail avec un modèle s’est perdue

Marcel Joosen avoue que trouver des modèles devient de plus en plus difficile. « La technique de travail avec un modèle s’est perdue au cours de ces 50 dernières années où l’abstrait était en vogue », confie-t-il. Pour lui, l’art abstrait est une facilité, pour ceux qui n’ont pas une technique suffisante pour partir de la réalité.

En tout cas, il ne se lasse pas de décliner ses Africains, cherchant à chaque fois à aller plus loin dans l’interprétation du réel et de la beauté.

Toujours plus près de la perfection

Mais d’après lui, s’il s’en approche, il lui reste encore du travail. Il veut encore évoluer. La preuve, c’est qu’il ne s’en lasse pas !

Le regard clair et perçant, petite moustache en brosse sur un sourire discret, Marcel Joosen est “honoré” d’être l’invité de ce rendez-vous international, même si l’égérie est Camille Claudel, une femme !

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