Dossier travail – Medef : Des idées nouvelles et des synergies
Pour Laurence Rayeur du MEDEF, faire bouger les lignes, c’est jouer sur 3 leviers, la mobilité, la formation, avec en ligne de mire l’objectif d’intensifier la recherche & développement ! Et pour y parvenir, il faut créer des synergies.
« La différence de compétitivité entre les entreprises se jouait jusque maintenant sur le coût de la main d’œuvre. D’où les délocalisations dans des pays en développement, analyse Laurence Rayeur. Mais plus ces pays évoluent, plus le tarif de la main d’œuvre augmente. Ce n’est donc plus aussi intéressant de rester dans un pays en forte progression économique, comme la chine ». Par contre, dans certains secteurs, elle représente encore d’importants marchés. « Quand on ajoute les délais assez longs de transport 6 à 8 semaines par bateau et le bilan énergétique, délocaliser n’est plus aussi rentable. On y réfléchit à deux fois », poursuit-elle.
Valeur ajoutée et excellence environnementale
Donc aujourd’hui, les entreprises visent plutôt l’Inde, et elles tentent de réinstaller les filières en local, comme pour le textile dans les Vosges, avec de la valeur ajoutée et une excellence environnementale.
Le 2e levier, c’est l’innovation et la démarche durable. « On ne peut plus rester seulement sur les marchés classiques, il faut parier sur la recherche et développement, poursuit-elle. Mais la question est de savoir comment l’organiser dans de très petites entreprises ».
Créer des synergies
Pour elle, ça passe par un partenariat entre les petites et les grandes entreprises. « Il y a trop d’individualisme, trop de concurrence, il faut s’unir autour d’intérêts communs, fédérer les entreprises par pôles et créer des synergies », suggère-t-elle.
Et pour garder ses cadres, il faut encore plus renforcer l’attractivité des Vosges. « On a du mal à attirer les cadres », regrette-t-elle. La qualité de vie est pourtant un atout, mais il est certain que les Parisiens ont l’habitude d’une vie plus urbaine.
Les idées nouvelles passent par la mobilité
3e levier, faire entrer des jeunes et des salariés qui viennent d’autres cultures d’entreprise. C’est ce que Laurence Rayeur appelle la mobilité. « Les entreprises d’aujourd’hui ne donnent pas aux jeunes, l’envie d’innover. Les jeunes veulent travailler avec les nouvelles technologies, ils ne veulent pas travailler manuellement. Ce qui pose un problème de maintien des Savoir faire ».
A chaque filière de se prendre en main pour faire découvrir les métiers, les rendre attractifs. « J’ai vu évoluer le textile et le bois avec les nouvelles générations, remarque-t-elle. Il faut faire entrer des idées nouvelles, tenter des expérimentations, et utiliser les complémentarités des filières ».
Aux structures de développement d’impulser de nouvelles dynamiques
Le crédit impôt compétitivité emploi (CICE), qui vient d’être créé, rendra peut-être un peu de souffle aux entreprises ! Mais les très petites entreprises se distingueront en partageant leurs forces, en utilisant les groupements d’employeurs, les groupements sur des appels d’offres auxquels elles ne peuvent prétendre seules, ou pour traiter les procédures faramineuses qui découragent les TPE.
Les chambres et les structures de développement ont un rôle d’animation à jouer dans l’impulsion de ces synergies. Il faut également un chef d’entreprise leader, pour jouer les locomotives.
