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Procès Deltour – « J’ai agi en conscience ! »

Antoine Deltour, 30 ans, n’a rien du justicier. Il appartient à une famille qui lui a inculqué des valeurs de justice et d’humanité et fort de cette culture, il a agi juste pour pouvoir se regarder en face. Interview avec François Thiery, un proche du comité de soutien. En partenariat avec La Semaine (www.lasemaine.fr)

 

Plutôt humble, mais pas effacé, il a une présence discrète et bienveillante. Devenu sans l’avoir imaginé une figure emblématique, il assume cette situation mais pour lui, il simplement fait ce qu’il trouvait juste. Les yeux attentifs derrière de petites lunettes rondes, il apparait posé, méthodique et esquisse parfois un léger sourire. Mais c’est plutôt le sérieux qui domine chez lui. Raisonnable et responsable, il est déterminé à aller jusqu’au bout. Et quand il faut expliquer ce qu’il se passe, il prend le micro sans stress. Pendant le procès, il se protège et c’est François Thiery du comité de soutien, qui est son porte-parole.

– Dans quel état d’esprit, aborde-t-il le procès en cours ?
  • S’il n’avait pas prévu l’ampleur de ce que son geste déclencherait, il fait face discrètement. Pourtant, au fond de lui, il a hâte d’en finir. Cette attente aura duré 2 ans. Il a hâte de pouvoir retrouver sa liberté d’agir, sans demander à son avocat, si ce qu’il va dire risque de lui nuire. Cette gloire contrainte pèse très lourd sur ses épaules.
– La pression est forte sur la durée, regrette-t-il ce qu’il a fait ?
  • Par rapport au droit, il a copié des documents secrets et il est en faute. Par rapport à l’égalité et la justice, il a été déclaré citoyen européen. C’est contradictoire et on ne peut augurer de rien. Mais il est serein, parce que pour lui, c’était la seule chose à faire et qu’il est vraiment soutenu par des personnalités qui ont du poids. Malgré tout, il craint le verdict. Il redoute de devoir aller en prison ou d’avoir une telle amende à payer que sa famille en serait déstabilisée. C’est un vrai risque.
– Est-ce qu’il a l’impression d’avoir fait bouger les choses ?
  •  Pour sa défense, il doit médiatiser certaines choses, se prêter à quelques interviews choisies, mais il ne rêve que de retourner à sa vie anonyme. Mais même s’il ne l’a pas fait pour ça, il y a au fond de lui une pointe de satisfaction à voir la vague se mouvoir et secouer l’opacité de la finance offshore ! Mais il ne ressent pas d’agressivité envers son employeur. C’est à un système qu’il s’est attaqué, pas à une entreprise ou un pays.
– Comment a-t-il réagi au scandale des Panama Papers –  ?
  • Antoine a besoin de se sentir en phase avec l’intérêt collectif. C’était plus important que de laisser faire. Il ne pouvait plus continuer comme si de rien n’était. Il ne supportait plus ce milieu qui passe son temps à l’évitement fiscal. Le scandale des Panama papers le conforte dans son choix. Cela prouve qu’il est dans le vrai. De quoi supporter la pression qui s’accentue avec le procès.

 

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