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Gilles Laporte : « L’époque actuelle m’intéresse, éclairée par le XIXe siècle !»

« Des fleurs à l’encre violette », le dernier livre de Gilles Laporte est sorti. L’histoire se passe au XIXe siècle. Une période de référence pour l’auteur. « Après la chute de l’ancien régime, l’ère  vibre de tous les frémissements de ce qui fait le monde d’aujourd’hui, justifie-t-il. C’est un siècle charnière qui porte déjà en lui ce qui va advenir ». Rencontre.

 

« Je n’écris pas pour distraire mes contemporains, ni pour les aider à s’endormir le soir, – Mes livres ne sont pas un substitut du Lexomil !-  Je n’écris pas non plus pour délivrer un message, mais pour témoigner de ce qui a été et tenter d’expliquer ce qui est. L’homme a toujours les mêmes ressorts. Il faut voir ce qu’il y a sous l’écume des apparences, la teneur de la vague », déclare Gilles Laporte en ouverture. L’homme est rôdé aux interviews…

Mes livres ne sont pas du lexomil !

En à peine quelques minutes de conversation, le portrait s’esquisse.  Militant, même si le mot le rebute, un brin provocateur, suffisamment révolté et terrible d’impatience contenue, Gilles Laporte dit ce qu’il a à dire.

Jouant de son vécu pour imposer son savoir être, légèrement dominateur, il tempête contre une certaine presse étouffée par ses financeurs, qui finit par y perdre sa raison d’être, l’investigation.

Il  met en avant ses valeurs humanistes « le respect de l’autre, le partage des richesses » et sa conscience citoyenne « vivre debout ! » et se décrit comme « quelqu’un qui maintient les voies ouvertes par nos prédécesseurs ».

Pas question de subir

Pour lui, tout événement actuel a sa source dans l’histoire. « Je ne supporte pas de subir. Je veux identifier les nœuds de mes problèmes, ceux de notre société pour agir »

Gilles laporte est encore fortement imprégné de la lutte des classes. Enfant d’ouvriers, il s’échauffe en racontant son ascension sociale, grâce à une institutrice qui a su lui apprendre à lire et à compter. « Chez nous, il n’y avait pas un livre, pas un disque, jugés comme des objets non indispensables ! J’ai payé mes études en travaillant en usine et c’est l’école qui m’a permis d’accéder à la connaissance ». Il s’enflamme sur le rôle de l’école et l’égalité d’accès à la connaissance.

Des histoires pour comprendre aujourd’hui

Gilles Laporte décline avec volupté, un certain nombre de clés du siècle dernier « L’ascension sociale », « l’ouverture qu’apportent les études », « le carcan de la bourgeoisie », « l’émancipation de la femme», ce qui aujourd’hui,  semble un peu « clichés ». Un mot qui l’indispose !

« Je raconte des histoires, qui permettent d’entrer dans l’univers d’aujourd’hui et mon boulot de pédagogue est de pointer ce qu’il porte en lui et d’en repérer les origines ». Peut-être, mais impossible de ne pas faire le parallèle avec notre société. Aujourd’hui, l’ascension sociale est bel et bien en panne.

Les ouvriers des lumières

« Pourquoi ? Est-ce que l’école remplit son rôle aujourd’hui ? Est-ce qu’elle donne aux jeunes les clés de leur liberté ? Est-ce qu’elle leur permet d’envisager un avenir ? », rétorque-t-il.

Gilles Laporte a une réelle fascination pour le monde ouvrier, sa ténacité, sa générosité, le partage des moyens et des combats pour défendre des droits sans cesse remis en question. Il reste également fort attaché à la démarche du siècle des lumières et de tous ces philosophes qui ont révolutionné la connaissance. Diderot  l’impressionne !

Femme !

Autre cheval de bataille de Gilles Laporte, la place de la femme dans la société. « En 1860, la femme gagnait 30% de moins que les hommes, argumente-t-il, actuellement elle gagne 23% de moins. L’égalité est loin d’être acquise. La femme est méprisée». Elle occupe en tout cas une place centrale dans ses romans, émancipée et bravant la société à l’image de Louise Michel. Si la femme n’est pas encore l’égale de l’homme, pour Gilles Laporte, la parité ne résoudra rien. Pour lui, c’est clairement une imbécillité. « Un moyen pour les hommes de se donner bonne conscience ». Avec lui en tout cas, pas de demi-mesure !

Au cœur des Vosges

Attaché aux Vosges et à la Lorraine, il y situe ses romans, vantant l’avancée historique de cette région en matière d’éducation et de partage des connaissances. Une initiative du Duc de Lorraine, continuellement en lutte d’influence avec la France, dont les mesures visaient au maintien des classes sociales.

Porté par un  fonds d’idéalisme, Gilles Laporte n’aime rien tant que l’audace, pour aborder l’avenir. « Résolvons les problématiques de demain à la lumière des solutions d’hier et si elles viennent à manquer… Inventons-les».

Gilles Laporte sera présent

-samedi, 26 janvier :
MIRECOURT – librairie Le Grimoire (10h-midi et 15h-18h30)
-dimanche, 27 janvier  :
IGNEY – salle des sports (14h-18h30)
-samedi, 2 février :
CHARMES – librairie La Carpinienne (10h-midi)

Dernier livre de Gilles Laporte sorti aux Presses de la Cité
Dernier livre de Gilles Laporte sorti aux Presses de la Cité

 

B.Boulay

Journaliste, c'est mon job ! J'aime les rencontres qu'il suscite, la diversité des milieux où il nous mène, les enjeux qu'il explore. J'apprécie le jeu de fil de fériste de l'éthique, qui parfois nous complique bien la vie... Après plus de 15 ans d’actualités locales, ACTU 88 est né. L’essentiel en toute simplicité. ACTU 88, c’est un journal indépendant, une aventure, un regard. C’est l’histoire d’hommes et de femmes qui donnent du sens à des projets. C’est la vie d’un territoire face aux enjeux de l’avenir. Faites-en un favori et contactez-moi ! ACTU 88 sera ce que vous en ferez ...

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