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TAFTA – Ce sont surtout les États-Unis qui en tireront profit !

Les accords représentent-ils un danger pour l’agriculture vosgienne ? C’est pour éclairer cet aspect des choses et donner aux agriculture des clés pour se positionner, que Thierry Pouch, chef du service des études économiques de la chambre d’agriculture parisienne, intervenait vendredi.

Le Transatlantic Trade and Investment Partnership (TTIP) est un projet de zone de libre-échange lancé début 2013 par Barack Obama et les dirigeants de  l’Union Européenne. Il prévoit de réduire les droits de douane, d’harmoniser les réglementations pour faciliter le commerce et diminuer les coûts.

La guerre des alliances

Constatant que l’Organisation mondiale du commerce (OMC), semble désormais incapable de réguler le commerce de marchandises et le monde devient un espace de lutte pour le contrôle des marchés et des ressources naturelles. Les puissances tentent de s’allier pour constituer des blocs économiques qui pèsent sur les marchés. C’est la raison des différents accords en négociation.

Faire barrage au Brésil qui tente de s’imposer en matière agricole

La Chine négocie avec l’Inde et 14 pays asiatiques et les 54 membres de l’Union africaine discutent d’une union. Les États-Unis en s’unissant avec l’Union européenne espère faire barrage à la montée du Brésil qui prétend devenir le producteur leader en matière agricole et alimentaire.

Des gains de croissance qui profitent aux États-Unis

Mais les normes en termes de sécurité alimentaires et sanitaires sont beaucoup plus strictes en Europe qu’aux États-Unis. Les protections sociales sont également plus importantes en Europe. “Les intérêts agricoles et les intérêts industriels ne sont pas les mêmes, souligne Thierry Pouch, chef du service des études économiques et de la prospective à l’assemblée des chambres régionales à paris. Dans les simulations faites, les gains de croissance sont assez faibles et profitent essentiellement aux États-Unis”.

Une bataille entre les géants de l’agroalimentaire

Dans le cas d’une harmonisation des normes et standards alimentaires, elles s’imposeraient au reste du monde. Ce serait alors une bataille entre géants industriels de l’agroalimentaire qui se mènerait au détriment des agriculteurs. Près de 60 % des produits agroalimentaires échangés dans le monde sont issus de l’industrie de la transformation, les 40 % restants étant des produits bruts.

L’effondrement de la viande bovine européenne

La filière viande bovine est encore relativement protégée par les barrières tarifaires en Europe. Cela permet de produire et de consommer de la viande européenne. Dans le cadre du TAFTA, une fois ces barrières douanières levées, on estime que le revenu des producteurs de viande bovine en France chuterait de 40 à 50%. On assisterait à une arrivée massive sur le marché européen, de viande canadienne et américaine gorgée d’hormones, d’antibiotiques et de farines animales, à des prix extrêmement bas. Ce serait tout simplement l’effondrement du secteur de la viande bovine. Dans le domaine des boissons, l’Europe n’a pas grand chose à gagner.

 Des valeurs et un modèle économique en jeu

Pour les agriculteurs, les consommateurs et les opposants au projet, ce qui est en jeu,  c’est la survie du modèle agricole et alimentaire européen. Ou l’agriculture européenne accepte d’être écrasée par la production américaine ou elle défend les valeurs du bien manger respectueux de l’environnement. C’est l’intérêt des grosses multinationales contre un système d’économie circulaire.

La domination de la “Malbouffe”

“L’objectif de 20% de produits bio introduits en restauration collective pourrait être considéré comme une mesure discriminatoire, empêchant les tenants de la MacDomination du monde de répandre leur malbouffe ! Cela marquerait la fin de toute tentative de relocalisation de l’économie. Le moins disant social et environnemental serait ainsi défini comme une norme indépassable.

Ne pas braver les emplois et les territoires

La France se réserve le droit de suspendre la ,négociation si les États-Unis continuent à exagérer”. Selon toute vraisemblance, la conclusion de l’accord ne devrait pas se faire avant 2016 ou 2017. “Le temps peut-être, comme le conclut Thierry Pouch, de « convaincre l’UE de ne pas brader des productions, des emplois et des territoires ».

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