Ces vosgiens qui comptent – Magali Villeneuve, l’illustration vosgienne joue dans la cour des grands !

Elle en rêvait, elle l’a fait, et … c’est une femme ! Magali Villeneuve est illustratrice pour des firmes américaines qui produisent Star Wars, le Seigneur des anneaux, le trône de fer… Elle fait rêver et porte le talent vosgien à l’international !Portraits en partenariat avec La Semaine (www.lasemaine.fr)

 

« Quand je vais sur les Festivals, les gens sont surpris que j’habite les Vosges », s’amuse-t-elle. A l’étranger, ils ne savent même pas où ça se trouve …

Tout ce qu’il faut et même le calme !

C’est un choix qui étonne, mais Magali assure qu’elle y gagne en qualité de vie. « Il y a tout, mais ça reste rural et très calme, commente-t-elle, et c’est une condition sine qua non pour ce boulot ». La renommée exige du talent, mais aussi énormément de travail, 10h à 12h par jour, 7 jours sur 7. « Il nous faut travailler vite et pour ça, la concentration est essentielle ! ».

Un imaginaire guerrier

Magali Villeneuve décrit son style d’illustration comme réaliste et sombre, pas un univers typiquement féminin. Elle évolue dans un imaginaire guerrier. « Je suis la seule femme française dans un univers artistique de l’imaginaire trusté par les hommes », avec une technique classique et rigoureuse à la française.

Des images sans défaut en seulement 3 jours

Bien sûr, il y a de la fierté à être reconnue par des licences aussi prestigieuses. Mais c’est aussi beaucoup de pression sur ses épaules. « Maintenant, il faut assurer, ne pas décevoir et toujours travailler vite. Pas question de se reposer sur ses lauriers, mais je suis un bon petit soldat. J’aime que tout soit carré». Chaque image doit être travaillée au détail près, car, « les clients veulent pouvoir avoir des affiches géantes ou des projections sur écran géant sans défaut et ça en seulement 3 jours ».

L’image des Vosges offerte au monde

Internet permet en local des développements de carrière qui n’auraient pas été possibles autrefois. Aujourd’hui, la renommée et la ruralité ne sont plus incompatibles. Plus besoin d’aller taper aux portes des éditeurs, c’est une révolution pour les illustrateurs ! Et tant mieux ! Magali Villeneuve porte l’image des Vosges loin dans le monde !

Seulement 3 ou 4 Français dans cette sphère

Aujourd’hui, Magali Villeneuve en vit, mais seulement 10% des artistes le peuvent et elle confie qu’il lui a fallu plus de 5 ans de vaches maigres  pour y parvenir ! C’est un métier passion, mais personne ne vous attend. Il faut arriver à se faire connaître. « J’ai eu beaucoup de chance ».

Professionnelle à 300%

Ce n’est pas un métier que l’on fait en dilettante, pas du tout l’image de la bohème. « Il faut travailler énormément, être chef d’entreprise  et vivre avec la peur de ne pas être à la hauteur. Le statut social vient de connaître dernièrement quelques évolutions, mais il n’avait pas bougé depuis des décennies », regrette Magali Villeneuve.

Un travail de commande

L’illustratrice travaille sur commande et doit accepter de retoucher ses dessins pour coller mieux à ce qu’attend le client. « Nous ne sommes pas des artistes peintres qui pouvons suivre nos inspirations. C’est vraiment un travail de commande. Et les artistes français inspirent parfois la méfiance, parce qu’ils jouent un peu les divas et rechignent à faire les modifications demandées ».

Le 7 novembre, en France sortira l’encyclopédie du trône de fer.

Le savoir faire français au cœur des Vosges

J’aime montrer qu’il y a un savoir faire français, même dans une petite région, et que les artistes sont capables de répondre aux plus grandes exigences. « J’ai une chance inouïe qu’on vienne me chercher, il faut que je me défonce ! J’ai de l’ambition et il en faut, parce qu’on sacrifie sa vie familiale, ses loisirs. Il faut toujours se projeter ».

L’auteur du Trône de fer sait qui je suis

Elle évolue dans un univers émotionnel fort et en a bien conscience. « J’ai une chance extraordinaire. J’ai même pu dîner récemment avec Georges R R Martin, l’auteur du trône de fer qui savait qui j’étais. On a pu discuter du travail que l’on fait. J’étais liquéfiée, mais c’est inoubliable ! C’est un privilège immense de se lever le matin et de se dire qu’on dessine pour Star Wars ou le trône de fer ! Ca a du sens ! On se sent partie prenante de projets fantastiques ». `

L’imaginaire nait dans les Vosges

Il y a une forme de griserie, mais aussi beaucoup de sacrifices et de choses qu’elle maîtrise un peu moins comme les rencontres avec son public. Magali appréhende un peu ces files d’attente. « Je sens des espoirs chez le public et on n’a pas vraiment le temps d’échanger . C’est un exercice un peu frustrant pour tout le monde»

Mais les Vosgiens sont fiers de ce qu’elle transmet, l’imaginaire, le prestige de licences mondialement reconnues et la créativité des Vosges !