Épinal – 10 étudiants de l’École d’art de l’autre coté de la porte

Ils ont franchi la porte vers d’autres différents, des personnes âgées, des enfants et adolescents en foyer d’accueil ou des personnes handicapées. Ils ont rencontré Alpha, Abdullah, Alam, Sophie ou Philippe … Ils y sont retournés et ils l’expriment artistiquement : Y’a quelqu’un !

Portés par la culture, ils ont abordé les terres sociales. Ils ont poussé la porte …

Un dessin, une histoire

Manon Ficuciello rencontre Alpha (Mali), Abdullah (afghanistan) et Alam (Bangladesh), 3 jeunes mineurs immigrés. Un face à face silencieux. Ils n’ont pas les mêmes codes … Chacun est enfermé dans son univers, son isolement, ses angoisses et sa détresse. Manon prend son carnet, esquisse une danse du trait. Elle se dessine, puis les dessine. Le lien s’ébauche. Le dessin est primitif, dénudé.

La force d’un langage universel

Il porte simplement l’information qui va faire le lien entre elle et ses 3 jeunes.”C’est un dialogue d’urgence qui s’établit, explique Manon. Le dessin a pu faire le pont entre les cultures, être ce langage universel“.  C’est l’émotion d’une porte qui s’ouvre, de brides de compréhension, une expérience forte, qu’elle va traduire par une Bande dessinée en noir et blanc,”Styloglotte”, juste le trait fondamental, sobre, pour que le contenu s’impose.

Le plaisir de la semaine

Mathilde Joly et Gabriel Courrier, font une plongée dans les souvenirs. “Je n’avais pas l’impression de travailler, avoue Mathilde, c’était le plaisir de la semaine, partager l’après-midi“. Des brides de vie qui reviennent ou s’effacent, les souvenirs jaillissent aimantés les uns par rapport aux autres, les sujets doux, les sujets durs, des univers qui s’ouvrent ou se ferment, se modulent. Le “j’existe”, pour qui ? avec qui ?

Des équilibres vulnérables

Ils en ont fait des bandes sonores, des sons associés, juxtaposés, qui racontent la vie tout simplement avec ses joies, ses souffrances, sa nostalgie, ses rires, son humour. Étonnés qu’il soit quelquefois plus facile de parler à des gens de passage, plutôt qu’à ceux qui restent, que certains aient besoin de leur bulle. Les équilibres sont fragiles et n’appartiennent qu’à chacun, mais ils s’immiscent dans la construction d’une vie collective. “C’est vraiment ça qui m’intéresse”, conclut Mathilde.

Dessiner instaure une distance

Autre approche avec Hélène Humbert, qui a choisi des plus petits. “Au début, je pensais dessiner avec eux, mais ça instaurait une distance”, explique Hélène Humbert, qui a mis sur la table, gommettes encollées et feuilles de papier. Elle essaie de concevoir un jeu, mais la concentration des tout petits ne lui facilite pas la tâche. Ils ont besoin de repères spaciaux très précis.

Des couleurs, des formes et de l’énergie

Elle abandonne l’idée. Elle passe tout simplement du temps avec eux et retranscrit chez elle avec le recul  ce qu’elle en a reçu : des jeux de couleurs vives, des formes, l’imaginaire. Cet univers me convient bien. Peut-être pourra-t-elle développer des livres poru enfants ou inventer des jeux.

Le déclic

Enfin, Lola Canalès aborde le handicap. “J’avais peur de ne pas savoir m’y prendre, de les infantiliser trop. Il faut savoir se mettre un coup de pied aux fesses”. Ici, la différence vous saute à la figure ! Philippe et sa partie de dames, crée le déclic. Elle fait des photos avec 3 d’entre eux, les aide à se mettre en scène avec ce qui leur convient.

Le tour de passe passe

Pour Philippe, c’est la main du magicien, le tour de passe passe de la mettre à l’aise. Sophie veut montrer qu’elle peut tout faire comme les autres. Elle choisit de mettre en scène la normalité et Christelle valorise le couple. Le regard change …

A chacun son chemin émotionnel

Ils sont dix. A chacun son chemin émotionnel, ses interpellations et ses interprétations artistiques. Ils ont pioché dans ces moments forts qui ont un peu bousculé leurs certitudes, une énergie créatrice nouvelle et ils vous livrent leur travail.

 

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