Semaine de l’artisanat – Steve Chainel s’essaie aux prothèses dentaires
Apprenti d’un jour, Steve Chainel a accepté de jouer le jeu au laboratoire de prothèses dentaire D’Alguerre à Épinal. Histoire de percevoir concrètement la réalité du métier et de relayer l’expérience auprès des jeunes.
Ni guidon, ni pédalier aujourd’hui pour Steve Chainel, qui avait l’impression d’avoir des doigts dix fois trop gros et un peu gourds. Habitué au challenge, il a persévéré. Pinceau en main, la langue ne pointait pas, mais on aurait pu l’imaginer … l’attention était palpable.
La dextérité du maitre
Pas facile d’ajuster une forme ! Steve Chainel reste béat devant la dextérité du maître qui en 2 coups de pince, a trouvé l’emplacement précis. La force de l’expérience ! Des gestes qui deviennent réflexes. Ça, ça parle plus au sportif ! Emmanuel D’Alguerre a repris l’entreprise paternelle en 1999, mais il y sévit depuis qu’il est en âge de travailler. On peut dire qu’il a aligné quelques prothèses. De quoi se faire les dents ! Pour lui, ce métier est une évidence, comme le vélo pour Steve Chainel …
Chaque prothèse est unique
“Prothèses fixes ou amovibles, en résine ou sur plaques métalliques, chaque prothèse est unique, explique le chef d’entreprise. Chaque patient a sa morphologie propre et il faut adapter la pièce à la bouche et à la dentition naturelle. Nous travaillons avec les chirurgiens dentistes, qui ont pris les empreintes. Il y a un coté manuel et artistique. Il faut aimer travailler de ses mains, être précis, minutieux, patient et réactif”.
A partir de l’empreinte, il ponce et modèle
Il y a les formes, les nuances mais aussi la fonctionnalité. À partir de l’empreinte relevée dans une sorte de mastic, le prothésiste fait un moule en plâtre, qu’il ponce et modèle jusqu’à obtenir l’appareil voulu. Puis il réalise une maquette en cire correspondant exactement à celle qu’il doit réaliser. Enfin, il remplace la cire par de la céramique, du métal ou de la résine.
10 salariés
Le laboratoire d’Alguerre compte dix salariés, dont 8 prothésistes. Certains sont là depuis 20 ans, mais la société a du mal à trouver des apprentis. “Il y a le coté artistique, mais il se combine avec le coté production. c’est contraignant et ça rebute les jeunes”, regrette Sylvie d’Alguerre. L’entreprise est bien rattachée au secteur de l’artisanat et non pas au secteur médical.
Ce héros sur les dents
“Les métiers de bouche ont pris de l’essor depuis Top chef et autres émissions télévisées, défend Isabelle Molin, chargée de communication. Pour cette semaine de l’artisanat, nous mettons des “héros” en situation pour qu’ils portent les valeurs de ces métiers”.
