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Du poil à gratter – Riz amer…

Les  éleveurs en colère ont vérifié l’origine de la viande dans la restauration collective la semaine dernière et constaté qu’entre les dires et le faire, il y a un gouffre ! Que mange-t-on ? Malbouffe ! Voilà le mot lâché … et le consommateur de s’interroger pour savoir si ce qu’il achète, ne ressemble pas à un tas de calories emballées dans un package issu d’un subtil marketing, nous préparant de futures générations d’obèses.

Il faut dire que perdus entre des produits que l’on dit bio, dont certains ne le sont pas tant que cela, et des labels tellement multiples que l’on ne sait plus vraiment ce qu’ils signifient, le choix de la qualité est loin d’être facile.

Pieds et poings liés aux subventions

D’ailleurs, n’en déplaise aux adeptes de l’agriculture raisonnée et des circuits courts, on n’a toujours pas tiré les leçons d’une époque de surproduction, qui a mis nos agriculteurs sous la perfusion des subventions européennes.

Les 1000 bêtes

C’est ainsi que la ferme des Mille Vaches et son gigantisme outrancier se retrouve dans les phares de l’actualité. Mais, il n’y a pas qu’elle. Tout le monde connaît l’impact des élevages de porc sur l’environnement et les tristement célèbres algues vertes qui envahissent régulièrement les cotes bretonnes. Cela n’a pas empêché un préfet d’autoriser la poursuite de l’activité de la maternité porcine de Ker Anna qui peut accueillir plus de 1 000 truies malgré un jugement du tribunal administratif de Rennes. Il faut dire que 5 000 m3 de lisier et 7 000 kilos d’ammoniac rejeté dans la nature, cela n’a rien de très écologique …

La concurrence qui tue

Ces projets d’un autre temps voient le jour sous le joug d’une concurrence européenne qui devrait nous donner à réfléchir. Au sud, en Andalousie, c’est 35.000 hectares de serres en plastique qui recouvrent la région d’Almeria. Une armée d’ouvriers agricoles en situation précaire et souvent illégale, procède au ramassage de ces fruits et légumes qui viennent envahir les étalages de nos grandes surfaces etSoleil épuisent la nappe phréatique.

Porcs d’Allemagne et saumons du Nord

En Allemagne, ce sont 60 millions de porcs qui sont abattus chaque année. Le découpage est fait dans d’immenses abattoirs industriels employant des ouvriers venus des pays de l’Est payés un tiers du SMIC et travaillant dans des conditions dignes du 19ème siècle. Plus au nord, c’est le saumon d’élevage pour lequel la commission européenne, sous la pression des industries agro-alimentaire, a autorisé l’utilisation de farines animales. Cela dit, ces poissons ne peuvent être qu’en bonne santé puisque gavés également d’antibiotiques …

Le riz de l’Oncle Sam sème la misère

Mais, cette concurrence féroce ne se limite pas à la vieille Europe. C’est ainsi que le FMI a contraint des pays en difficulté comme Haïti à ouvrir leur marché à la production agricole américaine en échange de son aide. Résultat, le riz de l’Oncle Sam lourdement subventionné a envahi leur marché contraignant les producteurs locaux à une vie de misère. Ce même riz qui risque de disparaître de la Camargue, l’Europe ayant décidé de ne plus le subventionner.

Soleil vert

Il serait bon de commencer à réfléchir sérieusement à nos habitudes de consommation. Si nous ne le faisons pas et laissons l’agriculture aux mains des marchés, dont la cupidité finira tôt ou tard par épuiser nos ressources, nous risquons fort de nous réveiller un beau matin dans le cauchemar du roman d’Harry Harrison : « Soleil vert »…

Brigitte Goldberg

 

 

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