Confédération Paysanne – Il faut des régulations et de la solidarité !

La confédération paysanne secoue encore le cocotier. Les paysans sont au coeur de l’actualité, “mais il va falloir poser collectivement le problème !”, insiste Dominique Barad, porte-parole. Un problème qui est politique ! Et pour son Assemblée générale, la conf en remet une couche. Elle parle “Réchauffement climatique” avec Marc Benoit.

Depuis plus de 3 semaines, les agriculteurs font la Une ! Ils n’arrivent plus à vivre … “Mais les marges ne sont pas chez les grandes surfaces, constate Dominique Barad, ce sont les industriels qui les prennent”.  Où sont les marges ?  Si les avis diffèrent, il y a bien un gouffre entre le prix payé aux agriculteurs et celui payé par les consommateurs et nul ne peut vendre à perte. “10 à 15% des exploitations disparaitront encore en 2016″, prédit la confédération paysanne.

Il faut une régulation européenne

“On est en surproduction depuis des années, poursuivent Dominique Barad et Romain Balandier, porte-parole régional. Il faut une régulation et elle doit être européenne”.  Pour la Confédération paysanne, il faut arrêter de concentrer, désintensifier les exploitations et les productions. “Il y a un discours et puis la réalité, on parle COP21 et on fait Notre-Dame-des-Landes ! Il faut arrêter de courir après la compétitivité, arrêter de dépenser l’argent public à tort et à travers et se recentrer sur l’intérêt collectif”.

Pas une entreprise qui fonctionne comme l’agriculture

“Il n’y a pas une entreprise qui fonctionne comme l’agriculture en ce moment !” proteste le porte-parole. Et en Allemagne, ça ne marche pas mieux. Nous le faire croire, c’est un leurre et c’est insupportable !”. On a aujourd’hui une crise semblable à celle de 2009, avec un système à bout de souffle. “Mais il est invraisemblable de le constater et de ne rien changer”. A la problématique du modèle économique s’ajoute le réchauffement climatique !

Nous, on peut encore s’adapter mais pas les populations plus au Sud

“On avance les dates de récoltes d’un mois, remarque encore Dominique Barad. Nous, on a encore la possibilité de s’adapter, mais il va falloir accueillir les réfugiés climatiques plus au sud, qui n’ont pas de solution et ne peuvent que fuir les catastrophes qui se préparent. Il va falloir organiser des régulations à l’échelle des États, prévoir des solidarités et enclencher de la recherche sur du long terme …”

Arrêter l’agriculture intensive

Il va falloir changer de système ou ce sera le désastre … Les scientifiques l’annoncent. “Le système alimentaire industriel contribue pour près de 50% du total des émissions de gaz à effet de serre”. La sécheresse sévère de cet été laisse présager de la suite …”On vient de subir une sécheresse dévastatrice, on ne pourra pas en supporter une autre cet été. 2 ans de suite, ce serait une catastrophe ! “. Pour la conf, il n’y a pas 36 solutions ! Il faut arrêter l’agriculture intensive qui s’appuie sur des produits chimiques et énergétiques issus des énergies fossiles.

Contre les fausses solutions

La confédération paysanne dénonce les fausses solutions, herbicides, biotechnologies, géo-ingénierie, nanotechnologies “qui manipulent” le climat et déstabilise l’équilibre des écosystèmes. Elle préconise de revenir à une forme plus naturelle d’agriculture, solidaire et locale, qui évite les transports trop importants, crée des emplois et privilégie la biodiversité et l’humain. Elle plaide pour que la solidarité remplace le libre échange et que les pays de Nord nourrissent ceux du Sud plus impactés par le climat.

http://www.actu88.fr/golbey-rechauffement-climatique-quels-enjeux-quelles-solutions/