La bataille de Florange – Un combat, un film … made in France !
Jusqu’où iriez-vous pour défendre votre emploi et votre vallée ? Jean-Claude Poirson était aux Cinés Palace ce soir pour parler de son film sur le combat des Arcelormittal de Florange. Un combat de 2 ans contre “un prédateur financier”, pour qui les hommes et les femmes ne sont que des pions. Une lutte qui ressemble étrangement à d’autres plus modestes que les Vosges connaissent …
Beaucoup trop peu de personnes à cette avant-première pour un sujet qui fait l’actualité des Vosges avec des combats plus modestes comme celui de la SCOP contre UPM à Docelles, de FicoCipa pour garder leur usine à Bruyères ou bien d’autres encore, qui se débattent plus ponctuellement.
Des hommes et des femmes qui refusent d’être sacrifiés
Jean-Claude Poinson filme la résistance d’hommes et de femmes qui refusent qu’on les sacrifie et qu’on laisse mourir leur vallée. Le combat de travailleurs qui n’ont plus rien à perdre et qui sont décidés à aller jusqu’au bout de leur lutte, parce qu’au bout, c’est un travail …ou plus rien.
Ils ont affronté les CRS…
Quand les usines s’en vont, les commerces, les écoles, les hôpitaux suivent et il ne reste plus qu’un désert. Ces hommes et ces femmes ont refusé de se laisser asphyxier. Quand Lakshmi Mittal N°1 de l’acier a décidé de fermer les 2 derniers hauts fourneaux, ils ont gardé la tête haute. Ces ouvriers se sont battus jusqu’au bout. Ils ont affronté les CRS, les hommes politiques, les divisions…
Leur usine, ce bastion
Ils ont défendu comme un bastion la dernière usine de la vallée. Après elle, il n’y aurait plus rien et ça, c’était insupportable ! Ils ont subi les promesses de 2 Présidents, vécu 3 campagnes électorales et subi 2 trahisons.
2 ans de combat pour l’avenir
Leur combat, c’est 2 ans à vivre sur le site, à tenter de se faire entendre, c’est un voyage à Paris plein d’espoir et l’incompréhension quand les forces de l’ordre, boucliers en avant, les encerclent. Abandonnés de tous, seuls avec leur lutte, ils ne comptent que sur eux. Ils décident de prendre leur avenir en main. Mais ces 2 ans sur le site, ce sont des émotions partagées, des angoisses, des espoirs, des atterrissages brutaux.
Une cause nationale
C’est de l’humanité, le respect des personnes, le combat pour des valeurs. Ça a du sens, de l’intensité. Les gens viennent les soutenir, leur apporter de l’argent, à manger et ça, ça n’a pas de prix. Une marche de 320km à pieds pour sensibiliser les populations. Leur combat devient celui des petits qui ne veulent pas mourir contre les gros. Un acte qui nous renvoie à nous-mêmes, à nos choix, à nos résistances. Comme le dit l’une des personnes : “Nous sommes issus d’un peuple qui sait se rebeller, contrairement à ce qu’on veut nous faire croire”.
La lutte de l’intérieur
Jean-Claude Poirson nous projette dans la lutte pour qu’on la voit de l’intérieur. C’est sa manière de témoigner. Ouvrier pendant de longues années, il connaît bien cette vie d’usine. Son expérience lui permet d’être avec eux. Il intègre leur cause et s’immerge pendant 2 ans. “On est dans un contexte de résignation, explique-t-il. Les gens se sentent impuissants face à toutes ces délocalisations. Mais là, les ArcelorMittal ont compris que c’était la vie des gens qui était en jeu et ils entrent en rebellion”.
Leur parole, leur vécu sans filtre
Le conflit a traversé 3 élections et il est devenu éminemment politique, mais Jean-Claude Poirson choisit de les laisser porter eux-mêmes leur discours. Pas de commentaire d’auteur, juste les images, leurs paroles et l’émotion brute qui vous saisit, parce que ce combat, ça pourrait être le votre ! Ces gaulois transcendent l’humanité et la poussent dans ses extrêmes.
Plus jamais les mêmes
Les 2 derniers hauts-fourneaux de Lorraine ont malgré tout été éteints. “La mort dans l’âme, une région entière est désormais sinistrée et porte le deuil d’un passé glorieux“. Les sidérurgistes ont réussi à préserver leurs emplois et obtenu de gros investissements pour moderniser leurs outils de travail. Ils ne seront plus jamais les mêmes …
