Le salon de la gourmandise à Épinal bat son plein. Les démonstrations culinaires se succèdent et ce midi, attraction clé, le fameux défilé des robes gourmandes a rassemblé les foules. Un défi technique qui valorise les savoir faire et oblige à de l’ingéniosité, mais tout le monde se régale ! C’est magnifique, astucieux et alléchant !
La première robe est constituée d’un bustier ajusté en chocolat noir moulé sur le mannequin et une robe qui porte les ingrédient de la table. Frédéric Voulot, Philippe et René Lamielle ont dû cogiter des méninges pour trouver les solutions techniques. Il fallait être près du corps mais pas trop, pour que ça ne fonde pas. La jeune femme a des boucles d’oreille cuillère en chocolat qui commençaient à avoir chaud après la présentation. “Ce n’est pas évident de trouver les réponses techniques”, avouent les chocolatiers. La jeune femme portait 1,5kg d’ustensile pour 2kg de chocolat brut !
Un défi excitant !
Un sacré défi qui a unanimement excité les créateurs. “C’est exceptionnel d’avoir un tel challenge à Épinal, s’enthousiasment Stéphane Voulot et Frédéric Lamielle. Chacun y a été de son idée et les voir marcher avec la robe sans que rien ne casse est un vrai plaisir”. Jérôme Schmitt a trouvé l’astuce d’utiliser une feuille de couverture de survie pour isoler le corset. Il voulait sortir des habituelles bases marron et a pensé à l’automne. Il en a fait la reine de l’automne avec un chapelet de feuilles et de branches en chocolat.
Reine d’automne aux 150 feuilles
“On a essayé plein de choses qui ne marchaient pas, avoue Gisèle Perrin, la couturière qui a relevé le challenge chocolat avec Jérôme Schmitt. Il a fallu du temps de conception, plus que de réalisation, mais pas question d’être chocolat ! Les heures ? “C’est énorme, mais c’est du plaisir brut !”. Ils en parlent avec enthousiasme : “Ce sont des défis qu’on adore ! Il a fallu 15h d’essayage. Olivia la mannequin a été super. J’ai guetté l’oeil de Jérôme à la présentation. Ça lui plaisait, c’était gagné !”. La reine de l’automne porte 4 kg de chocolat pour 150 feuilles sur elle.
30kg de sucre coulé et filé
La robe en bonbons a été réalisé avec les élèves du pôle métier. Ils ont fait tous leurs bonbons. Il y en avait aussi pour le diadème, les chaussures et les bijoux. Guimauves, gélatine et berlingots ont été déclinées dans des couleurs acidulées. “On a voulu des couleurs enfantines en décalage avec le marron du chocolat. C’est 100h de travail dont 30h pour la base et 5kg de sucre coulé et filé”. Le mannequin qui portait la robe ne l’a découverte que le matin du défilé ! Eux aussi se sont pris la tête pour trouver comment accrocher tous ces bonbons !
A chaque fleur sa pipette d’eau
Pour Mademoiselle Choux qui avait un très beau queue de pie au chocolat pour une robe de choux blancs, il a fallu 750 choux et une vingtaine d’heures de travail à Pascal Cunin pour les réussir. La robe de fleurs de Pascal Hatton était également magnifique avec le risque que les fleurs ne fanent. Chaque fleur avait sa pipette d’eau et il fallu la garnir quelques heures à peine avant le défilé. Mais l’harmonie des tiges élancées et des fleurs rondes, tâche de couleur vives tranchant sur les chaumes, était du plus bel effet.
Des prouesses saluées par le public
Un résultat qui a dépassé les espérances et a enthousiasmé le public. C’était surprenant, inventif et esthétique et le public a salué la prouesse. Il ne verra plus ces métiers de la même façon ! Il n’y avait plus qu’à aller déguster après avoir été mis en appétit. Et pour les habitués du Salon, il y avait quelques nouveaux, déjà conquis.
