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Épinal – Les sénateurs en prison jeudi !

Jeudi dernier, les sénateurs Christian Poncelet et Jacky Pierre ont fait un petit tour à la maison d’arrêt d’Épinal, mais qu’on se rassure, c’était seulement pour la visiter dans le cadre de la future réforme pénale.

« Nous nous devons de connaître les conditions d’incarcération des détenus pour pouvoir contribuer au débat devant le Sénat », confirme Christian Poncelet, sénateur, venu prendre le pouls de la maison d’arrêt.

Courtes peines

Ici, sont incarcérés des détenus ayant écopé de courtes peines (< 2 ans) ou en attente de jugement. Pour les longues peines, les détenus sont orientés vers un centre de peine comme celui de Toul ou d’Écrouves. « A ce moment là, on leur demande leur avis pour déterminer quel établissement convient le mieux, pour ne pas rompre le lien familial et préparer leur sortie »

Pour pénétrer dans la prison, le contrôle est aussi rigoureux qu’à Roissy. Vous déposez sur le tapis tout ce qui est métallique, même votre ceinture. Les téléphones restent dans un casier, les sacs, appareils photo et caméra passent dans le portique. Vous n’entrez que lorsque vous ne « sonnez » plus !

Plutôt bien conservé

L’établissement pénitentiaire est ouvert depuis 1988. Il a déjà vécu. Dans l’ensemble, il est plutôt bien conservé, même si l’on peut remarquer son âge à l’écaillement des charnières de portes ou autres petites défaillances.

Au 1er septembre, la maison d’arrêt comptait 136 prévenus écroués pour 203 condamnés. 51 des condamnés sont sous surveillance électronique et 5 en semi liberté. «  Les condamnés vivant en milieu extérieur représente 1500 mesures sur les Vosges », précise Dominique Doyen du service pénitentiaire d’insertion.

 98% d’occupation en septembre

Les effectifs comptent 275 hommes, 22 femmes, et 9 mineurs de 15 à 18 ans, installés dans un quartier séparé.

L’établissement compte 168 cellules, 295 places et 315 lits. « A ce jour, il n’est pas en sureffectif, affirme Alain Cacheux, directeur de la maison d’arrêt. Le taux d’occupation est de 98%. Il n’y a pas de matelas par terre. En juin, il est arrivé que nous dépassions le nombre de places, mais nous avons alerté le procureur qui a réduit les mises en exécution sur l’établissement».

Préparer la sortie

Pas de suicide depuis 2 ans, pas d’évasion en force de la prison, juste 2 non retours de permission en juin dernier. « L’un est revenu, l’autre, un stagiaire de la filière bois, s’est présenté à la Police », retrace le directeur. A Épinal où l’on accueille des détenus à peine courte, pas question de mettre entre parenthèse le temps de détention. La maison d’arrêt travaille avec la Mission locale, un délégué des défenseurs des droits, la caisse primaire d’assurance maladie, la CAF, pour qu’à sa sortie, le détenu ait une situation régularisée. « La moyenne de séjour est de 6 mois ».

École, formation et travail

3 personnes de l’Éducation nationale interviennent également pour assurer la scolarisation des détenus. « Plus de 100 d’entre eux sont inscrits à l’école », confirme le directeur.

La maison d’arrêt propose également une formation ossature bois en interne avec le lycée professionnel de Mirecourt, et des remises à niveau avec le Greta. « Le partenariat est particulièrement étoffé à Épinal », souligne Alain Cacheux.

Les détenus volontaires peuvent aussi travailler. 67 sont employés au ménage, 44 dans les services généraux et 23 en atelier pour la fabrication de capotes de 2CV avec une entreprise extérieure. «Si des entreprises veulent travailler avec nous,  nous sommes preneurs», glisse subrepticement le directeur.

Des visites facilitées

Les détenus ont accès à une salle de sport et une bibliothèque. Un moniteur de sport vient faire des vacations. « Être incarcéré est toujours traumatisant, mais on essaie d’offrir des conditions de détention les plus acceptables possibles », complète la directrice adjointe.

Ici, la prison est intégrée à la ville. Une situation qui facilite les relations avec les familles. Celles-ci peuvent venir voir les détenus 4 fois par semaine, ce qui est plus que la norme. Le temps de visite est un peu plus long (3/4h au lieu d’1/2h) et l’encadrement réfléchit à proposer des plages horaires en soirée.

Un état d’esprit apaisé

Des conditions qui veillent autant que possible à ménager l’équilibre et la dignité des détenus. « L’établissement est à taille humaine. La connaissance de la personne incarcérée est déterminante à la maison d’arrêt, conclut Alain Cacheux. Les gens se connaissent et nous sommes plutôt à l’écoute. Nous travaillons dans un état d’esprit apaisé ». Ce qui n’exclut pas malgré tout que parfois des téléphones ou des stupéfiants passent le mur, projetés de l’extérieur. ..« Quand nous repérons une infraction, nous saisissons le procureur ».

Quelques chiffres

168 cellules, 294 places, 315 lits

98% occupation en septembre

275 hommes, 22 femmes et 9 mineurs de 13 à 18 ans

140 fonctionnaires titulaires

108 surveillants soit 1 personne pour 2 détenus

100 détenus scolarisés

111 qui travaillent

51 sous bracelet électronique

Il ne manque que 3 personnes par rapport à l’effectif de référence

Budget : 1,1M€ annuel

 

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