Épinal expérimente la vidéoprotection

Face à un trafic de drogue qui a pris très rapidement de l’ampleur, le conseil municipal veut réagir et protéger les habitants de ces quartiers. Après avoir demandé des interventions policières qui se sont avérées insuffisantes, la ville vote l’expérimentation d’une seule caméra de vidéo surveillance mobile utilisée sur 8 secteurs sensibles. L’opposition s’abstient.

“Nous avons pris en compte la demande d’une vingtaine de commerçants venus il y a 2 mois nous demander de trouver une solution à cette question de sécurité, justifie Michel Heinrich.

Une caméra mobile

Je suis hostile à la généralisation des systèmes de vidéosurveillance, mais j’ai changé d’avis et décidé d’expérimenter cette vidéosurveillance au vu de la rapidité avec laquelle le trafic a pris de l’ampleur pendant une période de travaux. Nous nous somme rendus sur les lieux avec le préfet, le procureur et le commissaire et nous avons parlé aux habitants”.

Enrayer la délinquance et les incivilités

“Lors des comités de quartier, des réunions publiques, les gens nous interpellent, nous racontent ce qui se passe et leurs ressentis, poursuit le maire. Il faut trouver un moyen d’enrayer ces atteintes à l’ordre public”.

La police municipale intervient et participe à des missions de prévention des vols, à la surveillance des habitations pendant les vacances. Elle collabore avec la Police nationale et chaque mois, un conseil local de surveillance et de prévention de la délinquance se réunit pour agir efficacement face à la délinquance et aux incivilités.

Un accompagnement

La ville a mis en place 5 médiateurs qui effectuent un travail de rue, 8 éducateurs jeunesse et culture. 3 éducateurs interviennent aussi dans les collèges dans le cadre du programme de réussite éducative. Et tout un programme accompagne les jeunes et leur facilite l’accès aux activités culturelles et sportives.

8 secteurs sensibles

Mais la ville se doit de prendre en compte le sentiment d’insécurité des citoyens de certains quartiers et y apporter une réponse. Le conseil a décidé de tenter une expérimentation avec une caméra qui pourrait être déplacée en fonction des besoins sur 8 secteurs : Place d’Avrinsart, Parc du château, Parc du cours, rue Léopold Bourg, rue des minimes, place de la Chipotte, de la place Georgin à la place Pinau, route d’Archettes.

Pour dissuader voleurs et délinquants

“Ces images ne seront visionnées qu’en cas de faits de délinquance sur le secteur. Un nombre très restreint de personnes seront habilitées à visionner ces images et devront s’engager à la confidentialité. Il n’y aura pas d’écran de surveillance”, explique encore le maire, qui fait état de vols répétés de câbles de cuivre à la Plaine de Soba ou de vols d’animaux au Parc du Château.

Eradiqué !

“Ça peut être un moyen d’arrêter les voleurs ou trafiquants, espère-t-il. Ça vaut le coup d’essayer, d’autant plus que celles qui ont été installés dans une cage d’escalier privée où il y avait des squats ont été particulièrement efficaces. Elles n’ont pas déplacé le problème comme on pouvait s’y attendre, elles l’ont eradiqué “.

Du vert et du bleu

La conviction n’est pas la même chez les conseillers de l’opposition ! “On sent l’approche des élections, ironise Jean-Pierre Moinaux. On passe un coups de pinceau vert (biodiversité) et un coup de bleu (sécurité) !“. Jouant son rôle de poil à gratter, le candidat fustige le caractère précipité de la réponse : “ Comment rassurer les Spinaliens avec une seule caméra pour 8 secteurs sensibles ? Ça ne peut-être qu’ inefficace !”.

Déplacer le problème

Aline Weber du Front de gauche monte au créneau : “Les études montrent que bien souvent, les cameras ne font que déplacer le problème”. Réticences que veut bien entendre Michel Heinrich qui plaide tout de même pour essayer.

Seule l’opposition s’est abstenue. L’essai aura donc lieu.