Accord Lactalis – “C’est mieux que rien, mais ce n’est qu’un pansement !”
Pour la coordination rurale, l’accord obtenu avec Lactalis est toujours mieux que rien, mais ce n’est qu’un pansement sur une jambe de bois. On est encore loin du prix de revient (estimé autour de 340€) et rien n’a été résolu. L’accord court jusqu’à la fin de l’année et après ? On recommence ?
“On savait que la fin des quotas sans aucune mesure d’accompagnement au niveau de la politique française ou européenne, serait suicidaire. On peut même penser qu’on est dans une restructuration déguisée et ceci avec l’aval de la FNSEA qui s’accroche à une politique productiviste” , remarque Dominique Humbert.
Les producteurs à la merci des transformateurs
“On est passé d’un système de quotas par producteur à un système où les quotas ont été transférés de fait aux entreprises par le biais des contrats qui mettent les producteurs à la merci des transformateurs sans aucune garantie de prix. Aujourd’hui, donner des primes pour des volumes de lait non produits va aboutir à une délocalisation des bassins laitiers vers d’autres pays“, poursuit le président de la CR88.
Pour une organisme de régulation européen
La coordination rurale milite pour des organisations régionales de producteurs au sein d’une organisation nationale pour peser face aux mastodontes de la transformation. Elle défend la nécessité de mettre en place un organisme de régulation européen, afin d’ajuster les volumes à produire et garder des prix rémunérateurs. “Pour l’heure, nous ne sommes pas entendus !”
Inventer d’autres systèmes
Il reste aux éleveurs à se prendre en main pour créer de nouveaux modèles de production laitière plus économes et dans lesquels les marges ne seront pas systématiquement spoliées par la transformation.