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Manifestation – Les chômeurs réclament du travail ! A quand un territoire zéro chômeur ?

Le chômage ne recule pas et les chômeurs en ont marre. Ils refusent les faux fuyants ! Non, la situation n’est pas meilleure pour eux et les politiques publiques ne font pas bouger les lignes ! Trop de ras-le-bol … “La situation est gravissisme”, estiment-ils. Ils l’ont dit cet après-midi en sous préfecture.

Ils n’étaient qu’une trentaine avec des tranches de vie toute “galère”, mais ils avaient des choses à dire ! Ils ne veulent pas d’indemnités, ils veulent du travail et ils veulent en vivre !

Des jeunes qui mangent en faisant les poubelles

Je rencontre des jeunes qui me disent qu’ils mangent en faisant les poubelles des magasins. Ils en sont là, vous croyez que c’est acceptable ? C’est comme ça qu’on a eu envie de faire remonter concrètement ce qu’est le chômage ! Ca ne se limite pas à des courbes et des statistiques !“. Derrière, il y a des hommes et des femmes et ils étaient là.

Ils veulent nous radier parce qu’il n’y a pas d’offres !

Laurent d’Autreville est infographiste. Il a 49 ans et annonce 10 ans de chômage. “C’est plus 100 000€ de salaires perdus”, calcule-t-il. Il a un fils de 15 ans à charge.”En 2012, j’ai signé un contrat pour le RSA avec le conseil départemental, mais ils ne se sont réveillés qu’en juin 2016 quand j’ai eu un problème de santé et c’était pour me flicker, regrette-t-il avec amertume. A Pôle emploi, il parait que je suis trop qualifié pour bénéficier d’une formation et ils ont le culot de menacer de me radier, parce que je n’ai pas postulé à assez d’offres ! Il faudrait encore qu’il y en ait des offres ! J’ai répondu à 3 offres en 2 mois et jusqu’à 150km de chez moi puisqu’on est sur le Grand Est maintenant”.

6 conseillers en 10 ans

J’ai eu 6 conseillers en 10 ans, poursuit Laurent. Je parle avec des gens qui ne sont pas qualifiés et qui bougent tous les 18 mois. Ils ne connaissent rien aux différents secteurs de travail. Et quand on essaie d’expliquer qu’on a vu quelqu’un qui pouvait influer sur une candidature, cela s’appelle du réseau, on vous demande de le prouver. Si c’est mailler des contacts, comment peut-on le prouver ? Alors qu’on nous bassine en nous disant qu’il n’y a plus que ça qui fonctionne“. Son voisin dans l’ameublement, compte 6 ans de chômage et se sent tout aussi abandonné.

Ce n’est pas un accompagnement, c’est de la confrontation !

On est dans la confrontation. On nous demande tout le temps de nous justifier. Ce n’est pas un accompagnement”, déplore encore Laurent. Il plane encore ce préjugé des chômeurs qui profitent du système. Mais être chômeur, c’est être hors du système, qui peut choisir de s’exclure de toute vie sociale ? Parce que c’est ça la réalité de ces gens ! On commence par perdre son travail, mais on se dit qu’on va y arriver, et puis le temps passe et pas d’emploi à l’horizon. Alors on commence à se dire qu’on n’est pas à la hauteur, à se sentir nul, à douter de ses compétences.

Une exclusion, une souffrance

C’est vrai, si on avait des compétences, on trouverait un emploi, n’importe lequel mais on trouverait …”. Il faut économiser sur tout, alors plus de loisirs, plus de sport, plus de déplacements. Un sou est un sou. Plus de vie sociale. On n’a plus rien à raconter. Au début, on bricole ou on astique la maison et puis on n’a même plus assez pour acheter les produits et la motivation s’épuise. Tout le monde s’agite autour de vous, tout le monde court après le temps et pour vous, les heures s’étendent lamentablement …mais vous ne l’avez pas choisi ! On se trompe d’accusé, ce n’est pas le chômeur qui est en cause, c’est le système !

Les contrats précaires et après ???

Éric est au chômage depuis mi décembre seulement, mais il trouve le temps long ! déjà ! “J’aime bien être en activité”, explique-t-il. Il a décroché un nouveau CDII, un contrat saisonnier de paysagiste, 1200h sur 9 mois. “C’est un contrat qui est en expérimentation, mais je n’ai pas tout compris. C’est un contrat précaire, mais on manque d’informations pour savoir ce qu’on dévient après, en période hivernale”.

C’est politique !

Une délégation a été reçue par la Sous-préfète, Jeanne Vo Huu Lê, qui a promis de revoir le fonctionnement du Pôle Emploi sur Neufchâteau, de se pencher sur les erreurs de dossier et les réponses incohérentes, …, puisqu’elle n’est pas maître des politique publiques. Elle peut simplement faire remonter les doléances. Ce qui a mis en colère quelques membres de la délégation : “Le problème est bien politique !”. A quand le territoire zéro chômeurs ??? Ils promettent d’en remettre une couche avec beaucoup plus de monde. Ils prendront le temps de mobiliser largement pour le 17 mars à 17h !

B.Boulay

Journaliste, c'est mon job ! J'aime les rencontres qu'il suscite, la diversité des milieux où il nous mène, les enjeux qu'il explore. J'apprécie le jeu de fil de fériste de l'éthique, qui parfois nous complique bien la vie... Après plus de 15 ans d’actualités locales, ACTU 88 est né. L’essentiel en toute simplicité. ACTU 88, c’est un journal indépendant, une aventure, un regard. C’est l’histoire d’hommes et de femmes qui donnent du sens à des projets. C’est la vie d’un territoire face aux enjeux de l’avenir. Faites-en un favori et contactez-moi ! ACTU 88 sera ce que vous en ferez ...

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