Démarrée en septembre, cette démarche propose à 40 bénéficiaires du RSA, un référent unique pour débloquer tous les obstacles qui les empêchent de tenir un emploi. L’expérience se termine fin décembre et le bilan actuel est positif pour les personnes accompagnées comme pour les professionnels.
Les personnes en difficulté par rapport à l’emploi, ne laissent pas de coté leurs problèmes sociaux quand il passe la porte du Pôle emploi.
Les agents ne sont pas formés pour traiter ce qui bloque l’accès à un emploi, comme des problèmes familiaux, de logement, de mobilité, la garde du bébé ou des enfants, la prise en charge d’un enfant handicapé, …
Des dispositifs d’aide complexes et mal connus
Les dispositifs existent, mais il faut les connaître et les activer, démarrer parfois des démarches administratives et juridiques lourdes, coordonner parfois plusieurs dispositifs et ça devient vite un casse-tête qui bloque les personnes. « Il y a tellement d’acteurs divers, reconnaît Véronique Marchal, directrice de l’action sociale à la ville d’Epinal. Une personne sur deux ne sait pas qu’elle peut bénéficier d’aides ou de dispositifs pour résoudre son problème ».
Une personne référente
ETAP, c’est une personne référente unique pour chacun des 40 bénéficiaires les moins éloignés de l’emploi, et un accompagnement physique pour aller au bout de la démarche d’insertion professionnelle. Les personnes sont volontaires pour entrer dans la démarche.
Mise en place par la ville d’Epinal en collaboration avec le conseil général, elle a démarré en septembre et se termine fin décembre.
Parler d’avenir
« Dans l’ensemble, le niveau de scolarité est bas, constate Véronique Marchal. La qualification, quand il y en a une, se limite à un CAP ou un BEP. Mais dès la première réunion collective pour expliquer comment ça allait se passer, il y a eu un véritable engouement. Enfin, on leur parlait de l’avenir, d’évolution. Trop souvent, ils sont stigmatisés. Quand ils voient les travailleurs sociaux, c’est dans des situations d’urgence ou de catastrophe. Là, avec cette démarche, le discours était positif, il ouvrait une possibilité d’avancer et il a été bien reçu. Par contre, on observe que si le lundi, c’est l’optimisme confiant, la mardi, le moral est déjà descendu avec les premiers obstacles ».
Un dispositif qui dynamisent aussi les accompagnateurs
Le référent fait avec la personne, un état de ses compétences, de ses envies et voit si c’est le projet est réalisable. Si c’est la cas, quels freins faut-il lever ? Qu’est-ce qu’il faut atteindre pour aboutir ?
« C’est dynamisant pour les accompagnateurs, parce qu’ils travaillent sur la globalité de la personne sans segmenter les interventions, expliquent Véronique Marchal. Les coordinations se font plus avancées que pour le passage d’un simple dossier. Les référents sociaux et emploi, communiquent et découvrent des dispositifs de part et d’autres qu’ils ne maitrisaient pas. Des équipes se créent pour atteindre l’objectif.
Elles et ils en veulent
« Les jeunes femmes en veulent, constatent la directrice. Certaines envisagent de reprendre des études ».
En voyant sa situation avancée, le bout du tunnel semble proche et c’est motivant. C’est la première marche de l’insertion.
Jean-Claude Moretton et Véronique Marchal espèrent pouvoir poursuivre l’expérience qui démontre sa pertinence.
Le coût du projet est de 90600€. Le conseil général participa au projet à hauteur de
28 000€ et finance également les formations au permis de conduire pour 20 000€.
RSA : revenu de solidarité active