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Coussey – Ils ont choisi la méthanisation !

Vendredi 12 juillet, la SARL 3G Environnement présentait au préfet Gilbert Payet, la première unité de méthanisation des Vosges mise en service en février 2013, démarche associée de 3 GAEC.

Le GAEC d’OPS, le GAEC de la Perrière et le GAEC de la Héronnière se sont associés pour créer la SARL 3G Environnement qui gère une unité de méthanisation, la première dans les Vosges.

« Dans un contexte agricole tendu, explique Sylvère Adam du GAEC d’OPS à Coussey, nous avons cherché à gérer au mieux nos effluents d’élevage et à produire de la valeur ajoutée pour nos cultures. La méthanisation nous a semblé la meilleure solution ».

La méthanisation, une énergie verte

La méthanisation est un procédé de dégradation naturelle de la matière organique, par une flore microbiologique en l’absence d’oxygène. Les matières organiques (ici, des déjections animales d’élevage et des résidus de cultures) sont transformées en biogaz (gaz riche en méthane) et  « digestat » (résidus). Le digestat est sans odeur, et comme il conserve les vertus fertilisantes des matières, il peut être utilisé comme engrais. Le Biogaz, lui, est transformé en électricité et chaleur. « Nous pourrions tourner avec des matières industrielles, mais l’approvisionnement est trop peu aléatoire », précise Yvon Humblot du Gaec de la Perrière à Frebecourt.

3 GAEC associés

Les 3 GAEC avaient déjà une habitude rôdée de travail en commun, puisqu’ils gèrent ensemble leurs terres, leur matériel et la paille (par la société SEP 3G). Si les CUMA (coopérative d’utilisation de matériel agricole) sont assez courantes au fur et à mesure que les engins agricoles deviennent plus perfectionnés, la gestion commune des terres est rare. « Nous avons voulu aller encore plus loin dans ce travail collaboratif », poursuit Sylvère Adam. « La mutualisation est un énorme gain de temps et d’échelle qui nous permet d’investir. Nous ne saurions plus travailler seuls», acquiesce Roland Fond du Gaec de la Héronnière à Frebecourt.

Une agriculture qui respecte l’environnement

La méthanisation répond à la volonté de pratiquer une agriculture innovante, qui apporte de la valeur ajoutée en respectant l’environnement. Ils y réfléchissent dès 2006, mais ne se lancent dans le projet qu’en 2008. « On a vite compris que nous n’aurions pas de subventions, poursuit Sylvère Adam. La seule solution était donc d’augmenter la puissance ».

Nouvel obstacle, les procédures ne sont pas vraiment formalisées en France et chaque avancée est un nouveau casse tête. Ce qui n’est pas écrit, n’existe pas dans l’administration, constatent les associés. « Nous devons remercier Frédéric Rosenthal, technicien des services vétérinaires, qui s’est lancé à fond dans le projet et a cherché des réponses chaque fois que nous en avions besoin ».

Des emplois induits

Les travaux ont démarré en  mars 2012 et l’unité est en service depuis février 2013. Le projet de méthanisation a coûté 2M€. Les associés vont y ajouter en août, un séchoir, pour 700 000 € (SARL CAP G3), pour sécher les déchets papier et plastiques, qui pourront  ensuite alimenter des chaudières industrielles,  au lieu d’être enfouis. La réduction des volumes est de 70 à 95 % et cet équipement permettra de valoriser la chaleur.

Cette unité permet le départ en retraite de 4 associés sans perturber l’organisation. «Il y a moins d’emplois sur l’exploitation, mais l’exploitation existe toujours, alors que l’élevage ne pouvait pas tenir avec de la main d’œuvre en moins, conclut Sylvère Adam. Ensuite, il y a les emplois induits, puisque des entreprises vont devoir faire la maintenance et que le séchoir a été fabriqué sur le secteur »

Moins de gaz et pas d’odeur  !

Pour les associés, cette unité de méthanisation est chère à l’investissement, mais elle permet l’autonomie au niveau des engrais pour les cultures. C’est surtout une démarche qui s’inscrit dans le développement durable. L’unité de méthanisation produit de l’énergie verte, (transformé en électricité et chaleur), tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre, puisque les effluents sont traités en cuve. Pour le voisinage, il n’y a plus d’odeur non plus lors de l’épandage du digestat et c’est un vrai plaisir !

17 000T de matières organiques

L’unité est prévue pour un volume de 17 000T de matières organiques par an, dont 48% d’effluents d’élevage (fumier et lisier) et 52% de matières végétales (maïs, herbe…) pour une puissance de 600KW. Ce qui donne 7000T de digestat/an utilisés comme engrais.

Production d’électricité et d’eau chaude

La production d’électricité est revendue à ERDF. Un contrat de 15 ans a été signé. Son volume, 4681 MWh, correspond à la consommation hors chauffage de 1340 foyers. La production d’eau chaude fournirait 230 foyers et c’est l’équivalent de 344 000 litres de fuel ! Pour l’instant, seule la production d’électricité est valorisée. La production de chaleur le sera bientôt.

Méthanisation : la France en retard sur l’Allemagne

6 à 8 sont en projet et 5 unités sont en construction pour début 2014.

Actuellement, il y en a 100 en France pour 8000 en Allemagne.

L’objectif est de 1000 méthanisateurs en 2020 dont une vingtaine en Lorraine.

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