Retraités – Presque tous les syndicats appellent à manifester !
Les retraités ne sont pas des nantis ! Souvent, ils vivent bien au-dessous du seuil de pauvreté. Unanimement, l’Intersyndicale appelle à manifester le 10 mars à 11h devant la préfecture pour défendre leurs conditions de vie. Ils veulent une revalorisation de leur pension, la prise en charge de la dépendance par la Sécurité sociale, et que le bien vieillir fasse partie des orientations politiques !
“La dernière augmentation des pensions nous donnait 1€ de plus pour 1000€ et les impôts nous en redemandaient 4€, détaille Didier Engels du FSU. C’était tout simplement se moquer de nous ! L’écart se creuse entre l’augmentation des salaires et le niveau des retraites. En 20 ans, les retraites ont perdu 22% de pouvoir d’achat“. Les retraités demandent que les retraites soient annexées sur les salaires. “Que le minimum pour une carrière complète soit équivalent au SMIC”, défendent-ils.
Les retraités au coeur de la vie des communes
“On parle de 30 à 40 ans de vie après la retraite, ce n’est pas négligeable ! Sans les retraités actifs, il n’y aurait plus personne dans les conseils municipaux. Il n’y aurait plus beaucoup d’associations qui pourraient tourner et il y aurait des problèmes de garderie, parce que ce sont souvent les grands-parents qui dépannent les enfants pour la garde des petits enfants en dehors de l’école”, souligne Jean-Marcel Hingray, CGT. Les retraités ont leur place dans la société.
Pas beaucoup dans la rue, mais beaucoup de voix représentées
“Quand les retraités manifestent, ils ne sont pas forcément très nombreux, parce que tous ne peuvent pas se déplacer, rester debout ou être exposés au froid, insiste Jean-Marcel Hingray, mais ceux qui sont présents représentent ceux qui ne peuvent pas participer, mais rejoignent la cause. Tous ne sont pas dans la rue, mais ça ne veut pas dire que le mouvement est insignifiant ! Il ne faut pas oublier que les retraités font 20% de la population et créent de l’emploi. Ils font vivre l’économie locale”.
Il y a urgence à réagir !
Les retraités redoutent la montée du nationalisme. “En 1932, il y avait 6 millions de chômeurs en Allemagne, on voit bien où ça nous a mené. Aujourd’hui on a 6 millions de chômeurs en France“, observe Alain Vallard, CFE-CGC. “Entre la finance et la politique, où nous laisse-t-on une place ?“, interrogent-ils. Pourtant, les jeunes d’aujourd’hui seront les vieux de demain. “Il y a urgence à réagir !”.
Une sécurité sociale qui reste solidaire
“Il faut agir ou il ne restera plus rien d’un système solidaire qui s’est construit dans la résistance. On est en train de détruire notre sécurité sociale. Les actifs auront payé toute leur vie pour quoi ? On voit bien que les entreprises privées qui reprennent le rôle sont plus préoccupées de spéculation que de solidarité et les fonds de pension en Amérique sont une catastrophe. Ils y sont bien arrivés à la sortie de guerre, pourquoi n’y arriverait-on pas aujourd’hui ?”.
Penser les aménagements avec le vieillissement
Les fermetures de services, d’hôpitaux, les réductions de services inquiètent les retraités. “Mais quel avenir prépare-t-on à nos enfants et petits enfants ? Les retraités ont de plus en plus besoin de soins en vieillissant mais on centralise tout dans les métropoles. Les retraités et les familles n’ont plus les moyens de payer les EHPAD, même si dans les Vosges, l’équipement est plutôt performant et les tarifs corrects. “Où iront les personnes dépendantes qui n’ont pas les moyens de payer ?“, interroge François Durand, FSU.
Quel avenir en vieillissant ?
” A domicile, c’est bien quand on est mobile mais quand on est dépendant, c’est l’isolement. Les soins n’ont lieu que le matin et le soir. Le reste du temps, vous êtes seul ! Et si vous avez fait pipi dans votre culotte, tant pis pour vous.”, complète Jean-Marcel Hingray. Les retraités posent tout simplement la question de l’avenir avec des populations qui vont vieillir et avoir des besoins de prise en charge qu’ils ne pourront plus payer ! Ils voudraient voir arriver les décrets sur la loi du vieillissement et que la question devienne vraiment une question prioritaire. C’est ensemble que la CGT, CFE-CGC, FO, FSU, Solidaires et FGR-FP vous appellent à manifester le 10 mars.
