TRW, les Gaulois des Vosges défendent leur reconversion

Irréductibles gaulois, les TRW faisaient encore le siège jeudi, devant le tribunal de commerce où se joue leur avenir.  Les juges ont validé la poursuite de l’activité jusqu’au 23 janvier. Tout l’enjeu est de tenir 2 ans pour amorcer une reconversion.

 

La liquidation est inévitable. Les 315 salariés de l’équipementier automobile le savent. Il n’y a pas de repreneurs dans leur secteur d’activité. L’ouverture pour conserver les emplois, c’est une reconversion. « Les salariés ont un projet. La nouvelle société sera une société reprise par les salariés avec participation au capital. Il est trop tôt pour dire sous quel statut. Les salariés sont prêts à tout faire, tout apprendre, pour garder ces emplois sur le territoire. Mais il leur faut du temps. On a besoin de deux ans pour trouver d’autres activités. », Défend Ralph Blindauer, avocat des TRW.

Tenir coûte que coûte 2 ans

Deux ans pendant lesquels ils veulent convaincre les constructeurs de maintenir l’activité de production avec TRW, même s’ils n’appartiennent plus au grand groupe américain. « Le seul message qu’il faut faire passer,  déclare, Maître Bruno Courtines, mandaté pour travailler sur cette reconversion auprès de Ralph Blindauer, c’est appeler les constructeurs à être moins conservateurs, et à accepter de travailler en sous-traitance avec des PME qui ont le savoir-faire ! ».

Négocier la trésorerie nécessaire

La direction de l’entreprise est revenue à la table de négociation et semble d’après l’avocat, prête à prendre sa part à la reconversion. Les salariés s’en réjouissent. « Sans ça, on serait mort ! », lance le délégué du personnel. Les TRW en ont bien conscience et ils sont décidés à maintenir la pression. Devant le tribunal, Astérix et Obélix apportaient symboliquement leur force de combat à l’entreprise. Pas question d’abandonner la lutte ! Hier, les tambours bidons portaient loin leur message.

La future société aura besoin de trésorerie pour se maintenir, puis amorcer sa reconversion. C’est ce que les TRW veulent négocier. Un conseil d’experts mandaté par le comité d’entreprises s’est déjà rendu sur place et devrait rendre son rapport le 31 octobre. Une réunion de négociation est prévue le 8 novembre à Nancy.

Que l’Etat se mouille !

Le projet, ils l’ont, l’expertise ils l’auront. Il faut deux choses pour réussir : le maintien de l’activité de production pendant 2 ans et un business plan qui le permette.

Les TRW demandent au groupe américain, d’assumer ses responsabilités et d’apporter sa pierre à la réindustrialisation du site. Mais ils aimeraient aussi voir à l’œuvre le redressement productif. « Nous avons un ministère du redressement productif, nous voudrions le voir intervenir, déclare Ralph Blindauer. L’Etat a les moyens d’aider les entreprises. Nous sommes en train d’écrire une page de l’histoire en apportant un projet innovant. Nous attendons que l’état pouillé sa chemise ! ».

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